« Leadership »n’est pas associés aux mères de famille. Et pourtant…

« Leadership » et « femme au foyer » ressemblent à deux univers complètement opposés l’un à l’autre. J’ai moi-même tenté de joindre les deux bouts, si j’ose dire, quand je me suis mis à la recherche d’une nouvelle vie, au moment où mon fils préparait sa poursuite d’études.

Vous faites partie des femmes qui se sont occupées de leur famille pendant des années et qui veulent retravailler ? Alors vous avez probablement du mal à définir ce que vous avez vraiment réalisé, et quel a été votre pouvoir réel. S’occuper d’une maison, élever ses enfants, tout le monde fait ça, y compris celles et ceux qui ont un emploi rémunéré.

Alors, est-ce que vous n’avez rien apporté de plus à la société ? Où est votre valeur ajoutée par rapport à celles qui ont fait le choix d’obtenir un salaire à l’extérieur ? Voyons comment aujourd’hui vous, les femmes au foyer, faites preuve de leadership, d’expertise et de motivation.

1- Les femmes au foyer sont-elles transparentes ?

1- Le conjoint conserve un rôle majeur dans la reconnaissance sociale

« Leadership » + « femme au foyer » = 2 mots que l’on ne juxtapose jamais. Pour les personnes qui les observent, les mères au foyer peuvent apparaitre comme de simples fourmis besogneuses qui passent leur temps à gérer un emploi du temps saucissonné et à cumuler de petites taches ingrates. Elles n’ont pas de métier.

Leur profession et leur statut, c’est de ne pas en avoir et de se laisser définir par la négative – c’est-à-dire par ce qu’elles ne font pas. C’est le conjoint qui semble apporter la reconnaissance sociale et la rémunération ; il doit en recevoir suffisamment pour pouvoir les partager, sans que son statut à lui ne soit mis en danger.

S’il se sent peu reconnu et valorisé, il y a de fortes chances qu’il pousse sa femme à sortir de cette zone de vide social et à reprendre un emploi. Le cumul de leur deux statuts doit être suffisamment solide pour maintenir un certain prestige et être accepté par l’extérieur.

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2- Un modèle à part qui peut isoler

Sinon, on risque de ne se retrouver qu’avec des familles de même composition, et donc de s’isoler des autres. C’est évidemment un problème rencontré quels que soient les choix professionnels parentaux : les couples qui bossent à 200 % fréquentent d’autres couples qui bossent à 200 %. 

Mais il génère davantage d’amertume lorsque que la mère, notamment celle qui a fait des études, « sacrifie » sa carrière professionnelle. Elle est perçue comme la source d’un certain déclassement par l’entourage, ou alors rangée dans la catégorie des « conservateurs-traditionalistes », un modèle qui ne fait plus rêver personne…

Donc si vous êtes une mère au foyer, il est dans votre intérêt de soigner votre image et votre communication auprès de l’extérieur : non, vous n’êtes pas transparente, vous êtes tournée vers des activités qui ne s’observent pas publiquement. C’est très différent. C’est à vous d’imaginer comment montrer vos réalisations, intéresser autrui à votre vie-chez-vous, prendre place dans la diversité sociale et professionnelle.

L’Homme dégénérerait sans l’Enfant qui l’aide à s’élever.

Maria Montessori

Car si l’entourage ne nous voit pas, c’est parce que l’on ne lui montre rien. Car toute notre carrière se passe dans la sphère privée, à la maison. Donc je vous le demande, en premier lieu, parlez de vos activités à d’autres personnes que des mamans.

Tout le monde à un intérêt à savoir ce que vous faites, car demain, vos enfants deviendront ces collègues, ces conjoints, ces professeurs, ces chefs d’entreprise que vous avez élevés.

2- Leadership et femmes au foyer font souvent bon ménage

1- En pratique, le pouvoir et l’autonomie sont réels

On s’imagine souvent que l’homme est le leader, car il a l’air de parler avec autorité. Mais beaucoup d’entre eux vous diront qu’à la maison, le vrai patron, c’est la mère des enfants ; c’est elle qui planifie, suggère, anticipe, organise, et lui se garderait bien d’annoncer une décision qu’elle ne souhaite pas appliquer.

