Un redémarrage féminin : personnel et social, physique et affectif 

50 ans n’est pas un anniversaire qui me faisait peur. D’ailleurs il ne s’est strictement rien passé de notable ce jour-là. Ça n’est que quelques années plus tard que je suis entrée dans la tourmente. 
Le mal-être de la péri-ménopause, l’approche du départ de mon fils, le déclin de mes parents et beaux-parents, le passage à vide professionnel… l’envie d’une deuxième chance dans la vie… tout cela m’a secouée.

La crise de la cinquantaine est-elle le résultat d’un besoin personnel ou d’un cheminement commun à toutes les femmes ? La conjugaison des deux, bien sûr : de nombreuses femmes sentent bien la modification de l’environnement social et physique après 50 ans, mais s’appuient sur une vie suffisamment solide pour ne pas en souffrir. 

Ou pour ne pas le montrer. 

50 ans étant le nouveau 40, on peut parfaitement passer le cap de l’un à l’autre en donnant le change. Corps intact, neurones au top, réseau social vibrant, il n’y a pas de raison de s’inquiéter : on se persuade qu’il suffit de faire un peu plus d’efforts : plus de gym, moins de fromage et basta.
Mais la période suivante est plus insidieuse. On s’imagine souvent que c’est parce que notre corps et notre esprit s’empâtent. Mais en réalité, c’est parce qu’on n’a plus envie de ce qui nous motivait avant. 

On vieillit.

Puis on réalise qu’il faut « juste » apprendre à vieillir -mais que l’on n’a pas de méthode.
Vous avez remarqué, on n’utilise pas vraiment le verbe « vieillir » avant la cinquantaine. Puis soudain on le découvre partout. Et on s’aperçoit qu’il s’applique merveilleusement à nous, alors qu’on ne s’était aperçue de rien auparavant.

Pourquoi est-ce que certaines quinquas plongent dans une sorte de vague à l’âme et retournent les questions existentielles dans leur tête ? Comment accepter ces bouleversements intérieurs, combattre ce trouble qui ternit l’image de soi et nous laisse de côté ? Comment avancer de façon tangible, ne rien regretter et poursuivre son parcours avec un enthousiasme renouvelé ? 

Voici le bilan de mon expérience sur ce sujet, alors que j’ai 57 ans… et que j’ai beaucoup, beaucoup avancé depuis mes 50 ! Cet article est particulièrement long, j’y aborde tous les aspects de la vie qui sont impactés à la cinquantaine. Et ils sont nombreux ! Si j’en ai loupé, dites-le moi dans les commentaires.

1- La crise de la cinquantaine, une autre image personnelle

1- Invisibilité

Alors que toutes les grandes étapes sociales ont été cochées (études, couple, enfants, carrière), on se retrouve à la moitié de sa vie… sans mission particulière. Et donc sans image publique claire. On n’est plus dans la nouveauté (l’étudiante, l’amoureuse, la mère, la chef, la professionnelle) mais dans la durée. On sent, ou on croit sentir, ou on redoute, que les regards ne se pose plus sur nous. Nos enfants ne nous voient plus, ils ne s’intéressent plus qu’à leurs pairs (les jeunes en général ne se focalisent que sur leur classe d’âge).

 Mais avant de poursuivre, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin. Sur un ton personnel et amical, j’y traite… de tout ce qui se passe dans notre vie de quinquas ! J’essaie par la même occasion de vous transmettre de grandes brassées d’énergie, de joie et de vitalité.

On respire le déjà-vu.

On a peur d’être oubliée par la société dans son ensemble, et du coup on se laisse aller à la transparence (mais pour être vue, il faut d’abord se montrer). Il manque des mots pour nous définir en tant que personne sociale… bien avant que l’on ne devienne une mamie, une retraitée, ou une ménagère de plus de 50 ans, selon le ridicule découpage marketing (les hommes, eux, ne seront jamais des « ménagers »).

Cela contribue à notre impression d’invisibilité.
De n’avoir rien à apporter, puisque personne ne nous le demande.
De passer au travers de l’écumoire sans faire partie du meilleur du menu.

Poussons-nous, soyons énergique et inspirée, pour nous imposer de nouveau sur le devant de la scène.

Approfondissez ce sujet avec ces articles : L’image des femmes de 50 ans : à nous de la choisir ! et également Etapes de vie : renaître femme à 50 ans

2- Vieillesse 

Nier la vieillesse ne sert à rien et n’apporte rien, et pourtant, qu’est-ce qu’on a du mal à prononcer ce terme. Jeunesse, jeune, sont des mots enviables, scintillants de potentiel et de créativité. Mais vieille et vieillesse ! C’est tout le contraire.

