Surmontez le départ de vos enfants en comprenant les raisons de votre souffrance

Dépasser le syndrome du nid vide, c’est un sacré défi. Quand on s’est profondément identifiée à son rôle de mère, que l’on ait une profession ou pas, le départ des enfants est une épreuve. J’ai beaucoup craint moi-même d’en être affligée, tant j’étais attachée à la vie familiale avec mon fils à la maison.

Mais finalement je l’ai tellement redouté que je l’ai aussi très bien préparé et au final la séparation s’est bien déroulée.

Et pour vous, c’est comment ? Vous êtes triste, déprimée, extrêmement sensible et émue à l’idée que votre petit dernier quitte le foyer ? Vous n’arrivez pas à dépasser le syndrome du nid vide, ce sentiment d’abandon, de vide intérieur qui fait que vous n’avez plus aucun but ni aucune joie ?

Vous avez l’impression que plus rien ne pourra remplacer le dévouement que vous avez mis dans votre famille ? S’occuper des autres est tellement prenant que souvent, on s’oublie soi-même. C’est là tout le risque du nid vide : se retrouver vide, littéralement, lorsque le noyau familial se défait. Même s’il l’on sait pertinemment que lorsque l’on fait des enfants, un jour ils partiront.

Vous n’êtes pas la seule à subir cette perte. Un tiers des femmes connaissent cette phase. D’autant plus que le départ des enfants du cercle familial coïncide souvent avec d’autres étapes cruciales chez les femmes : l’entrée dans la seconde partie de la vie et la survenue de la ménopause.

Et puis bien sûr, la structure familiale tout entière se redessine, on passe par exemple de trois personnes à deux dans le foyer. On a observé que les problèmes de couple peuvent surgir à cette occasion (l’enfant faisait le lien entre les parents), de même que la dépression ou l’alcoolisme.

Examinons quels sont les symptômes physiques et émotionnels induits chez les mères, et quoi faire pour changer de perspective, se sentir bien durablement et dépasser le syndrome du nid vide pour de bon. La clé est de retrouver un sens à sa vie, en s’investissant dans d’autres missions, tout aussi vitales et épanouissantes.

Le traitement contre le syndrome du nid vide peut passer par la psychologie ou la psychanalyse si vous sentez qu’il révèle un gouffre bien plus profond que ce que vous n’imaginiez – par exemple si sa durée excède un an. Les témoignages que j’ai recueilli concordent : 9 mois sont nécessaires, la durée d’une grossesse à l’envers (et vos enfants ressentent eux aussi de cette période de détachement).

Avant de passer au coeur du sujet, je vous signale que cet article est le premier d’un trio consacré au départ des enfants. Voici les deux autres, que je vous recommande : Pourquoi le départ des enfants de la maison nous bouleverse et également Quitter le nid familial : la fin d’une époque pour les parents

1- Comprendre la tristesse qui submerge lorsque les enfants partent

1- Se sentir seule et accablée est plus fort que soi

Le syndrome du nid vide, ou empty nester syndrom, est une forme de dépression qui affecte les mères de familles (parfois les pères, mais beaucoup moins souvent) dont les enfants quittent le foyer familial. Elles ont pu élever elles-mêmes leurs enfants, elles ont pu avoir une activité professionnelle extérieure ou pas et elles ont parfois développé une relation fusionnelle avec eux.

 Mais avant de poursuivre, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin. Sur un ton personnel et amical, j’y traite… de tout ce qui se passe dans notre vie de quinquas ! J’essaie par la même occasion de vous transmettre de grandes brassées d’énergie, de joie et de vitalité.

1- Ne plus avoir à s’occuper de personne

Ces mères ont donc consacré une partie importante de leur vie privée à prendre soin de leur famille et s’en sont occupée pendant de nombreuses années. Lorsque le petit dernier part faire ses études ou occuper un emploi, l’absence et le vide glissent irrésistiblement vers une forme d’accablement et de désespoir. 

Plusieurs raisons expliquent cela : le départ d’une personne dont on est très proche et qui a été le centre de notre activité, qui a littéralement rempli le quotidien, ainsi que le changement de rythme que cela suppose. On se sent absolument seule, déroutée, on ne sait pas quoi faire, on n’a aucun projet d’avenir. Le souvenir du passé heureux et affairé surgit à tout moment et empêche de regarder le futur avec sérénité.

Le passé a aussi pu être difficile : s’occuper d’un ado malade ou vivre seule sans père, par exemple, ce qui renforce énormément les attaches mère-enfants, même si cela prive d’une liberté bien réelle.

Lisez ce témoignage que j’ai publié lors du départ de mon fils qui m’avait beaucoup déstabilisée.

