Pourquoi prendre soin de soi, en fait ?

Dès la naissance, les parents veillent au bien-être des bébés, à l’intérieur et à l’extérieur, car ils voient, littéralement chaque jour, l’effet que cela produit sur leur développement. C’est exactement la même chose pour nous. Prendre soin de nos petits, c’est réaliser à quel point il est essentiel de prendre  soin de soi. 

On s’occupe continuellement mais machinalement de nous, c’est à dire de notre corps. On le fait en mangeant, en bougeant, en respirant, à tel point qu’on pense qu’on est des pros sur la question de ce qui nous maintient en forme et en bonne santé. En réalité, on fait ce qui nous arrange, ou juste ce qui nous est possible de faire. Les consignes, même les plus alléchantes, sont tellement nombreuses qu’il est tentant de les mettre de côté, ou d’en choisir une ou deux pour mieux oublier les autres.

J’ai voulu ici vous donner un guide simple et exhaustif des recommandations actuelles… sachant que tout peut changer dans la décennie à venir. J’ai déjà beaucoup écrit sur le fait de prendre soin de soi dans la cinquantaine, la prévention du vieillissement et le bien-être physique d’une façon générale. Mais ce sujet est tellement riche et passionnant, que je ne peux m’empêcher de le traiter de nouveau, sous un nouvel angle.

On se souvient des époques successives où il a fallu éviter les aliments gras, puis les aliments sucrés, puis les aliments salés, puis les aliments transformés – j’attends la nouvelle vague avec impatience. Côté sport, la mode a été à la course à pied, puis au yoga, puis au cross training – désormais c’est la marche qui domine les conseils (ouf, c’est quand même plus accessible pour nous, les semi-jeunes-vieilles).

Rien n’est plus subjectif que d’être attentive à son corps. On est ballotée entre les modes lancées sur Tiktok, les découvertes scientifiques périodiquement contradictoires, les remèdes de grand-mères supposés ramener de la simplicité dans notre mode de vie si stressant, et les conseils « de bons sens » – qui sont en vérité « de circonstances ».

Voyons comment prendre soin de soi et pouvoir ainsi mieux supporter la pression de l’environnement, la fatigue, les changements hormonaux… bref, se sentir bien dans sa peau.

1- Prendre soin de soi : quand la société et la philosophie s’en mêlent

Nous avons développé une relation passionnelle avec notre corps, depuis que nous sommes toutes petites, comme s’il s’agissait d’une autre personne : on l’aime, on ne l’aime pas, on ne l’aime plus, il nous dégoute, il nous plait, il nous amuse, il nous horripile… ça dépend des jours, ça dépend des hormones, ça dépend du regard de l’autre et de l’attrait ou de la répulsion que l’on suscite. Ce qui était beau il y a deux siècles (par exemple les rondeurs et la cellulite) nous parait dépassé aujourd’hui. Autrement dit, quand la ménopause laisse ses traces reconnaissables sur nos hanches et nos cuisses, on est dépassée, directement.

Ne pas arriver à modérer son poids ni ses rides, ne pas réussir à renforcer ses muscles ou sa posture, cela nous rend coupable de ne pas vouloir suffisamment. De ne pas être assez forte, intelligente et sensible pour nous soumettre aux injonctions de la société.

Mais pourquoi est-il si important de le faire, de sentir que notre silhouette s’aligne avec ce regard collectif et imaginaire que l’on attribue à « la société » ? C’est parce qu’on participe à la bâtir, par nos actions et nos croyances. On veut en être. Ne pas en suivre les directives, c’est rompre avec cette mission d’être un humain (une humaine) comme les autres, c’est renoncer à nous-même, c’est perdre un droit fondamental : celui d’être intégrée. L’estime de soi, n’est ce pas tout simplement l’acceptation et la reconnaissance d’une place que l’on se construit et qui nous est dédiée, au sein du vaste monde ?