Et d’ailleurs ça ne nous concerne pas : on sera vieille plus tard, pour le moment c’est le tour de nos parents (ceux qui restent). Dans notre esprit, la jeunesse peut bien durer trente ans, mais la vieillesse doit rester courte : elle est nettement plus dangereuse.

Mais imiter les plus jeunes nous rend fausse, bancale, un peu désespérée. Pas très fiable non plus : pour donner confiance aux autres (et à nous-même), il faut vivre avec intégrité et authenticité, non ? On parle beaucoup de ces concepts chez les quinquas, à juste titre : ils comptent énormément. Fini les faux-semblants et les tâtonnements des décennies précédentes, cette fois on s’assume.

C’est le privilège de la vieillesse, autant en profiter. Si vous vous sentez en décalage avec le monde qui vous entoure car vous refusez de vieillir, nul doute que vous soyez en crise.

Pour préserver votre « capital vieillesse » et vous sentir au mieux dans votre corps, votre page et votre environnement, lisez cet article : Comment ralentir le vieillissement, corps et âme

3- Auto-analyse

La longueur du temps nous joue des tours. On attend, on repousse, on hésite et puis les années passent et on se retrouve avec une malle pleine de choses, bonnes et mauvaises, que l’on n’avait pas souhaitées, pas prévues, ou que l’on a collecté un peu au hasard. S’avouer que l’on a raté ça ou ça, faire le deuil de ses rêves de grande famille, de médailles d’or ou de carrière internationale, cela fait mal.

Mais c’est vital pour regarder vers l’avenir : admettre ce que l’on n’a pas atteint, pour mieux rebondir ensuite et combler les trous.

Je connais plein de femmes qui exorcisent la crise de la cinquantaine en débutant une psychothérapie, un coaching, un bilan de carrière. Elles se sentent enfin mûres, prêtes à mettre des mots sur leurs émotions, leur parcours, leurs regrets. Elles sont aptes à reprendre leurs rêves d’ados et à voir ce qu’elles peuvent encore en faire. A trouver un lien caché dans ces événements hétérogènes et disparates. A briser une relation négative, à conjurer un passé douloureux.

Le renouveau passe par une phase d’introspection que l’on n’aurait jamais pu mener auparavant, faute d’expériences suffisantes de la vie, de richesse de la personnalité, de cycles de vie distincts.

Plonger dans le chemin qu’on a parcouru, et dans celui qu’on n’a pas pu ou su prendre, est absolument passionnant. Quand les femmes parlent du besoin de « s’occuper de soi », cela signifie très souvent exposer sans entrave leur vie, ouvrir leur coeur sur les déboires passés et les blessures non refermées. Une purge émotionnelle. Pour guérir enfin, savourer tout ce qui a été accompli… et repartir sereinement vers l’avenir.

Je suis comme vous : super sensible à ce thème de notre présence au monde, de notre visibilité et de l’effet de la vieillesse sur la vision de nous-même. J’ai écrit plusieurs articles très complets sur ce sujet, je vous recommande de les lire :  par exemple Femme 50 ans : qui es-tu, que veux-tu ? ou également Bâtir sa réputation, en public et en privé  

4- Changement

Finalement, s’il y a UN besoin qui émerge dans ces années de la cinquantaine, c’est le changement. A lui seul, c’est tout un projet de vie qui se profile. Souvent, il ne s’agit pas vraiment d’un désir de rupture, mais de la sensation de devoir passer un cap, intime et social.

La ménopause (transformation corporelle et intime) et le départ des enfants (transformation familiale et sociale), ouvrent nos yeux, qu’ils se déroulent en même temps ou séparément selon notre âge et les circonstances. On sent que l’on doit passer à l’étape suivante.

Quand j’ai réalisé cela, cela m’a bouleversée : je ne pouvais plus continuer à vivre de la même façon. Je devais me réadapter. J’en ai profité pour redéfinir tout ce qui était important dans ma vie, pour l’adapter à ce que je voulais devenir dans les 20 ou 30 prochaines années, avant d’être vieille.