2- Ressentir la solitude et la perte de motivation

Certaines d’entre nous n’arrivent pas à ranger la chambre de leurs enfants, ni même à y pénétrer. Elles pleurent toutes les larmes de leur corps, subissent de front l’épreuve de la séparation. Elles sont incapables de se projeter dans un autre rôle que celui de mère. La séparation physique est dure, car casser ces liens procure une incroyable douleur, un vide existentiel, une peine infinie.

Cette dépression répond à celle que vivent certaines femmes une fois qu’elles ont accouché, le baby blues, mais les larmes coulent cette fois quand l’enfant quitte le nid. D’ailleurs les symptômes sont très similaires.

Dans les deux cas, elles marquent la prise de conscience d’un changement irréversible : l’arrivée d’un enfant, puis son départ. Sans aide, dépasser le syndrome du nid vide peut prendre des mois. Il est vécu comme une rupture très forte, une sorte de deuil, qui se produit souvent au moment de la ménopause, à un âge où nous sentons que nous vieillissons à toute vitesse.

Les bouleversements hormonaux, les changements du corps, l’achèvement d’un cycle familial, la distanciation possible du couple parental, la peur de la solitude et l’entrée de plain-pied dans la deuxième partie de son existence donnent un relief distinct à cette crise intime. C’est la fin définitive d’une époque : on réalise dans la douleur que l’on ne reviendra jamais en arrière.

Si rien ne surpasse les joies de l’amour maternel, rien aussi ne surpasse ses douleurs

Jean-Benjamin de Laborde

2- Surmonter la peur de l’abandon quand les enfants quittent le domicile familial

Deux personnes se détachent, donc les deux doivent prendre part à ce processus. Du côté de l’enfant, il s’agit d’anticiper longtemps avant son départ. Il faut l’inciter à prendre des initiatives, à le laisser gérer ses rendez-vous scolaires, médicaux, à le pousser à organiser lui-même ses déplacements ou à préparer son orientation scolaire.

1- Privilégier l’autonomie des enfants

Savoir qu’il est capable de se débrouiller seul est essentiel, même si cela ne résout pas tout. Laisser partir un enfant immature que l’on a systématiquement protégé des petites et grandes misères de la vie accentue l’angoisse qu’il ne puisse pas s’en sortir tout seul. S’il n’a pas une personnalité indépendante, ou si l’on habite dans une zone du globe où il est impossible de se déplacer ou d’explorer les alentours seul, il faut s’y prendre encore plus longtemps en avance.

On peut lui donner l’habitude de partir en camp de vacances à l’étranger, de faire du bénévolat, de travailler le weekend pour se faire de l’argent de poche, de prendre des responsabilités de façon générale, d’avoir des activités extra-scolaires engageantes qui le font partir régulièrement sans vous. Plus l’échéance approche, et plus il doit s’éloigner, même si vous êtes tentée de le garder plus près de vous.

J’ai noté que cette phase de la vie diffère énormément d’un pays à l’autre. En France, on héberge et on protège ses enfants étudiants ou jeunes actifs le plus longtemps possible, jusqu’à 25 ou 30 ans. Aux USA, la séparation se fait beaucoup plus jeune, souvent vers 18 ans : l’autonomie est valorisée, tant sur le plan d l’habitat que des revenus (tout le monde travaille pour gagner sa vie, même les étudiants). Les chemins se séparent de façon nette, ce qui peut être plus difficile à vivre.

2- Prendre l’habitude de mener ses propres activités

Ainsi, quand le grand jour du départ arrivera, vous aurez déjà l’habitude de ces mini-séparations. Vous n’aurez pas la crainte que la vie ne s’arrête, mais la certitude de vous revoir bientôt : le départ à l’université ou au travail ne signifie évidemment pas l’arrêt des relations, mais de nouvelles relations, celles que l’on aura avec un nouvel adulte.

De votre côté, programmez un temps privilégié avec votre conjoint, vos parents ou votre meilleure amie. Vous flottez entre deux mondes, l’ancien que vous connaissez bien et le nouveau que vous ne connaissez pas, et vous devez effectuer cette traversée tumultueuse en assurant votre sécurité émotionnelle et votre bien-être. Être accompagnée quelques jours d’une personne de confiance vous permettra de vivre cette transition plus sereinement : vous n’êtes pas seule, vous avez d’autres attaches.

3- Vos routes se séparent, chacun doit faire sa vie

Être mère vous a occupé des années, quotidiennement. Vous serez toujours mère, mais en dehors du quotidien. Il va donc falloir réorganiser votre temps pour que l’énergie que vous déployiez envers votre progéniture s’écoule ailleurs. C’est pour cela que vous allez commencer votre propre reconversion, au moment même où votre enfant entame la sienne. Pour mieux comprendre le bouleversement que l’on connait lors du départ des enfants, lisez mon article sur le sujet.