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2- Le plus important, c’est de ne pas considérer ce qui nous nuit

Ne pas vouloir suivre ce que la société, donc nous-même, estime être bien et beau, c’est opter pour le mal et la laideur… et c’est impossible à accepter. Je ne crois pas qu’une personne lambda choisisse délibérément de ne pas suivre les injonctions sociales, sauf si elle a un genre de dégout d’elle-même. En réalité, elle n’a pas conscience qu’elle le fait, elle ne se sent pas concernée par ce qui oppresse les autres. Souvent, elle n’en a pas non plus la connaissance : son niveau d’information, ou d’obsession, n’a pas atteint ce terrain-là, son cerveau n’a pas digéré ces préceptes. 

D’où l’intérêt de ne pas se mêler de ce qui un jour pourrait nous mettre en contradiction avec nous-même : si on est sensible à « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas », mieux ne pas regarder les magazines de mode remplis de jeunes femmes, car nous n’en serons jamais. Ne pas « s’inspirer » des stars qui ont l’âge de nos filles et le porte-monnaie d’une héritière du CAC 40, car c’est tout autant irréaliste.

Concernant l’esthétique de notre corps, restons naïve, c’est-à-dire sous-informée !  La seule inspiration qui devrait nous guider, c’est celle de personnes qui nous ressemblent, qui nous procurent un sentiment d’amitié, de confort, de réassurance (pas d’envie, ni de culpabilité, ni de honte) : d’abord, de la même génération, ensuite de la même forme, enfin des mêmes valeurs.

Les soins du corps concernent donc surtout la santé et le bien-être adaptés à notre âge, à notre budget, à notre stress, à nos traits héréditaires. Oui, une bonne part de notre corps provient des gènes de nos parents, qui sont intransformables. Vous avez les jambes courtes et costaudes, comme votre mère et certains de vos cousins ? Vous ne pourrez sans doute jamais les affiner – mais vous pourrez les utiliser à votre avantage : par exemple pour courir vite, garder un cœur palpitant et conserver un sacré dynamisme qui lui, vous donnera une vitalité sans faille. Votre corps se soignera en valorisant ce qu’il possède naturellement.

3- Pour nos corps, le futur ne cesse de s’allonger

En général, nous attendons de notre corps bien plus qu’il ne saurait nous donner. Petit à petit, il nous lâchera (à moins que ça ne soit notre mental qui parte en premier ?). Mais en attendant, on s’efforce d’en extraire une forme de puissance, de performance et d’efficacité, nous rassurant sur notre importance et sur notre utilité au sein de la population humaine. C’est ainsi que les scientifiques travaillent avec acharnement à repousser l’âge de la mort en conservant notre enveloppe en bon état, à coups d’exercices de toutes sortes, de compléments alimentaires et prochainement de médicaments.

L’enjeu pour nous, les quinquas, c’est de ne pas nous ruiner à financer les multiples décennies gagnées, sans revenus autres que ceux de la retraite. La longévité fait rêver ceux qui ont déjà tout ce dont ils ont besoin, et qui désormais considèrent le vieillissement comme une maladie. Ce qui signifie qu’il est guérissable – mais seulement si on ne fait pas banqueroute avant la fin. Notre génération va voir se conjuguer simultanément les difficultés de financement d’une retraite à rallonge, et les avantages de la possibilité de vivre bien plus longtemps.

Lisez mes deux articles pour approfondir ce sujet de la retraite : Pourquoi la retraite ne me tente pas et également Créons une vraie transition travail-retraite.

Plus de temps et moins d’argent, ça va être notre équation de vie personnelle. Un conseil : prenez immédiatement une assurance (ou poussez votre assureur à l’inventer) et surtout ne dépensez pas tout votre patrimoine aux dépends de vos enfants, qui eux vont sacrément ramer pour payer votre rêve de vie-longue-et-sympa-en-super-santé !

A l’heure d’aujourd’hui, donnons le meilleur de nous-même physiquement, mais sans nous faire trop d’illusions quand même.