J’ai beaucoup écrit sur ce sujet du changement, en commençant par m’interroger sur le nouveau sens que je voulais donner à ma vie : Comment trouver le sens de sa vie après 50 ans.
Puis j’ai exploré la situation de crise : La crise existentielle des femmes à 50 ans.  
Enfin, je me suis attaquée au changement lui-même : Envie de changer après 50 ans ? Les 6 étapes

2- Un redémarrage social bienvenu et indispensable

Ce sujet du renouveau me passionne. je suis de celles qui pensent qu’il faut profiter des ruptures de la vie pour se bonifier soi-même. Oui, nous sommes faites de couches successives qui correspondent à à la somme de nos expériences passées. Lisez mon témoignage sur ce sujet : A 55 ans, j’ai déjà eu plusieurs vies et je sais que ça n’est pas fini

1- Carrière

Le sommet de sa carrière, c’est la plupart du temps avant 50 ans. Parce que la performance est fonction des technologies que l’on maitrise – et que plus on vieillit, plus elles se renouvellent, nous laissant progressivement en retrait, puis sur la touche. La cinquantaine, c’est le vrai moment pour passer du statut d’expert au statut de conseiller. On abandonne l’idée d’être pro de logiciels derrière cri… mais on sait convaincre et guider, en détectant ce dont l’entreprise a vraiment besoin.

Ce concept est superbement décrit dans ce livre. Il s’adresse a priori aux très grands pros, ceux qui ont réalisé des carrières magistrales, mais je trouve qu’il résonne très bien pour nous.

Un manque d’intérêt soudain pour les méthodes à la mode qui ne cessent de se succéder dans votre entreprise signale le moment de demander un rendez-vous avec la DRH.
Pour voir comment utiliser votre capacité de discernement et de recul, que vous avez agrégée lentement mais surement, année après année.

Lisez les articles que j’ai écrit pour vous booster dans votre carrière : Le divorce de Melinda Gates ou l’empowerment des quinquas  ou encore Avez-vous et êtes-vous un rôle-modèle ? 

Vous n’êtes pas sure de vous et de vos compétences ? Lisez ce texte-là :  Le syndrome de l’imposteur des femmes qui retravaillent (il s’adresse en réalité à tout le monde).

2- Orientation

On a vu nos ados et jeunes adultes paralysés au moment de faire un choix d’études ou de travail, et on se retrouve nous aussi devant une montagne de perplexité lorsqu’il s’agit de choisir une nouvelle voie. Pourquoi n’a-t-on pas plus l’habitude d’anticiper ? Pourquoi est-ce qu’on se fie tellement au hasard, aux opportunités, à la chance/malchance ? Le sentiment d’être à la croisée des chemins signifie que l’on doit mettre ses propres données géographiques à plat.

Quand on est perdu, il savoir lire une carte. Si on n’a pas de carte, il faut donc la dessiner. Des outils existent, comme celui-ci que je recommande. En matière d’orientation, il me semble qu’il faut écouter son coeur, inclure son expérience (professionnelle et privée) et beaucoup s’informer. Une fois que l’on sait ce que l’on veut, on construit la route qui y mène.

C’est un processus valorisant, qui nous remémore cet état d’esprit d’étudiante que l’on n’a pas éprouvé depuis des dizaines d’années. Profitez-en.

J’ai été plusieurs fois dans des situations critiques en matière d’orientation et j’ai développé une passion sur ce sujet. Lisez mes articles sur ce thème : Trouver sa raison d’être à 50 ans : la meilleure piste (dans lequel je vous présente le concept de l’Ikigai) ou  encore Comment se reconvertir après avoir élevé ses enfants.

Enfin je vous suggère de lire cet article très complet sur le leadership des mères (au foyer ou pas, malgré le titre) :  Leadership et femmes au foyer : 8 connections surprenantes

3- Bénévolat

Les gens qui donnent leur temps et leur argent sont plus heureux que les autres, cela a été cent fois prouvé. Alors que notre temps libre se rallonge (les enfants sont grands), que nos revenus sont plus solides et que notre envie de connaitre et comprendre le monde peut pleinement se déployer, mettre ce principe de don en action est extrêmement satisfaisant.

La société n’a pas besoin que d’argent pour progresser, un coup de main gratuit fait aussi très bien l’affaire. Et le fait de travailler sans être assujetti à un gain financier donne une immense liberté, que l’on n’a pas forcément sinon.

Le bénévolat introduit une dimension d’activité intermédiaire entre les loisirs et le travail. Les relations entre bénévoles sont plus légères, similaires à celles que l’on observe dans le sport et les activités de détente – rien à voir avec celles que l’on a au boulot. En parallèle, le sentiment d’utilité collective est sans commune mesure avec la simple consommation de loisirs (même si manifestement ceux-ci nous détendent).