Tous les deux, lui et vous, allez changer d’orientation. Lui et vous prenez activement en charge cette partie essentielle de votre plan de vie. Vous avez mené cette recherche personnelle de façon concomitante, en vous entraidant, en vous conseillant, en vous faisant confiance.

4- Garder contact, bien entendu

Garder contact est essentiel, et je vous conseille d’en parler sérieusement avec vos enfants. Allez-vous leur téléphoner, envoyez des SMS, quand ? Veulent-ils rentrer chaque weekend, chaque mois ? Pouvez-vous allez les voir, à quel moment ? On peut se contacter de multiples fois chaque jour (les filles particulièrement sont adaptes des petits messages fréquents), ou une seule fois par semaine ou par mois, pendant longtemps.

De mon côté, nous avons mis en place un rituel avec mon fils, qui habite sur un autre continent : chaque dimanche soir, on s’appelle sur un groupe familial WhatsApp video. On converse comme si on était autour d’une table, chacun sur son téléphone, donc de n’importe où.

C’est un moment privilégié où nous parlons de tous les sujets. Jamais je ne l’ai manqué, ni lui, ni mon mari, même si aucun d’entre nous ne se trouve au même endroit. Cela m’a énormément aidé à passer le cap de la séparation.

Je vous suggère de lire mon article complémentaire sur le sujet de la séparation parents-enfants : Quitter le nid familial : la fin d’une époque pour les parents.

3- Passer du rôle de mère à une autre mission de vie

Toutes les catégories de femmes peuvent être affectées par le syndrome du nid vide, y compris celles qui sont en couple, mais certaines en souffrent davantage que les autres :

1- Les mères expatriées

Les expatriées qui ne travaillent pas sont sur des sables mouvants, puisqu’elles ont consacré toute leur énergie à protéger leurs enfants de la sensation d’abandon vécue lorsqu’on déménage souvent, en développant une vie familiale riche et rassurante pour y pallier. Pour vous, le départ des enfants peut signifier un éloignement géographique significatif : vous n’allez pas vous revoir tous les weekends, et peut-être même qu’une fois par an.

Anticiper et dépasser le syndrome du nid vide sera un vrai challenge. Et vous allez vous retrouver dans ce pays qui n’est pas le vôtre, déstabilisée, dépourvue de confiance en vous, malheureuse et sans repère. Pour vous qui lisez ces lignes, l’appui psychologique et logistique pour reprendre pied est indispensable et efficace, faites-le dès maintenant pour repartir de plus belle.

2- Les mères célibataires

Vivre seule avec ses enfants, c’est porter une responsabilité bien plus grande sur ses épaules que lorsqu’elle est partagée avec un conjoint. Leur départ du foyer est un grand poids en moins, mais un grand vide en plus. On va se retrouver seule le soir devant son assiette pour le diner, idem le weekend. Pour qui n’est pas préparée, l’épreuve de la solitude permanente peut être lourde.

Même si beaucoup d’enfants de couple séparés ont l’habitude de changer d’univers et que les mères ont déjà expérimenté le fait de ne pas vivre avec eux une partie du temps. Pour celles qui ont continuellement leurs enfants à leurs côtés et qui n’ont pas d’autres liens affectifs qu’eux, le choc est rude.

Si vous êtes une mère seule, forcez-vous un an avant leur départ à organiser des activités sociales, à construire des amitiés, à vous inscrire dans de nouveaux groupes, y compris des groupes de parole.

3- Les mères qui travaillent à temps plein

Celles qui travaillent beaucoup souffrent particulièrement : elles n’ont eu que peu de temps à consacrer à leurs enfants et ont souvent culpabilisé pendant des années, même si leur carrière les satisfaisait par ailleurs. Lorsque le dernier enfant de la fratrie s’en va, elles réalisent qu’elles ne pourront jamais rattraper les années perdues.

Cet épisode les remet en situation d’incertitude, avec la sensation de ne pas avoir eu le temps nécessaire, de ne pas avoir été suffisamment présente. Réinvestir dans son couple va permettre à ces femmes de passer le cap, en renouant des liens distendus après des années passées à travailler à l’extérieur et à élever sa famille. Parfois cela ne fonctionne pas et pour certaines, la fin de la famille au quotidien signifiera aussi la fin du couple.

4- Les mères d’enfant unique

Je suis dans ce cas, et je connais bien la fusion que l’on peut avoir lorsqu’on a un enfant pour soi toute seule, et que lui a deux parents. Les enfants uniques ont deux parents à plein temps (pas toujours, évidemment), ce qui leur donne la possibilité d’être doublement encadré, doublement encouragé, doublement protégé.