La difficulté consistera, lors du passage à une vie professionnelle extérieure, à passer du leadership de fait au leadership formel.

Lisez maintenant cet article très complet sur les qualités professionnelles des mères.

2- La finesse, l’arme bien connue des mères

Une femme au foyer passe beaucoup plus de temps avec ses enfants. Elle court ainsi le risque de voir sa parole dévaluée auprès d’eux, puisqu’elle l’utilise souvent. Ce que dit le père, le « chef de famille », semble donc avoir plus de poids. Mais son autorité ne s’exerce que si nous, les mères, sous-entendent que nous donnons notre accord tacite, car c’est nous qui dirigeront les opérations au final.

Le leadership consiste à trouver la tactique la plus efficace de parvenir à ses fins, et la bonne et judicieuse utilisation de méthodes indirectes est aussi une énorme qualité professionnelle.

3- Les mères à la maison sont motivées et responsables

1- Une apparence effacée mais trompeuse

« On » suppose donc que les femmes au foyer n’ont ni ambition, ni objectif, et encore moins de vision, qu’elles sont un peu nonchalantes ou égocentriques : elles ne veulent même pas travailler ! Même si on leur reconnait la maîtrise d’une série de méthodes et de techniques qui permettent d’obtenir des résultats, grâce à des compétences bien réelles.

En quelque sorte, elles seraient des ouvrières domestiques qui n’obéissent pas à un boss particulier mais qui suivent une tradition sur laquelle elles ne se posent pas de questions, en restreignant volontairement leur chance d’ouverture au monde et en se contentant intellectuellement de peu.

2- Les mères au foyer ont le temps de leur côté

Pourtant c’est souvent faux. Et c’est absolument horripilant de devoir contredire ce type de remarques. Et même de devoir les anticiper, car on sait bien que certaines personnes prennent un malin plaisir à placer les femmes au foyer en situation d’infériorité.

J’ai observé que nombre de mères de famille au foyer ont une conscience claire de ce qu’elles veulent obtenir et surtout du « pourquoi » elles le font. Si elles décident de s’occuper des enfants, surtout celles qui ont fait des études supérieures, c’est bien parce qu’elles savent très précisément les raisons qui les ont motivées. Et ce qu’elles perdent à ne pas s’afficher ni « s’épanouir » dans le monde du travail.

Il y a longtemps que je me suis fait une raison sur ce sujet : le monde du travail n’est pas plus épanouissant que la vie au foyer n’est aliénante.

De plus, les mères à plein temps n’ont pas peur d’exercer judicieusement leur autorité et leur sens décisionnel, ni leur douceur et leur capacité de réconfort. Une des raisons est le temps dont elles disposent pour parfaire leurs méthodes éducatives et leurs compétences.

Leurs consoeurs qui ne voient leurs enfants que le soir doivent jouer leur rôle sur une période beaucoup plus courte, ce qui peut engendrer du stress et la crainte de ne pas être à la hauteur.

4- Choisir d’élever ses enfants est une raison d’être puissante

1- Un choix clair et conscient

En fait, si on n’a pas cette vision en tête, il est tout simplement insupportable de se consacrer pleinement à élever une fratrie : on est vite submergé par le quotidien et le cumul de détails à planifier et d’humeurs à canaliser. Sans compter la nécessité permanente de se justifier auprès de celles « qui travaillent « . 

Notons d’ailleurs que ces dernières se sentent également obligées de se justifier lorsqu’elles bossent à plein temps, surtout si elles se déplacent beaucoup ou qu’elles assument de grandes responsabilités. Alors que pas un homme n’aurait l’idée de le faire !

Pour trouver du sens et du plaisir dans sa mission, particulièrement quand elle est considérée par les autres comme pénible, monotone, voire infondée, on doit avoir une idée très claire de ce que l’on recherche sur le long terme : c’est donc un choix de vie, à la fois explicite et anticipé.