Oui, le bénévolat peut assouplir les tensions vécues pendant la cinquantaine : il nous oblige à nous consacrer à d’autres personnes que nous, à une cause juste. Il nous pousse à oublier notre nombril et nos malheurs, à faire preuve d’un altruisme salutaire.

Lisez ici le témoignage de Christine sur ses expériences en tant que bénévole : L’engagement local et environnemental : les choix de Christine 

4- Lieu de vie 

Parmi les peurs que j’ai moi-même ressenties pendant la cinquantaine est apparue celle du logement, ou plutôt du lieu de vie. Car j’ai vu mes parents et beaux-parents devenir prisonniers chez eux, alors qu’ils y habitaient depuis des lustres, absolument opposés à toute idée d’en partir. Ils avaient choisi la maison de leurs rêves et ils se sont retrouvés coincés dans le décor de leurs 60 ans, non adapté à leur vieillesse, loin de tout commerce.

Ce lieu idéal est désormais handicapant.
Peut-être qu’ils ne pensaient pas vivre si longtemps ?

Il est sûr que je vais choisir un lieu de vie super pratique et proche de tout : je ne veux pas me retrouver déchirée si je devais en partir.

Méfions-nous de notre propension à ne plus déménager une fois que notre logement est choisi. Car derrière les murs, il y a le voisinage, la campagne ou les commerces, les transports, les amis. Changer de lieu, c’est littéralement remettre en question toute sa vie quotidienne, et c’est difficile pour énormément d’entre nous. J’insiste sur cette dimension, que l’on oublie très facilement dans la cinquantaine, pensant qu’on a bien le temps de choisir où l’on veut… mourir. Mais plus les années passent, plus on se recentre sur son quartier, surtout quand on cesse toute activité professionnelle.

Et moins on veut en bouger.

Voici un texte complémentaire et approfondi sur ce sujet, sur lequel je reviendrai régulièrement : Empty nester : où habiter quand les enfants ne sont plus là ? et encore L’aménagement de la maison quand les enfants partent

3- L’évolution sociétale et notre part de responsabilité

1- Crise environnementale 

Le changement climatique et sa médiatisation radicale ont créé un phénomène d’angoisse collective nouveau. Les jeunes et les femmes, respectivement très sensibles à leur avenir et à celui de leurs enfants, se sont (sur)investis dans la prévention des risques et la modération/restriction de la consommation. Je connais une dizaine de quinquas qui disent comprendre le choix de leurs filles et fils de ne pas avoir d’enfants. Je n’arrive pas à exprimer exactement pourquoi, mais cela me brise le coeur.

Je suis convaincue que renoncer est moins utile et moins efficace que de (tenter de) réparer, et moins encore que d’aller vers l’avant, d’inventer et de construire.

Ce changement de vie brutal observé ces dernières années est assorti d’un incroyable sentiment de culpabilité chez les quinquas : « comment ai-je pu ainsi participer à la destruction du monde ? Je vais tout faire pour réparer ce désastre ». Ces pensées dramatiques changent d’un pays à l’autre (je les ai trouvées bien plus fortes à Berlin qu’à Nice) mais elles restent épuisantes et contribuent à perpétuer la sensation de crise personnelle, emmêlée à une crise de civilisation.

Ne pas se laisser paniquer ne veut pas dire que l’on ne s’intéresse pas à l’environnement !

Voici un texte qui j’espère vous redonnera le moral sur cette question récurrente : Réchauffement climatique, les quinquas entre crise et espoir

2- Crises politiques 

Pandémie, guerre en Ukraine, récession économique, les mauvaises nouvelles s’enchainent à grande vitesse. La détresse de la cinquantaine est fortement renforcée par cette situation tendue, et par le sentiment d’avancer sur un terrain collectif miné, voire pourri. On fait le lien entre des événements historiques que l’on a vécu, et l’on pressent une issue négative. A nous, pourtant, de rassurer notre entourage : depuis toujours les drames et les catastrophes existent.

En fait ils font totalement partie de l’histoire des hommes, ils fabriquent l’histoire.

On a souvent frôlé la fin du monde… mais on est encore là ! Il n’y a qu’un moyen de ne plus être envahie par la panique liée à la politique : ne regardez plus les news, et encore moins les réseaux sociaux. C’est radical, mais objectivement il faut se parfois désintéresser de la vie alentour pour reprendre pied sur ses deux jambes, et remettre les actualités dramatiques en perspective.