On le connait très bien, on le suit attentivement, aucune distraction liée à la fratrie ne vient perturber ce lien très fort (ce qui peut d’ailleurs être malsain : quand les relations ne fonctionnent pas, aucun frère ni aucune soeur n’apporte un ricoché, un intermédiaire qui relativise et fait prendre de la distance).

Le départ de cet enfant chéri doit être largement anticipé, sur un an au minimum. De plus, je vous suggère de l’envoyer en collectivité, pour des stages, des conférences, des petits boulots, des séjours à l’étranger. Il va passer d’un univers protecteur à un univers beaucoup plus vaste et mouvant, cela pourrait l’affecter autant lui que vous.

4- Se projeter dans l’avenir pour dépasser le syndrome du nid vide

Tourner le dos au passé et faire des projets, voilà la clé. Pour mieux la comprendre, je vous conseille de réaliser cette petite expérience symbolique, mais marquante.

1- Visualiser sa vie future

Placez-vous devant votre maison ou devant votre immeuble, le dos contre la porte d’entrée, face au dehors. Respirez profondément et regardez franchement vers l’avant.

Vous allez entrer dans un autre monde, votre vie de demain :

  • Quelle est la direction qui vous appelle ?
  • Que vous susurre votre imagination ?
  • Quelles idées traversent votre cerveau ?
  • Dans quel état émotionnel vous sentez-vous ?

Préparez-vous au changement, anticipez le changement, accueillez le changement dans votre cœur. Profitez de la nouvelle vie qui s’offre à vous. 

2- Percevoir l’appel de la nouveauté

Il est temps de penser à votre avenir. Quand vous y êtes vous penchée la dernière fois ?

  • Avant votre bac, dans l’affolement général ?
  • Quand vous avez échoué à un entretien d’embauche pour un job tellement convoité ?
  • Quand vous êtes tombée enceinte la première fois ?
  • La première fois que vous avez déménagé à l’étranger ?

Aujourd’hui, vous revenez à cet état d’esprit, ce mélange d’excitation, d’espoir et de candeur probablement enseveli sous une grosse couche de manque de confiance en soi et d’appréhension.

Vous allez partir pour une phase de changement, une nouvelle aventure, que la maturité et l’expérience de la vie vont rendre beaucoup plus appropriée que celle que vous auriez choisie à 20 ou 30 ans. C’est votre heure, celle où vous allez enfin pouvoir vous réaliser et accomplir votre mission unique.

Si vous souhaitez désormais redéfinir votre vocation et planifier vos prochaines décennies, lisez cet article (que j’ai voulu très pratique et très complet) sur les modalités pour trouver sa raison d’être : Trouver sa raison d’être à 50 ans : la meilleure piste
Et si vous avez vraiment des problèmes existentiels, une difficultés à trouver vos marques, lisez ici : La crise existentielle des femmes à 50 ans.
Enfin, en ce qui concerne le sens de la vie et les choix qu’il suppose, regardez ceci : Comment trouver le sens de sa vie après 50 ans

2- Se reconstruire après que les enfants aient quittés la maison

1- Faire le bilan de son passé

Retourner en arrière pour faire le bilan de son passé s’avère être à double tranchant : on peut facilement ne voir que les ratages, ou même se cacher les yeux en ne regardant pas les dommages collatéraux que nous avons produit, par exemple sur autrui. En fait, tout dépend de notre personnalité, de la façon dont on se comporte d’une façon générale.

Si l’on est optimiste, on regarde les problèmes avec optimisme, en pensant que l’on peut les résoudre – même si pratiquement ça va être très très compliqué. 

Si l’on est marquée par la culture française du doute, on peut facilement se méfier de tout, soupçonner la malhonnêteté rampante et ne jamais bouger de sa chaise par manque de confiance, alors que l’effort à fournir n’est peut-être pas si grand.

Donc pour faire ce type d’exercice, cela vaut le coup de passer par un tiers qui vous conseille et vous accompagne, surtout s’il est neutre et qu’il ne vous connait pas. Je vous suggère de lire ces deux articles, consacré au récit de vie et à l’art de faire le point sur sa vie.

2- Examiner ce que l’on a appris

Qu’a-t-on appris d’utile dans la vie ? On peut rarement répondre directement à cette question. On le distingue lorsque l’on fouille dans un dédale de données, que l’on récolte en interrogeant, en reformulant, en creusant telle et telle anecdote, en comparant avec d’autres parcours. Recouper vos réponses, classer, vérifier, permet de dégager des grandes lignes de compétences que vous n’auriez jamais trouvé vous-même. 