4- Les grandes catégories de soins à mettre en œuvre… ou pas

Certaines se concentrent sur la peau et la prévention des rides, d’autres sur les examens cliniques, d’autres sur la qualité des produits alimentaires et d’autres encore en suivant un régime particulier (véganisme, jeûne intermittent, sans gluten, etc.). En pratique, c’est tout un ensemble de choix et d’actions qui vont venir nous soutenir dans notre quotidien et créer un contexte favorable à notre développement physique (qui résonnera largement sur notre état émotionnel et mental).

Après avoir observé et discuté avec des dizaines d’entre vous, je ne peux que vous inciter à conserver un regard global et à garder à l’esprit les grandes lignes du concept « prendre soin de soi et de son corps » plutôt que de vous concentrer exclusivement sur une ou deux choses. Même si chacune a ses préférences : par exemple, choisir une meilleure alimentation plutôt que pratiquer plus de sport, ou favoriser la profondeur de ses relations plutôt que la fréquence des visites médicales.

Voici mon rappel des meilleures méthodes pour chouchouter son anatomie, de la tête aux pieds. 

5- Exercice physique : force, endurance, souplesse, respiration

Diminuer l’incidence des gros coups durs, de type cancers, diabète et maladies cardio-vasculaires, mais aussi entretenir ses capacités cognitives, faciliter sa digestion, préserver sa vitalité et sa bonne humeur, c’est tout cela que procure l’exercice physique pratiqué de façon quotidienne, à la juste dose, de façon à conserver son endurance. Bouger chaque jour et sans effort, voilà un objectif simple qui est parfaitement atteignable. Si vous n’y êtes pas encore, commencez dès maintenant.

Non seulement tout est interconnecté dans le corps humain, mais on sait désormais que des organes aussi différents que les muscles, les doigts, le clitoris, les os ou les intestins ont chacun des effets directs sur le bien-être et la santé, via l’activité cérébrale qu’ils suscitent. Il faut donc :

  • Les utiliser,
  • Les entretenir.

1- L’incroyable bien-être que l’on crée soi-même, avec son corps

On peut générer la joie, l’énergie et la vitalité à partir de rien. En l’occurrence, juste en bougeant. La force physique que l’on développe par le mouvement et la musculation se double en force intérieure, sous l’effet de deux phénomènes que je vais essayer de vous décrire précisément :

  • Régulation des émotions : en marchant, en bougeant, non seulement on se muscle, mais on s’invente, en temps réel, un système de canalisations invisibles dans lequel les émotions positives se répandent et les émotions négatives s’évacuent. Regardez ici la localisation des émotions dans le corps. Pendant un effort physique, on visualise très bien ce réseau, pour mieux le contrôler – c’est fascinant.
  • Régulations des pensées : en exerçant une force physique, on active une sorte de puzzle en 4D dans notre tête, dans lequel les pensées constructives s’emboitent les unes aux autres, tandis que les pensées parasitaires ou obsessionnelles s’échappent. La marche à pied, peut-être parce qu’elle se pratique en rythme et sur une longue période, est particulièrement efficace pour nous aider à penser clairement.

L’exercice constitue la façon la plus directe de prendre soin de soi. Il favorise l’intégrité de tout notre être grâce à l’hygiène mentale et émotionnelle, en plus de l’hygiène physique. Il crée un équilibre profond dans notre corps, la sensation d’être vivante, puissante et bien calée sur nos deux pieds. Vous remarquerez combien les personnes très vieilles ou qui ne peuvent plus se mouvoir souffrent profondément de l’impossibilité de coordonner ce trio mental-émotion-physique… Alors profitez-en maintenant.

2- Force, musculation, mouvement… et air pur

La force physique, rendue possible grâce à la musculation, permet de conserver une vraie autonomie de mouvements. Elle améliore aussi la posture et prévient du mal de dos, le fameux le mal du siècle, qui toucherait 9 personnes sur 10. L’âge se porte largement sur son squelette, et quand on commence à souffrir de la vie, on commence aussi à s’affaisser, à se courber, à plier sous la tâche, à faire le gros dos pour tenter de laisser passer les problèmes par-dessus.