Gardez la tête froide.
C’est ainsi que vous pourrez aider les autres. Pas en les contaminant avec vos peurs.
Et si une catastrophe s’abattait, vous seriez beaucoup plus solide pour agir.

3- Epoque

On sous-estime l’influence de l’époque sur la fabrication des générations, et donc sur nos réactions collectives et le sentiment de crise. Je prends ici l’exemple de la sexualité.

Les femmes marquées par la libération sexuelle des années 1970 ont réclamé le droit à faire ce qu’elles voulaient de leur corps, y compris concernant la contraception et l’avortement. L’appel collectif très fort à avoir du désir et à répondre au désir des hommes est pourtant totalement remis en question aujourd’hui. Il est frappant que les très jeunes femmes, en particulier, parlent ouvertement d’asexualité, de droit à l’absence de désir.

Et entre les deux, tous les courants se sont succédés, de l’homosexualité assumée publiquement au choix de ne pas avoir d’enfants, de l’exigence du consentement à la dénonciation (depuis les gestes déplacés jusqu’à l’inceste), de l’échangisme à la liberté d’importuner. En parallèle, l’âge des premiers rapports sexuels chez les jeunes ne cesse de reculer, tandis que la perte inéluctable du désir dans les couples est décrite scientifiquement. Voir mon article sur ce sujet : Les hauts et les bas du désir sexuel

En fait, depuis notre adolescence, la sexualité, et la non-sexualité, sous toutes leurs formes, se sont incroyablement « dé-taboutisées », démocratisées, puis banalisées.

L’époque nous affecte en tout et partout, et lorsque l’on subit une crise de la cinquantaine, il est utile de se souvenir dans quel contexte on a grandi, pour quelles luttes on s’est investie, quelles déceptions profondes on a pu vivre et dont on ne s’est pas vraiment libérée.

J’adore ce sujet des transformations sociétales liées à l’affection, qui n’est plus un tabou et qui donc perd de son intérêt chez les jeunes. Lisez mon grand article sur le sujet Les transformations affectives de la société contemporaine. Je parle également des ruptures de points de vue sur la vie avec nos enfants dans cet article : Jeunes et Seniors, un duo éternellement bancal ?

4- Le renouveau physique : joindre l’utile à l‘agréable

1- Ménopause

La mue corporelle de la cinquantaine est bien entendu celle de la ménopause : on était féconde puis on ne l’est plus. Cela transforme le corps et l’esprit. Une fonction de notre vie de mère, mise en place il y a 40 ans, s’éteint, et tout à coup le monde parait éteint lui aussi. Les hormones qui disparaissent nous dérangent sur le plan émotionnel, avec des sautes d’humeur bizarres et des bouffées de chaleur très inélégantes.

La ménopause est une transformation, donc c’est une crise.

Pourtant une autre lumière apparait. Celle d’une véritable liberté physique, hors menstruations et risque de tomber enceinte. Et avec ça, une nouvelle ère en matière de sexualité, sans date de péremption, et si on en a envie, aidée d’un vibromasseur adéquat : une chance folle juste pour nous les femmes. Les hommes, eux, n’ont pas ces outils-là et finiront pas perdre la capacité d’orgasme – c’est peut-être pour cela qu’ils sont si insistants lorsqu’ils sont plus jeunes !

Les femmes peuvent jouir toute leur vie, quelle chance.

C’est le moment de lire mes articles consacrés à la sexualité après 50 ans dans un contexte à la fois intime et culturel : Les hauts et les bas du désir sexuel ou encore Ménopause et désir : comment se rebooster ?

2- Look 

Les femmes qui vivent ce fléchissement de la cinquantaine devraient absolument travailler leur look. On crée une image, puis on l’intègre, en adoptant le vocabulaire qui va avec, l’expression du visage, la posture. Bien sûr que le look est important ! Mais il faut le distinguer de la forme de son corps.

Les vêtements et le style sont une chose, la silhouette en est en autre.

Si vous voulez maigrir (c’est le cas de 95% d’entre nous !), pensez un moment à la privation que vous allez vous infliger. Ça ressemble beaucoup à une punition. Cela dit, perdre des kilos m’a drôlement aidé à me sentir mieux (et à renouveler ma penderie), et m’a permis de réduire les symptômes de la ménopause. Si vous vous en fichez, ou que vous voudriez vous en fichez, alors la seule chose à faire c’est de vous affirmer franchement auprès de votre entourage et de vous comporter avec fierté.