Les savoir-faire et les savoir-être que l’on a accumulés et que l’on ne soupçonne pas constituent souvent la base de notre futur. Cet exercice est un excellent préliminaire pour dépasser le syndrome du nid vide, en nous replaçant dans une destinée globale qui englobe beaucoup plus que nos difficultés actuelles, et même beaucoup plus que notre vie de mère.

3- Examiner ce qui nous a manqué

Ce qui nous a manqué, on peut habituellement le formuler facilement. On en a énormément parlé à ses copines, on l’a ressassé pendant des nuits, après des échecs, on pense avoir fait le tour de la question. Mais prenons garde, on parle ici presque toujours de manques émotionnels liés à autrui : d’attention, d’encouragement, d’affection, d’intimité, etc.

Ce sont des états qu’il est très difficile de définir exactement, et qui parfois n’ont rien à voir avec une situation factuelle. On « se sent » rejetée, et donc l’acception de telle personne nous a énormément manquée et a anéantie tel pan de notre futur. 

Si c’est, au fond, la liberté qui vous a manqué, je vous suggère de profiter de ce temps nouveau et de partir à l’aventure. Oui, à l’aventure ! Voyez mon article sur ce sujet : A 56 ans, tout lâcher pour partir aux 4 coins du monde

4- Se détacher des relations stériles

On met notre sort dans les mains d’un ou deux individus à qui on décide qu’ils ont déterminé notre destin. Est-ce toujours vrai ? N’avons-nous pas déposé beaucoup trop d’importance entre leurs mains ? Ont-ils eu vraiment autant d’impact, au point de changer le cours de notre vie sans que nous ne puissions rien y faire ?

Peut-être avons-nous abandonné une partie de notre libre arbitre pour ne pas à avoir à nous occuper de nous-même, qu’il était juste plus facile ou moins douloureux de le faire à ce moment-là. Bref, évitons l’amertume et concentrons-nous sur ce qui nous concerne nous, pas les autres. Autrement dit, ne laissons pas ceux qui nous ont fait du mal intervenir dans le choix de nos projets d’avenir.

5- Créer de nouveaux projets pour remplacer les anciens

J’ai énormément réfléchi à cette transformation de la vie et de mes objectifs une fois que mon fils s’apprêtait à partir. J’ai décidé, malgré mon coeur serré, de rebondir dessus de la façon la plus positive qui soit. Voici mon grand témoignage sur ce sujet : comment j’ai voulu changer ma vie quand mon fils quittait le foyer

Essayons d’avoir une vision pratique de ce qui nous fait défaut, en particulier en termes de connaissances, car elles sont directement liées aux compétences. Souvent, le manque de connaissances sur un sujet développe notre frustration et le sentiment de ne pas pouvoir avancer, surtout quand le sujet nous intéresse. 

On le verra par ailleurs, mais se former sera une étape phare dans notre processus de reconversion personnelle et professionnelle, quel que soit le sujet : tout s’apprend, absolument tout.

Enfin, il faudra anticiper le syndrome de l’imposteur, cette impression pernicieuse de ne pas être à la hauteur, d’accomplir une tâche pour laquelle on n’est pas compétente pour laquelle on ne mérite si rétribution ni reconnaissance. Préparez-vous et ayez confiance !

6- Déterminer ce qui a vraiment de la valeur

Qu’est ce qui a le plus d’importance pour nous dans la vie ? Ce simple thème, passionnant à décrypter, va nous permettre de nous distinguer par rapport à tous les autres. Nos valeurs, on y tient comme à la prunelle de nos yeux, c’est ce à quoi on s’accroche lorsque l’on est sur le fil, très malade, déchirée entre deux options.

Dans une situation inconfortable, se reposer sur notre idée du sens de la vie offre un réconfort certain qui est lié à notre pleine conscience. On fait des choix que l’on ne regrettera pas, car leur impact raisonne profondément en nous et nous permet de surmonter les aléas de notre vie.

Travailler sur la définition de nos valeurs est la clé pour découvrir notre unicité, ce qui nous fait avancer dans la vie, ce qui nous guide, pourquoi on agit et on réagit de telle et telle façon. Cela nous donne l’élan d’avancer, de suivre notre voie, et de passer d’une étape à l’autre sans peur, car on sait que c’est vital et que cela nous correspond pleinement. Concernant les valeurs et leur adaptation, vous pouvez vous appuyer sur le texte ci-dessus.

D’autre part, je reviens largement sur le sujet de la séparation parent-enfant et du syndrome du nid vide dans cet autre article complémentaire.

