L’été pointe, et cette fois il semble que votre petit dernier quitte bel et bien la maison dans quelques semaines ? Vous devenez un empty nester, un foyer sans enfant. Je vous parie vous allez vous demander si vous devez rester dans votre logement, ou déménager pour profiter de votre nouvelle vie. Pour ma part, j’y ai pensé des dizaines de fois, et je m’apprête à changer de nouveau de pays. D’accord, c’est un peu radical, et vous n’êtes pas obligée de passer par là.
Il faut dire que les enfants et le travail conditionnent énormément notre lieu de vie, pendant une vingtaine d’années pour les premiers (et le double pour le second). Une fois basés dans un lieu, on s’imagine qu’il sera difficile pour nos 3 filles de s’adapter ailleurs… alors on ne bouge plus. Pourtant, les déménagements sont une des meilleures façons de se réinventer.
On a typiquement le choix de garder son poste de travail et de retrouver un nouveau pied à terre dans le même secteur, ou de trouver un autre boulot et de franchir le pas pour changer de région, voire de pays. J’ai souvent observé que changer de lieu de vie lorsqu’on est frustré, épuisé ou lorsque les enfants quittent le domicile et que l’on se retrouve seule ou en couple, donne un nouvel élan à la vie.
Certains s’accommodent de la routine, sont rassurés de voir toujours les mêmes visages, les mêmes magasins. Mais la plupart d’entre nous avons besoin régulièrement de changement, beaucoup plus que ce que nous nous avouons. Sans tout remettre en question, conjoint ou boulot en particulier. Et la ménopause est typiquement un moment où un changement de cadre de vie nous force à ne pas penser à nos petites misères.
Alors voyons comment se poser les bonnes questions quand notre vid se vide et que l’on veut reprendre des racines ailleurs.
1- Quels critères considérer pour les empty nesters
1- Occupants et invités ?
Il est parfois difficile, et même douloureux, de se retrouver sans enfant à la maison. La tristesse ressentie porte un nom : le syndrome du nid vide. Voilà une première raison de changer d’habitat, et de ne pas se confronter chaque jour à des souvenirs qui vous attristent. Le fait est qu’une fois cette période passée, on s’y habitue et on recommence un nouveau cycle.
Qui va occuper le logement de façon permanente ? Est-ce que vos enfants vont revenir le weekend ou pendant les vacances ? Sont-ils déjà installés ailleurs ? Discutez avec eux pour déterminer s’ils sont attachés à votre domicile ou pas. Est-ce qu’ils préfèrent venir chez vous, ou que vous alliez chez eux ?
Ne conservez pas un logement éloigné ou mal agencé uniquement pour plaire à vos enfants s’ils ne vous rendent visite que de façon anecdotique. Démontrez-leur que vous aussi, vous avez besoin de changer de vie et dont de domicile. Vous faites comme eux : vous allez de l’avant, et votre nouveau logement va refléter un nouveau stade de votre vie.
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2- Le lieu du travail
Se rapprocher du lieu de travail est un énorme bonus dans la vie. Moins de transport, c’est plus de temps, plus de liberté, moins de pollution et moins de stress. Se rendre au boulot à pied ou à vélo permet de s’aérer l’esprit avant et après. Je l’ai expérimenté pendant des années, mon état d’esprit n’était pas comparable aux années où je devais utiliser les transports en commun ou la voiture.
Si votre job est en centre ville, le rapport entre le coût du logement et celui du transport vaut le coup d’être étudié de près. Idem pour les hobbys. Si vous pratiquez chaque jour la course à pied dans une forêt, choisissez soigneusement le lieu qui vous permettra d’économiser du temps entre votre domicile, la forêt et le travail.
Si vous ou votre conjoint avez la possibilité de télétravailler, est-ce que vous pourriez avoir deux domiciles, un en ville et l’autre à la campagne ? C’est une énorme tendance en ce moment, la pandémie a laissé des traces. Finalement, beaucoup d’entre nous vivent entre deux lieux, par exemple lorsque lorsqu’on refait sa vie avec un conjoint sans partager son logement, ce qui plait beaucoup aux quinquas ! Sur ce point, lisez aussi mon article suivant : Les transformations affectives de la société contemporaine
5- Les services et centres médicaux
Quand je regarde autour de moi, je ne peux m’empêcher de voir beaucoup d’empty nesters et plus qui se font suivre fréquemment sur le plan médical, au moins un des deux conjoints. Oui, après 50 ou 55 ans, les maladies chroniques nous tendent les bras, et quand on se casse un membre, il faut plus longtemps pour la rééducation. Alors autant anticiper, et se rapprocher des centres médicaux, plutôt que de s’en éloigner.
Lors de mon prochain déménagement, ça sera un de mes critères principaux. Je ne veux pas me retrouver loin des centres de soins, et je veux pouvoir m’y rendre en transport en commun. Idem d’ailleurs pour les zones commerçantes et les supermarchés : j’ai vu des amies coincées chez elles, à leur grande surprise, pour des problèmes bêtes mais très limitants comme des pannes de voiture.