Ne profitez pas des kilos « en trop » pour vous cacher derrière la gêne et entretenir votre déprime.

Lisez mon grand article sur le changement de style : Changer de style à 50 ans : du look au vocabulaire. Lisez aussi Coiffure : à 50 ans, quelle femme voulez-vous être ?

3- Sport

Utiliser son corps est un impératif. Je suis persuadée que l’on devrait apprendre à s’en servir de la même façon que l’on apprend à lire et à écrire. Notre corps est notre véhicule dans la vie, il nous permet de réaliser notre destin.

Que ce soit pour se mouvoir et se déplacer, accroitre sa force et sa flexibilité, il est finalement un des meilleurs moyens de lutter contre une crise. Particulièrement à une époque, la cinquantaine, où on grossit irrésistiblement, et où on « rouille » de même.

On est son corps, et si celui-ci va bien, alors on va bien nous aussi.

Il faut dire que les endomorphines libérées par l’exercice sont absolument enivrantes. La santé mentale et la santé physique en sont toutes les deux bénéficiaires. Le sport agit sur les neurones : il clarifie l’esprit, il apporte une bienfaisante profusion d’idées et de solutions, il renforce la concentration et la projection positive. C’est un must pour les quinquas. Commencez par la marche à pied, et forcez-vous si vous n’avez pas le moral et qu’il pleut.

Oui, forcez-vous.

Et voilà le moment de consulter mes principaux textes sur le sport : Musculation à 50 ans, les idées fun et faciles et encore Marche à pied, le secret des quinquas heureux et pour finir Prendre soin de soi à 55 ans : allez, on s’y met !

4- Alimentation

La cinquantaine est la décennie où on devrait changer sa façon de manger et de boire. Quelle déception de constater que si on ne diminue pas la taille des assiettes, on va prendre du poids. Alors que ça ne nous ai jamais arrivé auparavant. En plus, on prend conscience que ce que l’on met dans sa bouche va avoir un impact sur notre santé d’aujourd’hui et de demain.

C’est carrément vexant (pour ma part, ça m’a totalement déprimée).

La règle, désormais : beaucoup de produits végétaux et peu d’animaux, une multitude de couleurs, des petites portions, et surtout des aliments bruts et frais. Ça marche. Le jeûne hydrique fonctionne aussi. Aujourd’hui je suis plus mince et plus en forme qu’à 50 ans, essentiellement car je me suis plongée dans les tenants et les aboutissants de la nourriture.

J’ai écrit de nombreux articles sur le sujet crucial, concernant à la fois les catégories alimentaires, les tendances et les régimes. Vous pouvez les consulter ici.

Voici les textes généraux à partir desquels commencer : Comment adapter son alimentation à la ménopause, ainsi que Habitudes alimentaires : quinquas, challengez-vous !

5- Une étape affective, cruciale pour notre épanouissement

1- Nid vide

On s’imagine souvent que seuls les parents sont tristes quand les enfants quittent la maison. Mais c’est faux, et beaucoup d’abandon d’études en première année d’université sont liées à la difficulté de se retrouver seul, de ne pas savoir vivre seul. S’il peut y avoir un vrai soulagement du côté des parents et des enfants à se séparer et à vivre chacun sa vie, c’est aussi parfois vraiment vraiment douloureux.

On coupe le cordon ombilical une deuxième fois. L’expression est très juste, elle démontre à quel point les liens mère-enfant sont physiques et que cette relation est ancrée profondément dans notre chair.

Si vous êtes démoralisée quand vos enfants partent (même si vous aviez de mauvais rapports avec eux), c’est absolument normal. Il vous faut du temps pour accepter et changer, 9 mois peut-être ?

Voici mes deux articles consacrés au départ des enfants, un sujet absolument marquant lorsqu’on est dans la cinquantaine et qui transforme notre vie : Quitter le nid familial : la fin d’une époque pour les parents et encore Dépasser le syndrome du nid vide et se reconstruire

2- Déclin des parents

Une autre raison de se sentir en détresse quand on est dans la cinquantaine, c’est le déclin puis la perte de ses parents. Quelle rupture. Quel changement. Désormais on est toute seule, c’est une perspective qui peut-être accablante, juste au moment où l’on aurait eu bien besoin d’eux pour passer cette nouvelle étape de notre vie. Et puis ils partent souvent dans la difficulté, lentement, péniblement. Ou alors trop vite.