Pour terminer, je vous encourage à faire le bilan très complet proposé dans ce texte consacré à la reconversion une fois qu’on a élevé ses enfants. Oui, on peut prendre du recul et respirer un peu, puis beaucoup. Et progressivement passer à une autre vie, celle de « après les enfants ».

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe, départ des enfants… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

3- Dépasser le syndrome du nid vide : le récapitulatif

  1. Vivez pleinement votre peine, ressentez-la au plus profond de vous sans la nier ni la minimiser,
  2. Puis lâchez prise, ayez conscience qu’il faut abandonner ce poids qui vous freine et vous empêche de vivre,
  3. Rêvez au futur, plongez vous dans ce qui donne un sens à votre vie, ce qui est vital pour vous,
  4. Marchez vers cette source sans vous laisser distraire par d’autres sollicitations, et savourez votre bien-être.

Un jour où l’autre, vous sortirez de la tristesse qui vous empoigne. Car que l’on ait 45 ou 55 ans quand notre petit dernier part, il nous reste encore quasiment la moitié de notre existence à vivre. Ça vaut le coup de s’y pencher sérieusement. C’est ça, au fond, qui m’a fait rebondir : la perspective de passer à une nouvelle vie.

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Et vous, avez-vous vécu le syndrome du nid vide ?

Vous avez expérimenté le syndrome du nid vide ? Ou vous le redoutez ? Partagez vos idées dans les commentaires. Soyez inspirée et créative, pour que nous puissions toutes en profiter et avancer dans notre parcours.

Et si vous voulez que je fasse un article séparé sur un sujet qui vous chagrine ou qui vous passionne, dites-le moi !


    18 replies to "Dépasser le syndrome du nid vide et se reconstruire"

    • PAUL Frédérique

      Merci pour cet article très intéressant

      • Véronique

        Merci beaucoup Frédérique !

    • DESHAYES Marie Josée

      Bonjour Véronique, merci pour cet article qui m’apporte une grande aide face au départ en septembre prochain de mon fils pour ses études. Avoir anticipé ce départ me permet d’être plus sereine aujourd’hui, même si c’est difficile. Votre article est porteur d’espoir et vraiment très utile, et intelligent. Merci vraiment.

      • Véronique

        Merci beaucoup Marie-Josée. Je vais reprendre la plume rapidement sur ce sujet pour faire un point « post pandémie ».

    • Nadege

      Merci pour votre article.
      Ma fille ainée est partie a 700km a 20ans,un an apres elle se marié et acheter une maison et aujourd’hui a 23 ans elle est maman
      Ma plus jeune est partie a 17ans a 600km pour ses etudes qu elle a arrêté, elle s est réorientée mais ne veut plus revenir.elle est partie l annee du mariage de sa soeur
      Bref en 2ans j ai perdu mes 2 filles!
      Avec mon mari je ne suis pas heureuse, il y a du respect mais plus d amour.
      Ca fait 1an que je pleure et j ai bcp de mal a faire le deuil d une vie pres de mes filles avec des repas le dimanche etc…je pense même au suicide,j ai l impression d etre seule,et de ne servir a rien.c est dur!

      • Véronique

        Bonjour Nadège, vous avez pleuré longtemps, il est temps de passer à autre chose. Allez voir un psychologue, ou demandez une référence à votre médecin traitant si vous n’en connaissez pas. Les dépressions se guérissent bien à condition que l’on se occupe. Prenez rendez-vous dès demain, même si cela vous fait peur ou vous déplait. Vous avez besoin d’aide professionnelle, cela vous soulagera énormément. De très nombreuses femmes vivent cela, et elles s’en sortent. Faites comme elles. Courage, Nadège, c’est le moment de vous occuper de vous.

    • Vitry

      Bonjour,
      Une thérapie, oui, peut vous aider.
      Une thérapie de couple, aussi.
      Vous et votre mari vous êtes engagés.
      Vous avez le devoir de soutien mutuel.
      Bien à vous,
      🍀

      • Véronique

        Oui, ça serait décidément une bonne idée pour Nadège. Merci !