Hors de nous-même, l’environnement dans lequel on se trouve agit lui aussi : la contemplation de la nature et des arbres, surtout lorsqu’on est en mouvement (par exemple quand on marche) est extrêmement bénéfique pour notre santé globale – physique, mentale et émotionnelle. Le grand air a un « pouvoir » équilibrant et régénérant, car il oxygène les poumons et accroit la magie de la fonction respiratoire : en respirant amplement un air pur, notre corps se détend et notre esprit s’envole.

C’est fou comme l’air est un élément intégral et fondamental de notre corps. Il nous compose, autant que la matière organique.

Vous obligiez vos enfants à aller courir dehors pour décompresser quand ils étaient petits ? C’est exactement la même chose pour vous. Levez-vous et sortez donc jouer dehors, et souvent !

Si vous faites vous-même votre ménage, que vous portez vos courses, que vous prenez systématiquement les escaliers, que vous jardinez, que vous baladez votre chien et que vous effectuez vos déplacements à pied, vous n’aurez rien d’autre à faire. Ces petits efforts créeront votre grand bonheur. La salle de gym, les clubs spécialisés, c’est en plus : vous n’êtes pas du tout obligée de vous y inscrire si ça n’est pas votre truc.

Le tout est de bouger, le plus souvent possible : plus on reste assis, plus on s’expose à une monotonie addictive et malsaine, plus on augmente les risques de toutes sortes, y compris l’obésité, la dépression, le manque de concentration, la perte de sens.

Nous sommes comme tous les êtres vivants : c’est le mouvement qui nous tient en vie.

Les métiers « modernes » qui consistent à demeurer sur une chaise devant un ordinateur toute la journée vont finir par engendrer une vraie catastrophe sanitaire (on a déjà vu ce que le Covid a fait de notre humeur après deux ans d’enfermement). Donc téléphonez en marchant, déplacez-vous pour aller voir vos collègues (ce qui améliorera aussi vos relations professionnelles), profitez de la moindre opportunité de ne pas rester assise lorsque vous êtes au bureau.

3- Equilibre, souplesse… et logement adapté

L’exercice physique augmente l’équilibre et la souplesse, qui lui diminue la fréquence et la gravité d’accidents domestiques en apparence banals, mais qui sont de plus en plus handicapants au fur et à mesure qu’on vieillit. Oui, les chutes et les problèmes de mobilité nous précipitent dans le monde que l’on redoute.

C’est l’occasion de rappeler que l’adaptation de notre logement va devenir un impératif pour les décennies à venir. Autant réaliser le plus tôt possible les travaux nécessaires pour avoir un accès de plain-pied chez soi (sans aucune marche), avec l’équipement situé au même niveau : cuisine, chambre, WC et douche en particulier. Seuls 6 à 8% des logements français conviendraient réellement aux personnes de plus de 65 ans – il s’agit d’un chiffre consternant mais je vous assure que c’est vrai !

Montrez l’exemple et soyez les premières à déménager ou à réaménager l’existant, de façon à ne plus y penser par la suite (car plus on conserve ses habitudes, plus il est épuisant d’en changer… et plus douloureux sera le jour où il faudra partir).

Pour nous qui approchons des 60 ans, préparer son habitat c’est aussi important que de préparer sa retraite.

Pour approfondir ce thème, lisez aussi ces deux articles : Marche à pied, le secret des quinquas heureux et également musculation à 50 ans, les idées fun et faciles.

6- Alimentation : ce qu’on mange et comment on le mange

J’ai beaucoup écrit sur ce thème et je vous rappelle l’essentiel : pour conserver un poids stable toute sa vie, il faut avaler environ un tiers de calories en moins après la ménopause qu’à 20 ans. Oui, je sais, c’est horrible ! Car on a toujours aussi faim. Donc il va falloir revoir le type d’aliments que l’on choisit si l’on ne veut pas trop s’arrondir (et changer son mode alimentaire c’est tout un processus, qui dure, qui dure…). Et il va falloir aussi modifier sa garde-robe sans en faire tout un plat, car même en conservant un poids stable, les graisses se répartissent différemment et le corps change.