2- Déménager en centre-ville
1- Les plus : richesse culturelle, proximité
Aux Etat-Unis, les empty nesters choisissent fréquemment de vendre leur maison et de se rapprocher vers le centre d’une ville, quelle que soit sa taille. Le mouvement banlieue-centre ville est intégré dans la façon de vivre après 50 ans. En Europe, on développe cette tendance.
Les quinquas veulent marquer leur renaissance et leur nouveau départ, à eux. Changer leurs idées et retrouver d’autres centres d’intérêts grâce aux attractions culturelles et aux activités sociales. Et pourquoi pas se former, ou retourner sur les bancs de l’école.
La marche à pied et les transports en commun leur tendent les bras. Ils peut enchainer dans la même matinée de weekend un rendez-vous chez le médecin, une réunion associative et un restaurant avec leurs amis. Ce sera mon choix lorsque je déménagerai, en tous les cas pendant la semaine.
2- Les moins : verdure, pollution
Mais habiter en ville implique d’avoir des stratégies pour pouvoir en sortir. A Berlin, où je réside encore à l’heure où j’écris, beaucoup de gens n’ont pas de voiture et ne partent pas souvent en virée dans les environs, ni en weekend. Résultat, ils s’épuisent à trouver des bols d’air sur place, finissent par tourner en rond (même si la ville est immense), ne connaissent pas les villes et villages qui les entourent. Ils foncent vers un séjour à l’étranger, en avion, de temps en temps.
Ne pas avoir de voiture pendant la semaine si vous le pouvez, c’est extra. Pour votre porte-monnaie, pour la lutte contre la pollution et pour muscler vos jambes et votre coeur. Mais il me semble indispensable de pouvoir, le weekend, vous déplacer au gré de vos envies, hors des sentiers battus, et pas seulement dans les gares desservies par les lignes de trains et de RER.
Abonnez-vous au système de partage de voiture entre particuliers (y compris électriques) à utiliser en bas de chez vous, au dernier moment, en utilisant une application sur votre smartphone, est génial. Les agences traditionnelles de location sont aussi pratiques, à condition de réserver en avance et d’aller sur place prendre le véhicule.
3- Privilégier le cadre de vie
1- La mer, la montagne, les lieux de vacances
Partir vers ce lieu qui vous a enchanté chaque année en vacances, celui où vous vous voyez vivre pendant votre retraite, est une super option. Déménager à 55 ans plutôt qu’à 65, c’est se faire de nouveaux collègues, connaitre d’autres entreprises, ce qui est un vrai avantage. De plus en plus d’empty nesters vont aussi choisir le digital nomadisme : travailler sur Internet n’importe où, à leur compte ou pas, comme le font pléthores de jeunes de l’âge de leurs enfants. AirBnB cherche d’ailleurs à les séduire, en tant que clients mais aussi en tant que loueurs.
Attention à l’évidence : ce qui nous enchante deux semaines par an peut se révéler décevant tout au long de l’année. Vivre dans un lieu touristique signifie suivre un rythme d’activités très marqué, entre la frénésie de la haute saison et la saison morte. Et puis bien sûr, il va falloir vous refaire un cercle d’amies, tout un programme.
Certains ne s’habituent pas et en reviennent. Je suis une grande habituée des déménagements, et je ne peux que vous conseiller d’être patiente. On explique aux expatriés qu’il faut au moins 3 ans pour se sentir chez soi quelque part, mais qu’après 5 ans il est difficile en partir…
3- La campagne
La campagne est tentante lorsque l’on vient d’un logement petit ou d’un endroit pollué, mais beaucoup de désillusions peuvent apparaitre une fois que l’on s’installe au milieu de nulle part :
- Commerces et services rares,
- Beaucoup de déplacements en voiture,
- Impact très fort de la météo sur les activités,
- Moindre stimulation culturelle, voire intellectuelle,
- Répétition des mêmes routines,
- Parfois sensation d’étroitesse d’esprit.
Cette option est à considérer si l’amour de la nature, du jardinage ou la rénovation d’un corps de ferme sont susceptibles de vous passionner pendant des années, si vous supportez bien l’isolement, et si vous savez nouer des relations dans un milieu où il y a peu de personnes, si la vie de village vous convient. Sinon, réservez-la pour le weekend et les vacances.
Mais vous avez peut-être envie d’un grand chambardement, de partir à l’aventure sur une longue période et d’enfin profiter de votre liberté géographique ? lisez mon témoignage sur ce sujet : A 56 ans, tout lâcher pour partir aux 4 coins du monde
La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !
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- Dépasser le syndrome du nid vide et se reconstruire
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- Comment profiter de la liberté au départ des enfants
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- Tout pour sortir de la solitude des femmes après 50 ans !
Et vous, où envisagez-vous d’habiter quand vos enfants partent ?
Partagez vos expériences et vos suggestions dans les commentaires.
2 replies to "Empty nester : où habiter quand les enfants ne sont plus là ?"
Bonjour Véronique, merci pour cet article passionnant et vraiment utile. Le plus important est de pouvoir trouver une solution, et non de subir sans pouvoir agir. C’est ce que vous nous apportez dans votre blog, porteur d’espoir et plein de partage Merci pour votre écriture intelligente et dynamique et votre travail. Très bonne journée.
Merci beaucoup Marie-Josée !