    • Nathalie

      Merci Véronique votre article est très intéressant
      Ma fille de 19 ans est partie du jour au lendemain vivre avec un nouvel amoureux plus agé et elle travaille depuis 6 mois..elle vit à Paris pas loin mais nous ne voyons presque plus comte tenue de ses horaires et du reste j’en souffre terriblement mais j’étais pourtant bien préparé car depuis des années elle sortait énormément et me faisait vivre une vie d’enfer..je l ‘ai élevé seule son père non stop en vadrouille ne l’a jamais pris ni cadré)
      Je l’ai donc étouffé par mon amour fusionnel n’ayant pas refait ma vie (juste quelques années quand elle était petite) mais là je déguste terriblement je n’arrive pas à accepter son départ si brusque et me comporte comme une mère délaissé et je m’en veux mais c’est si dur surtout que je ne bosse pas en ce moment.Heureusement je suis très entourée et je sors pas mal mais ce vide existentiel est vertigineux surtout quand on a été qu’une mère avant tout.
      J’ai été accompagné déjà pendant de longue année pour m’aider à m’occuper seule de ma fille car nous avons vécu des années dans le conflit.Penser à moi uniquement n’est pas simple mais c’est mon chemin et norte chemin à toutes et cela renvoie surtout à d’autres deuils (mes parents)..une étape obligatoire à passer dan notre vie…j’espère des jours meilleurs et surtout s’autoriser à vivre pour soi et voir l’avenir autrement mais je suis une mère trop fusionnelle …tsunami émotionnel..perte d’identité…tout à reconstruire…vertigineux à la fois
      merci à vous

      • Véronique

        Merci Nathalie pour votre témoignage, le départ soudain de votre fille, c’est aussi la fin brutale de vos années familiales tourmentées. C’est à la fois un vrai coup du sort, et une occasion en or de rebondir vers une existence plus tranquille, en tous les cas plus maitrisable. Pas facile de vivre sans conflit quand on l’a connu au quotidien pendant longtemps ! Mais c’est le meilleur qui est devenu vous, d’autant plus que vous êtes déjà bien entourée. Retrouvez un boulot et repartez vers de nouvelles aventures, elle reviendra vers vous si elle vous voit heureuse : c’est difficile de voir ses parents souffrir quand on commence sa propre vie à 19 ans. Bon courage Nathalie, allez de l’avant, vous ne le regretterez jamais.

      • Eva

        Bonjour Nathalie et Véronique,

        Nathalie, je vous comprends à 100% car je vie les mêmes émotions que vous, même après 1 an et demie, suite à l’envole de ma fille unique à 19 ans. Il y a des jours plus difficiles que d’autres mais merci Véronique pour votre article et je continue à travailler sur moi afin de remplir mon temps et ma tête autrement… Ce qui m’aide, c’est de penser qu’elle est heureuse et est arrivé à un moment qu’elle à besoin de liberté comme je le désirais à son âge…

        • Véronique

          Finalement la séparation dure une petite année… 9 mois peut-être ? On vit une sorte de détachement physique, symbolique et réel, c’est une période où il faut prendre soin de soi, et inciter son enfant à faire de même… tout seul. Les enfants tendent à nous imiter, même s’ils ne voudraient pas, et donc la meilleure façon de les aider est de faire en sorte de nous sentir nous-même
          heureuse et épanouie. Bon courage Eva, bonne chance à votre fille unique, je vous souhaite un bon « après » à toutes les deux.

      • Farah

        Bonjour bonsoir je partage ce manque maman solo je vais mon fils partie dure aux États-Unis Manequin New York j’ai pas senti ce manque ensuite Los Angeles il a rencontré une personne j’étais heureuse pour lui retour en France le coup de choc maman j’ai pris mon appartement moi qui est fusionnel un enfant qui est devenu un homme si sage gentil nous partons en vacances deux fois parents très attentionné il m’appelle deux fois par jour je n’arrive pas à m’en séparer je suis meurtri je fais une psychothérapie à distance ça m’aide parfois je m’écroule je rentre chez moi dans ce grand appartement magnifique je n’ai plus goût à rien je suis allé dernièrement à Paris je n’ai pas pu dormir chez lui je n’arrive pas accepter cette séparation et pourtant il le faut je pleure vous avez comme votre mari c’est une présence à la maison j’ai pris un chat je lui donne tout mon amour j’ai toujours été fusionnel avec ma maman j’ai laissé partir mon fils seul À 18 ans pour ne pas reproduire la souffrance de Maman vos fils sont heureuse comme le mien malheureusement les gens ne comprennent pas si je vais faire une thérapie ça vous aidera pourtant je suis commerçante j’aime mon métier mais je n’ai plus goût je vous souhaite de la lumière bonheur à vos filles et peut-être que vous trouverez une issue avec votre mari je vous souhaite le meilleur de nous tous mon ♥️

        • Véronique

          Merci Farah de partager votre expérience avec Nathalie et avec nous toutes. Une maman solo qui voit son fils unique partir et refaire sa vie au loin, c’est très dur. Vous faites une thérapie et vous avez pris un chat, c’est un très bon début. Vous avez beaucoup d’amour dans votre coeur, peut-être pourriez-vous le donner à une multitude de personnes en faisant du bénévolat : beaucoup de personnes dans le besoin ont besoin d’être aimées et soutenues. C’est également une très bonne façon de rencontrer de nouveaux amis. Je vous suggère de trouver une organisation/association dans laquelle vous pourriez vous investir et repartir sereinement vers l’avenir. Bon courage Farah !