1- Les dents, essentielles mais souvent négligées en France

Plusieurs professions s’intéressent à ce que vous mangez. Non seulement les nutritionnistes et les cardiologues, mais également les dentistes : l’hygiène dentaire est essentielle pour rester en bonne santé, car la bouche, les dents et la salive sont au démarrage de tout le système digestif. Tout ce qui se trouve dans nos intestins est d’abord passé au contact de notre dentition. On sait désormais avec certitude que l’inflammation des gencives est une des causes de l’AVC (accident vasculaire cérébral), une mauvaise santé bucco-dentaire aggravant aussi les risques de la maladie d’Alzheimer.

Les Français ne sont pas les plus disciplinés (ou éduqués) sur ce sujet. En revenant de 11 années aux USA, où tout le monde ou presque utilise quotidiennement le fil dentaire, je me suis aperçue que l’offre n’est pas du tout aussi développée en Europe. Et que peu de gens savent s’en servir. Un conseil : demandez à votre dentiste de vous montrer comment faire, et pratiquez chaque jour. Forcez-vous à vous brosser les dents même si vous vous couchez à pas d’heure, matin et soir, sur les 4 côtés.

La brosse à dents électrique est beaucoup beaucoup beaucoup plus efficace qu’une brosse manuelle, certaines fonctionnent avec des piles pour être facilement transportées. Cet investissement contribue à votre santé et à votre sourire, et se révèle parfaitement complémentaire d’une bonne paire de chaussures de marche.

Avec du fil dentaire et des baskets, on va très loin dans la vie – au propre et au figuré.

2- La nourriture, la base pour prendre soin de soi

Que manger ? Les articles pullulent sur cette question. Il n’a fallu qu’une génération pour que notre popote traditionnelle déjà très variée se mue en une multitude de régimes et de diètes, jusqu’à atteindre une version « fusion », tout à la fois pseudo-esthétique, prétendument-saine et vaguement-universelle.

Car n’oublions pas que la base de l’alimentation, ce sont la géographie et le climat. Les Vendéens mangent des sardines et des mogettes puisqu’elles se pêchent dans l’océan tout proche et qu’eux poussent dans les sols du secteur, ni trop acides ni trop calcaires. Dans les vallées des Alpes ou des Pyrénées paissent des races locales de vaches et de brebis, se nourrissant de prairies naturelles et produisant un lait transformable en fromage que l’on mange pendant les mois d’hiver.

Et c’est comme ça pour tout. Les conditions locales créent la nourriture, les cuisinières locales la transforment en alimentation, et nous, partout dans le monde, on mange le résultat. Terroirs, savoirs-faire et habitants constituent une unité quasi-génétique, les uns protégeant les autres, évitant les allergies, assurant un approvisionnement adéquat à chaque saison.

Enfin, tout ça, c’était avant que les populations ne s’éparpillent et migrent. Puis que les entreprises de transports et l’industrie agro-alimentaire ne se mettent à regrouper les aliments, à les transformer en « produits » puis à les renvoyer ailleurs ; que des médecins ne tirent la sonnette d’alarme sur leur dangerosité ; que des experts en diététique tentent de nous rééduquer ; que les cuisiniers du monde entier ne promeuvent leur savoir-faire à tire-larigot. Tout cela dans une gigantesque cacophonie.

Désormais, peu de personnes mangent encore réellement « local », même à l’étranger. Il est donc normal que chacun (ou plutôt chacune) se demande ce qui lui convient. Les pays créent leur propres recommandations officielles, destinées à enrayer les coûts des maladies créées par la malbouffe. Tout le monde essaie de s’imposer une ligne de conduite vertueuse, mais peu y parviennent.