C’est à notre tour de nous occuper d’eux, n’est-ce pas injuste ? Est-ce qu’on va savoir faire ? Est-ce qu’on va les supporter alors qu’ils se révèlent obtus, ou passifs, qu’ils perdent l’intérêt pour nous et notre vie ? Qu’ils sont malades, incapables de s’occuper d’eux-mêmes ?

On vit la cinquantaine en se détachant à la fois de ses enfants et de ses parents, une sorte d’abandon qui donne les larmes aux yeux.

Le mal-être des adultes de 50 ou 60 ans est drôlement amplifié par la situation de nos mères et pères, ceux qui meurent, ceux qui soufrent, ceux dont il faut trouver un logement propice, par exemple un EHPAD, alors qu’ils ne veulent pas s’y rendre…

Encore un sujet qui nous préoccupe, et parfois pendant des années ! Lisez mes textes qui en parlent : Le vieillissement des parents, une phase trouble pour les quinquas et encore La génération sandwich, entre parents âgés et ados stressés et également S’occuper de ses parents en évitant le casse tête

3- Séparation

Le divorce est directement lié à la vie familiale : il est plus fréquent quand on a de jeunes enfants, puis quand ces enfants quittent le foyer. Lorsque la maisonnée se rétrécit, on n’est plus forcément habituée au seul qui reste, à part nous : notre conjoint. Le travail, les activités diverses ou les déplacements professionnels, et bien sûr les soucis de toutes sortes (avec les enfants, avec l’argent, avec les collègues) finissent par miner les couples.

Et il faut bien constater que les hommes ne participent pas tant que nous à la cuisine et au ménage, loin sans faut. Il n’y a plus de raisons de s’en prendre à la paresse des enfants : ils sont partis. Oui, c’est bien notre conjoint qui se la coule douce.

Des années sans grand changement, cela conduit directement à l’ennui.
Cette douce stabilité devient une sinistre prison.

Là dessus, la vie dans la chambre à coucher peut avoir perdu tout attrait, voire même être devenue angoissante, comme le décrit très bien le sociologue JC Kaufmman dans « Pas envie ce soir« . Souvent femme varie, dit-on, et c’est effectivement vrai en matière de sexualité.

Est-ce une raison suffisante pour se séparer et refaire sa vie ? A vous de voir.
Cela fait émerger une autre crainte : celle de retrouver un homme/femme à aimer.

Les quinquas ont bien de quoi broyer du noir… Raison de plus pour prendre soin de soi, de son esprit et de son corps, car on est bien plus attirante (et bien plus attirée) en étant bien dans sa peau et bien dans sa tête.

Je réalise ici que je n’ai pas écrit spécifiquement sur ce sujet de la séparation, mais sur ce qui est à la périphérie du couple et peut le faire tenir ou le briser. Voici mes textes sur ces questions : Couple : pourquoi créer des liens, des vrais ou encore Mon conjoint ne veut pas que je change et également Lassitude du couple : se réinventer quand les enfants partent

4- Amitié

Enfin je termine sur un sujet qui m’est cher : l’amitié. C’est une clé magique pour sortir de l’enfermement vécu au cours de la cinquantaine et du vide de la maison. Les amis se substituent (au moins partiellement) à la famille quand on vieillit, surtout si celle-ci est loin. D’où l’importance d’en avoir, et de travailler pour ça.

Avec les amis, la vie est plus joyeuse, les conversations vont bon train, les idées fusent, on se bouge davantage, sur tous les plans. Confidentes, copines, partenaires, camarades, collègues, les amies sont multiformes.
Certaines en veulent beaucoup, d’autres se contentent d’une ou deux intimes.
Certaines incluent des femmes et des hommes, des jeunes et des vieux, des locaux et des étrangers, des pauvres et des riches… toutes les personnes qui les attirent. Je suis de celles-là.

Mes amis sont ma plus grande source d’inspiration et de connaissance pure. Ils sont ma gazette quotidienne. Ils tâchent de répondre à mes questions incessantes, ça les surprend, ça les intrigue, ça les fatigue… et moi ça me met en pleine forme. A mon tour, je les soutiens et je les encourage. J’adore ça.
On s’entraide beaucoup, on s’aime beaucoup.

Bref. Si vous n’avez pas d’amis, c’est le moment d’en trouver. C’est un vrai bon moyen de résoudre les troubles de la cinquantaine.

Pour en savoir plus sur l’amitié et pour contrer la solitude, lisez mes textes sur ces sujets : Tout pour sortir de la solitude des femmes après 50 ans ! et encore Comment se faire des amis à 50 ans ?