    • Lili

      depuis une semaine, j’ai fait toutes les démarches pour les études de mon fils, en septembre- chambre d’étudiant. je ne le verrai qu’un week-end sur 2, étant séparée de son papa. Ce soir, j’ai craqué. je veux qu’il s’envole, je l’ai préparé pour ça et il est prêt. Mais pas moi. ce n’est pas le rôle de « mère » qui va me manquer. il est autonome et gère seul beaucoup de choses. C’est sa personne qui va me manquer. Nos échanges, notre excellente entente. C’est l’adulte qu’il est déjà en partie qui va me manquer. Il va faire sa vie, et c’est ce que je veux. Mais c’est un déchirement en pensant à tout ce temps que nous n’aurons plus ensemble à cause de la distance. Je sais que je n’attendrai pas avant de demander de l’aide à un/une professionnelle – pas question de « subir » ces angoisses tristes (ou cette tristesse angoissante ?).

      • Véronique

        Comme je vous comprends, Lili ! Je peux vous assurer d’une chose : si votre entente est excellente, elle perdurera. Vous poursuivrez vos échanges deux fois par mois – il aura tant de choses à vous dire, et vous de même. Vous préparerez les discussions dans votre tête, entretenant ce fil solide si vous unit. Le recul et la distance donneront plus de profondeur à vos retrouvailles, elles vous rempliront de bonheur, tout comme sa présence quotidienne le fait aujourd’hui.C’est ce que je vis avec mon fils depuis presque 3 ans désormais (sauf que je ne le vois que 3 fois par an), mais nous sommes restés aussi proches que jamais. C’est d’ailleurs pour cela qu’il a pu partir au loin avec tant de confiance. Bon courage à vous. J’espère que vous aurez l’occasion de revenir partager avec nous sur ce blog la réalité de votre expérience… dans 1 an ou 2 !

    • Anne-Elise Feuillet Louche

      Bonjour Véronique. Un grand merci pour votre blog et ce sujet du syndrome du nid vide. Je viens de laisser ma fille de 19 ans qui va étudier en France alors que le reste de la famille vit en Norvège. Depuis des années nous savions que cette situation d expat risquerait de nous conduire à cette séparation. Nous avions tout fait pour nous y préparer. Et puis voilà ! Le grand moment est arrivé ! Je sais que ma fille est prête. J ai tout fait pour. Elle saura se débrouiller . J en suis certaine. Le problème c’est moi! Mon cœur est en miette et mes yeux brouillés. C’est une véritable aide que de lire les témoignages des autres mamans. Je me sens tellement moins seule même si ça n atténue pas ma douleur.. Comme la maman précédente, c’est sa présence, son humour, notre relation si fusionnel qui me manquera. Je me reconnaissais tellement en elle à son âge. Il faut pourtant avancer. Trouver un autre mode de fonctionnement. J ai tellement peur de la perdre et qu’elle m’oublie. (Que je me sente puérile.)J’ai pourtant une deuxième de 13 ans à la maison. J’ai même mauvaise conscience de me sentir si mal alors qu’elle est là! En même temps, je ne voudrais pas compenser le départ de ma grande en « m’ accrochant «  à la plus jeune… Que c’est dur d être maman! Je me rassure en espérant que le temps et peut-être un thérapeute m’ aideront à atténuer mes peurs et ce vide qui m habite. Merci encore à toutes pour vos témoignages. Courage!

      • Véronique

        Merci Anne-Elise, je connais bien cette sensation de vide qui est particulièrement fort quand on est expatriée, puis que la famille immédiate compte énormément quand on vit au loin. J’ai vécu la même chose que vous, ce qui m’a conduit à créer ce blog. Ça fait désormais 3 ans que mon fils est parti, et je peux vous dire que nous seulement il est très heureux et épanoui, mais moi aussi. Cela m’a forcé à faire un pas de géant pour trouver une occupation qui soit aussi riche et « nourrissante » que celle de m’occuper de lui. J’ai beaucoup cherché, et j’ai finalement trouvé, l’activité qui me conviendrait pendant de nombreuses années (ou décennies). Si cela vous intéresse, je fais du coaching à distance pour les mères qui sentent la déroute les menacer et qui ont besoin de passer à autre chose de très significatif, pour longtemps. Sinon j’essaie de transmettre joie et énergie par écrit, notamment via ma newsletter dominicale. Contactez-moi si vous vous sentez prête. Je vous souhaite une excellente transition et un très bel avenir !

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