Il semble que la diète méditerranéenne soit celle qui soit la plus authentique, en tous les cas pour nos contrées européennes, je vous la recommande donc. Mais il n’y a pas de miracle : les aliments nous maintiennent en vie, et les aliments nous tuent. En même temps. C’est pour cela qu’il est si difficile de décider quoi manger, de faire la part entre le plaisir et la santé, d’être sûre de soi en matière de nourriture. A chaque fois que l’on prend une bouchée, il y a une minuscule partie de nous qui se demande si elle va entretenir notre vitalité ou bien nous précipiter vers la maladie…

J’ai beaucoup écrit sur le sujet de l’alimentation et des régimes. Consultez tous mes autres articles sur le sujet ici

7- Eau, sommeil et prévention : trois armes pour prendre soin de soi

Manger et bouger sont les bases indispensables et incontournables pour prendre soin de soi. C’est ce que font les animaux chaque jour : ne pas s’hydrater ni s’alimenter conduit à la mort, ne pas se mettre en mouvement le fait tout autant. Ce sont donc les fondements de la « qualité » et de la « quantité » de la vie. Mais nous sommes plus que des animaux et nous possédons l’art de nous mettre dans des situations de stress et d’anxiété, voire de soumission, qui sont propres à nous, en particulier les femmes nées dans les années 1960-70.

Oui, notre esprit a été modelé pour que nous nous sentions, d’une certaine façon, heureuses d’être inférieures aux hommes. C’est tout du moins la thèse de Mona Chollet, dont je vous recommande la lecture des différents ouvrages (elle est très accessible, en plus de n’être ni amère, ni anti-hommes). Je ne suis pour ma part pas aussi convaincue que les femmes se soient laissées entièrement dominer et enchainer jusqu’à XXIème siècle : je pense que leur pouvoir est ailleurs. Mais je reparlerai de ce sujet bientôt.

1- Relaxation, sommeil, tranquillité d’esprit

Je propose que nous ajoutions donc cette sensation désormais bien décrite de « l’humilité féminine forcée » dans la liste de nos vicissitudes quotidiennes : charge mentale (quand les enfants sont encore là), image sociale dégradée, lutte intérieure entre le désir d’indépendance financière et celui d’indépendance physique, sensation d’être « marionnettisée » par autrui… et par nous même en nous imposant un calendrier surchargé, etc. 

Prendre soin de soi quand on est quinqua, c’est aussi éliminer. Alors, qu’allez-vous supprimer de votre vie cette semaine, la semaine prochaine, le mois suivant ? Il est la plupart du temps contre-productif de rajouter un weekend campagnard en amoureux ou avec des copines : sur le coup on est ravie, au final on est sur les genoux deux jours plus tôt que d’habitude, c’est à dire dès le lundi. 

Le seul moyen de se reposer et de dormir du sommeil du juste, c’est de prendre le temps de ne rien faire. Donc de supprimer des tâches – plein de tâches. Vous pouvez toujours vous amuser à pratiquer la méditation, mais vous allez la caler où ? Non, je vous assure, il vaut mieux se décommander de tout ce qui est décommandable. Les jeunes ont inventé la méthode du « quiet quitting », pourquoi ne pas essayer, à votre façon ?

Enfin, la solitude doit nous restée accessible, c’est à dire à disposition lorsqu’on en a besoin. J’ai déjà traité de ses aspects néfastes qui sont nombreux et qui affectent directement la santé. Mais ne pas pouvoir être vraiment seule est tout autant préjudiciable, intolérable en fait. Quand vous ne supportez plus personne, isolez-vous. Un point c’est tout.

2- L’indispensable eau, les superflus alcools

On a toutes compris que l’alcool est le moyen le plus rapide de se détendre. L’effet est tellement instantané qu’il est hautement addictif. La présence d’amis ajoute au plaisir – dans certaines cas, on se demande si les amis ne sont pas un prétexte pour boire, plutôt que l’inverse. Toutes les occasions sont bonnes pour cumuler les fêtes et les congratulations diverses et variées. Une fois que les enfants ont quitté la maison, certains et certaines traitent leur ennui existentiel à coup d’Aperol Spritz et de Procecco. 

On pourrait discuter des heures de notre passion des soirées alcoolisées. Ce qui est intéressant, c’est que les jeunes ne sont pas aussi dépendants que nous : ils sont désormais près d’un tiers à ne pas en consommer, un chiffre qui ne cesse d’augmenter. Ils nous ont vus saoul(e)s, ça ne les a pas inspirés, et eux ne sont pas prêts de se faire avoir ! J’ai été par exemple frappée de constater qu’un seul des amis de mon fils (jeune adulte) prenait de l’alcool, et seulement occasionnellement.