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

Ces autres articles vont vous intéresser

Et vous, comment vivez-vous la crise de la cinquantaine ?

Racontez nous votre expérience dans les commentaires. Comment vous êtes-vous sortie du tourment ?


    6 replies to "Crise de la cinquantaine, la GRANDE remise en question"

    • Nath

      Vous lire est passionnant et même à 47 ans, certains sujets me concernent déjà.

      • Véronique

        Merci beaucoup Nathalie. Vous n’êtes pas la seule à vous interroger sur le futur, et vous avez bien raison !

    • Chichabelle

      Un beau tour d’horizon ! Bravo.
      Idem je n’ai que 48 ans mais je me reconnais déjà dans beaucoup de ces descriptions. Le départ de mon aîné à l’internat y est pour beaucoup. J’ai trouvé très intéressant le parapraphe sur le lieu de vie/la maison. De puis qques temps, je m’interroge à ce sujet. J’ai bien envie de partir mais j’y ai des attaches….bref

      • Véronique

        Merci beaucoup Isabelle. Je vais revenir sur la question du logement, à laquelle on ne pense quasiment jamais…

    • Cathelle

      Bonjour Véronique, encore un article très intéressant ! J’ai 64 ans donc « un peu de recul » par rapport à la cinquantaine 😉 mais mon cas est un peu atypique sur plusieurs sujets.
      – D’abord le nid vide : il me tarde qu’il le soit vraiment ! En effet j’ai mis au monde et élevé 5 enfants aujourd’hui âgés de 41 à 24 ans (tous ont quitté le nid mais la dernière dépend encore un peu de nous financièrement). Mais j’ai aussi élevé à long terme 5 enfants en tant qu’assistante familiale (famille d’accueil) dont l’une est encore chez moi malgré ma retraite (je coche donc la case bénévolat). Ces départs échelonnés m’ont donné le temps de ressentir le BESOIN de ne plus être une mère.
      – Le logement. Nous sommes locataires depuis très longtemps et n’avons jamais hésité à déménager en fonction des besoins de notre famille à géométrie variable, mais toujours dans le même secteur. Depuis à peine 9 mois nous habitons une maison qui correspond à notre vie actuelle de 2 retraités plus une presque majeure, mais qui nous permet aussi de recevoir nos enfants et petits-enfants et ex-enfants accueillis. Et elle sera parfaite lorsque nous ne serons plus que 2 avec notamment une chambre et une salle d’eau en rez-de-chaussée si l’un de nous ne peut plus monter à l’étage (le plus tard possible, merci !).
      – Séparation. Mon métier a mis à mal ma famille et mon couple, je dois bien le reconnaître. Mais certaines difficultés ne sont liées qu’à nous-mêmes et nous avons vécu séparément pendant 2 ans, une « pause » salutaire avant de reprendre la vie commune pour vieillir ensemble.
      – La santé, le corps. Touchons du bois tout va bien de ce côté-là, il faudrait juste que je bouge un peu plus 😉 mais sinon j’ai enfin appris à respecter mes envies et mes besoins et à les faire respecter comme j’ai toujours respecté ceux des autres.
      – Je vais terminer (je suis très bavarde) avec le point noir en ce qui me concerne : l’amitié. Je n’ai pas besoin de grand monde autour de moi, je n’ai pas peur de la solitude, j’en ai même besoin. Mais je reconnais qu’il me manque parfois de partager des moments conviviaux entre femmes. Nous avons des couples d’amis, mais je n’ai pas d’amie personnelle (sauf ma meilleure et seule amie d’enfance qui vit à 400km de moi). Les confidences, les fous-rires, le shopping, les balades, le ciné ou le théâtre avec une véritable amie, ça me manque parfois.
      – Mais globalement, je me sens bien dans cette phase de ma vie !

      • Véronique

        On sent que vous avez besoin d’amies, Cathy, vous avez tant à dire ! Le besoin de ne plus être une mère (en tant que présence quotidienne), je comprends cela très bien, je suppose qu’il faut arriver à clairement l’exprimer pour pouvoir passer définitivement à autre chose. Vous avez beaucoup avancé, merci pour votre témoignage. Si j’en crois les femmes qui m’écrivent, l’âge ne compte pas tant que cela finalement, c’est plutôt la suite de la vie, en général, qui interroge. Je vous suggère de lire mon article sur l’amitié, j’espère qu’il vous aidera. Je reviendrai sur ce sujet bientôt.

Leave a Reply

Your email address will not be published.