2- Renoncer à un salaire pour un but lointain

Tout le contraire d’une situation par défaut, d’un emploi dégotté au hasard, selon le bon vouloir des recruteurs et de l’état du marché du travail.

On peut même avancer que les mères qui optent pour ce modèle possèdent une motivation plus puissante que celles qui décident de travailler à l’extérieur uniquement pour obtenir un salaire. Renoncer est toujours un choix difficile, mais engageant.

Elles sont capables de définir des valeurs familiales fortes et à longue échéance, en préservant la cohésion, la chaleur humaine et la confiance chez les enfants. Toutes choses que le stress de la vie peut détériorer très rapidement si on n’y met pas le temps et l’énergie nécessaires, et donc si l’on est peu présent sur place.

5- Définir des objectifs à long terme devient une évidence

1- Les 5 piliers de la motivation au travail

Tous les métiers, toutes les activités possèdent leur part de difficultés, de lourdeurs intrinsèques, de collègues hargneux, de frustrations et de désillusions. On construit durablement sa satisfaction au travail en respectant cinq axes : 

  • le développement de bonnes relations avec autrui,
  • le plaisir et la fierté d’exercer son savoir-faire,
  • l’envie de remplir un rôle utile pour la société,
  • la possibilité de progrès et d’apprentissage,
  • la valeur de la récompense obtenue.

Les quatre premiers sont largement atteints pour les femmes au foyer. Quant au dernier, c’est là que le bât blesse : puisqu’on ne perçoit pas de salaire, et que seul le revenu constitue un repère tangible pour évaluer ses résultats, comment mesure-t-on sa valeur par rapport à celle des autres ? 

Lisez mes deux articles consacrés à l’argent dans le couple : Argent dans le couple : du déséquilibre à l’interdépendance et aussi Finances dans le couple : quel équilibre pour les mères ?

2- Atteindre le stade où l’on ne se sent pas coupable

Il faut être absolument convaincue du bien-fondé de sa position pour surmonter ce handicap majeur. Et lutter de pied ferme contre le syndrome de l’imposteur, qui bien entendu ne s’exprime pas que dans une entreprise formelle.

Il faut aussi définir des objectifs à long terme, voire à très long terme, qui s’ajustent au cycle de vie des enfants, à leur scolarité et à leur développement personnel, social et physique. Et qui apporteront un jour lointain ce soulagement d’avoir fait son devoir, de son mieux, de s’être parfaitement adaptée à leurs besoins (quels que soient leurs résultats scolaires, qui ne mesurent qu’une fraction des capacités des enfants).

Autrement dit, d’atteindre le confort de ne pas se sentir coupable, ce qui est souvent la plaie des femmes qui travaillent beaucoup et qui ont toujours l’impression de ne pas en faire assez.

6- L’expertise des femmes au foyer est reproductible

1- Les mères à la maison ont une identité professionnelle

Lorsque la société dans son ensemble tourne le dos à l’activité de femme au foyer et diminue sa portée et son intérêt, et que les autres femmes sentent confusément une sorte de honte ou de gêne à leur égard, il faut prendre sur soi et avancer seule.

Et avoir toujours en tête de défendre son identité professionnelle : ce n’est pas parce que ses « clients » sont ses enfants que l’on n’est pas une experte et que l’on s’active au hasard.

2- Apprendre et pratiquer en même temps

Et puisqu’on est experte, on progresse, on se corrige, on se forme, on s’adapte. On ne fait pas que contrôler et organiser : on oriente et on domine son job, on a conscience de son rôle de leader et on est la hauteur. Tous les chefs sont seuls, c’est d’ailleurs leur capacité d’indépendance qui leur permet d’assumer leurs responsabilités.

Donc si vous vous ennuyez un jour au cours d’un rassemblement ou d’un événement, allez discuter avec un entrepreneur ; vous aurez beaucoup à vous dire. Par exemple, montrez-lui comment vous repérez les émotions des enfants pour mieux les guider : il pourrait utiliser vos conseils sur ses propres collaborateurs.