Décidément, les campagnes de santé publiques sont efficaces, à condition d’attendre une génération pour qu’elles produisent leur effet. Déjà ils fument beaucoup moins (quasiment pas aux USA, par exemple) et voilà qu’ils ont aussi tiré un trait sur la bière. On remarquera que par contre, filles et garçons consultent davantage psychologues et psychiatres et avalent une quantité exponentielle de médicaments anti-dépresseurs, ce qui n’est pas bon signe concernant leur santé mentale.

Comme il est difficile de se détendre sainement ! En réalité, on ne l’a jamais appris : on s’y prend toujours trop tard, en attendant le moment d’être émotionnellement épuisée pour lever le pied. Alors qu’il faudrait en faire moins chaque jour (moins de travail, moins de pression), et s’obliger à la place à pratiquer un sport doux, comme la marche, qui entretient nos cellules de bonheur partout dans notre corps.

En tous les cas, arrangez-vous pour boire deux ou trois litres d’eau par jour, pour éviter d’être assoiffée le soir et d’avaler deux ou trois verres de vin coup sur coup ! Je vous rappelle que les études scientifiques qui vantent les bienfaits de l’alcool sont toutes fausses ou biaisées. L’alcool est agréable lorsqu’il est consommé de temps en temps et en petites quantités. Mais sous son emprise, on se transforme vite en emmerdeur(euse) pour l’entourage, en plus d’aggraver les risques de (toutes les) maladies graves. Le tout, encore une fois, sans apporter aucun bénéfice sur la santé.

3- Prendre soin de soi avec notre système social public !

Pour terminer cet article consacré aux soins de soi dans la cinquantaine, je voulais insister sur cet extraordinaire pays qu’est la France, qui organise pour nous chaque année des tests médicaux préventifs. Certes, la médecine spécifiquement féminine n’est pas suffisamment développée (seule 11% des essais cliniques sont réalisés sur des femmes) alors que l’on sait que les symptômes des maladies sont différents d’un sexe à l’autre (par exemple ceux des crises cardiaques). 

Mais nous avons quand même une batterie d’examens qui sont non seulement pris en charge par le système de santé public, mais qui nous sont proposés directement dans notre boite à lettres sans qu’on ne réclame rien. Quand je suis rentrée vivre en France après 17 ans à l’étranger, j’ai reçu des convocations pour une mammographie, la détection du cancer colorectal et de l’utérus, et un bilan de santé complet dans un centre de l’assurance maladie. J’étais épatée.

Toutes mes amies qui eu une tumeur au sein l’ont découvert lors d’une mammographie ! La palpation, pour celles qui la pratique, ne suffit pas. Idem pour les autres cancers, surtout évidemment quand il n’y a pas de palpation possible. Faites-vous examiner régulièrement, parlez de votre mal-être ou de votre fatigue éventuels à votre médecin, ne loupez jamais un rendez-vous chez le dentiste ni l’ophtalmolo et foncez chez l’ORL dès que votre audition baisse.

L’ORL, ça sera la prochaine visite pour moi. Je sais que je devrais porter des appareils auditifs sous peu, et cette perspective me ravit : j’aime beaucoup mieux entendre que pas ! Mais oui, mais oui, je vais écrire un article sur le sujet.

Vous allez régulièrement chez le coiffeur pour vous refaire une beauté ? Pensez en même temps à votre beauté intérieure, celle qui sera entretenue en prenant soin de vous et en effectuant les tests recommandés par le corps médical. Celui-ci a mille fois prouvé son efficacité, même si vous n’aimez pas vous faire examiner, et même si des influenceurs mal intentionnés ou mal informés voudraient vous prouver le contraire…

Et pour compléter ce dossier complexe, lisez aussi ces articles très complets : Santé des femmes après 50 ans : corps, esprit, émotions et celui là : Comment ralentir le vieillissement, corps et âme

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

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