7- Le cas des mères expatriées, qui ont un savoir-faire unique

1- L’expatriation, un mode de vie qui demande beaucoup aux mères

Un cas particulier où c’est toute la vie qui est influencée par l’engagement des femmes (parfois ce sont les hommes qui s’y collent) est l’expatriation. Quand on part à l’étranger avec sa famille et que l’on change de pays tous les trois à cinq ans, immerger successivement les enfants dans une culture puis dans une autre puis dans une autre encore, exige des qualités que l’on ne trouve pas au coin de la rue.

Il s’agit de s’occuper des déménagements et des inscriptions aux écoles, mais surtout de recréer les relations sociales, d’interpréter les us et coutumes, de veiller à l’intégration des enfants. Et de laisser les attaches se faire et se défaire.

Pour beaucoup, c’est un travail à plein temps, qui n’est pas enseigné mais qui a une incidence considérable sur le succès d’un tel mode de vie, et la réussite professionnelle du conjoint.

Lisez aussi mon article sur la création d’une entreprise pour les expatriées

2- L’esprit d’entreprise à la maison

Une fois les enfants partis, le vide profond laissé par leur départ peut être comblé par une nouvelle carrière professionnelle, pour ces empty-nesters dynamiques et expérimentées qui ont tout pour rebondir, même si elles ne s’en rendent pas compte. Lisez à ce sujet mon article très complet sur le syndrome du nid vide.

Il y a de l’esprit d’entreprise chez toute femme qui décide de s’occuper de son foyer tant qu’il y a des enfants à élever. Il faut être proactive, c’est-à-dire décider avant de s’engager dans une action, plutôt que réactive et subir les faits une fois qu’ils se sont déroulés.

Pour cela, on doit savoir dépasser les activités organisationnelles de management et s’approprier les valeurs du leadership : travailler sur sa vision, les valeurs que l’on veut transmettre et l’influence que l’on va avoir (en l’occurrence, sur les enfants).

8- Ce sont l’autonomie et la patience qui mènent au leadership

1- Montrer l’exemple et guider

Être une leader, c’est montrer la voie en obtenant la confiance des autres. Si les enfants ne sentent pas cela, s’ils ne voient pas que vous êtes un guide, que vous êtes fiable et que vous les respectez, ils n’ont aucune raison de vous croire, ni de vous obéir. 

En particulier, c’est prendre en compte à la fois leur spontanéité (l’aspect émotionnel), leur désir d’apprendre (l’aspect intellectuel) et leur énergie fluctuante (l’aspect physique). Pour nous les adultes, se contrôler et se maîtriser sont des activités hautement importantes qui nous permettent de nous intégrer socialement, mais pour eux, l’expression de soi est prépondérante.

Pour compléter ce thème, lisez aussi mes articles suivants : Avez-vous et êtes-vous un rôle-modèle ? et également Le divorce de Melinda Gates ou l’empowerment des quinquas

2- La patience, clé du leadership des femmes au foyer

Il y a donc continuellement une guerre des nerfs qui se joue entre les parents et les enfants, qui demande une patience d’ange pour être résolue, de leur part et de la nôtre.

Acquérir cette patience apporte une maturité indéniable ; à elle seule elle est la clé qui ouvrira de nombreuses portes une fois que les mères auront décidé de se reconvertir ou de retravailler ou plutôt de trouver un emploi qui rapporte des espèces sonnantes et trébuchantes, quand les petits seront devenus grands.  

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe, départ des enfants… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

9- Comment concilier leadership et femme au foyer : le récapitulatif

  1. Prenez conscience de votre rôle à la maison, de votre pouvoir,
  2. Redéfinissez le partage des tâches et des responsabilités avec votre conjoint,
  3. Soyez fière de ce que vous accomplissez, au quotidien et à long terme,
  4. Ayez une idée claire de votre objectif en famille jusqu’au moment où vos enfants partent,
  5. Préparez dès à présent votre futur, à vous.

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Et vous, vous avez idées sur le leadership des femmes au foyer ?

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