Comment se faire de vrais amis à 50 ans et plus, en dehors du réseau de vos enfants ?

Se faire des ami(e)s à tout âge est à la fois une grande joie et un grand stress. Quand on est adulte, voire senior, on peut s’en faire toute une montagne, tout en se languissant de la spontanéité que l’on avait 20 ou 30 ans plus tôt. Mais à 50 ans ou plus, on n’est plus sur les bancs de l’école à rire sous cape en plein cours de maths, où en buchant comme une folle avec 3 camarades tout aussi anxieuses, pour préparer un redoutable exposé, qui nous liera à la vie à la mort.

Désormais on a des collègues, et la plupart du temps ça n’est pas aussi drôle.

On est devenue « responsable », ce qui souvent veut dire « méfiante ».

Et puis on a passé des années à courir du début à la fin de la journée pour s’occuper de la famille : l’amitié est devenue la dernière chose à laquelle on accorde du temps. Pourtant, on sent bien qu’il nous manque quelque chose : c’est justement là que l’on a le droit de rester totalement soi-même, hors de l’espace de la famille (parents, enfants, conjoint) et de l’espace professionnel, tous deux remplis d’obligations multiples (agréables ou pas).

Dans ce long article, je vous propose de retrouver les racines de l’amitié et de les adapter lorsque l’on vieillit. Il faut d’abord se trouver des occasions de rencontre, d’identifier des personnes qui nous plaisent, puis de s’en rapprocher. Pas facile de passer du vouvoiement au tutoiement, pas facile de proposer de se retrouver pour un café, ou d’inviter chez soi. Et puis, est-ce qu’on veut une bande de copines pour aller la gym, un couple en compagnie duquel diner au restaurant avec notre conjoint ou une amie intime pour se confier ?

Avant-propos – Les pouvoirs de l’amitié

Au fur et à mesure que nos enfants grandissent et qu’ils se lient d’amitié avec des inconnus, qu’ils s’adorent et qu’ils complotent, qu’ils se fâchent et se réconcilient, on en vient à les envier. Mais comment font-ils pour oser ? On redoute qu’ils se fassent avoir, on s’extasie devant leur sociabilité, on désespère qu’ils restent dans leur coin, on ne supporte pas leur bande, on accueille les nouveaux les bras ouverts… souvent, on s’inquiète de leurs amis comme s’il s’agissait de nous-même !

 Mais avant de poursuivre, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin. Sur un ton personnel et amical, j’y traite… de tout ce qui se passe dans notre vie de quinquas ! J’essaie par la même occasion de vous transmettre de grandes brassées d’énergie, de joie et de vitalité.

1- Le pouvoir affectif

On sait bien que nouer des amitiés sincères et durables remue en profondeur, et que cette capacité augurera d’une vie personnelle et sociale épanouie. L’amitié aide à la résilience : on apprend à aimer, à adorer, à détester, à se mettre en avant, à écouter, à sortir de soi, à communiquer. A s’exprimer et à partager, en somme.

C’est un test pour toutes nos relations futures, y compris conjugales. D’ailleurs n’importe quelle rupture se vit beaucoup mieux si on se sent aimée par une ou des amies (oui, l’amitié c’est une forme d’amour, sincère, exigeante, mais libre – ce qui peut être insécurisant). Rompre avec son conjoint, si c’est la seule personne de notre entourage proche, c’est la meilleure façon de se retrouver seule, seule, seule.

Tout ça, on le réalise confusément quand on passe la cinquantaine et que nos enfants partent de leur côté. C’est à notre tour de nous trouver déroutée, un peu stupide, en train d’entretenir vaille que vaille nos réseaux du lycée ou de l’université, parce qu’on a peur de nous lancer dans une nouvelle aventure relationnelle.

Est-ce que vous savez reconnaitre que vous craignez qu’on vous rejette, qu’on ne vous aime pas, qu’on vous trouve gnan-gnan, sans intérêt, incapable d’apporter quoi que ce soit dans la vie d’une autre femme de plus ou moins votre âge ? Je n’ai pourtant jamais rencontré de personne qui, sur le long terme, préfère rester seule plutôt que de prendre le risque de s’exposer avec une inconnue. Le tout est de savoir doser cette « exposition de soi » : progressivement, adroitement, sincèrement, avec confiance.

L’amitié, c’est une relation, pas un jugement, ni un aveu, ni du bla bla. C’est la certitude que l’on peut s’échanger des parts de vie tout en gardant son intégrité, j’allais dire tout en accroissant sa propre intégrité.

Que dire, à quelle dose se révéler, comment donner des pistes pour voir si l’autre les comprend, si elle/il sait les attraper ? Et comment se livrer de son côté, sans attendre de retour ? Pensez-y. Oui, l’amitié est un sujet important, pourquoi ne pas prendre le temps d’y penser vraiment ?

2- Le pouvoir thérapeutique

L’amitié, l’affection et les rencontres, c’est bon pour le bien-être. Des études scientifiques montrent d’une part que les relations amicales augmentent la santé globale (à tous les âges) et d’autre part qu’elles réduisent l’incidence des maladies graves.

On a beaucoup étudié l’absence, ou le manque, de contacts, en particulier pendant la pandémie du Covid 19, où l’isolement a provoqué de graves troubles mentaux et sociaux chez les adolescents : les années de collège et de lycée sont celles où l’indépendance se développe et les liens hors famille se nouent, tandis que les hormones sexuelles envahissent le corps et perturbent la placidité et la confiance que l’on avait en étant enfant.

Les mêmes effets négatifs se produisent après 50 ans (et donc après la ménopause, autre grande période de bouleversement hormonal), à un moment où l’école n’occupe plus nos journées, et ne crée plus ces liens obligés, qui nous seraient pourtant si bénéfiques…

Les adultes âgés qui vivent des relations fortes ont pourtant une meilleure qualité de vie. Ils sont plus satisfaits de leur situation générale, ont un risque affaibli de déclin cognitif (y compris les démences, et pas seulement la maladie d’Alzheimer) et ont besoin de moins d’aide domestique chez eux lorsqu’ils vieillissent.

Il semblerait en particulier que les effets protecteurs sur les maladies cardiovasculaires soient réels. L’affection protège notre coeur, au sens propre et au sens figuré.

1- L’amitié à 50 ans : liberté, égalité, sororité

Se faire des amis à 50 ans, quand on est plus libre de son temps mais que l’on n’a plus le réseau des écoles et des activités des enfants sur lequel s’appuyer, est-ce possible ? L’amitié peut se construire toute la vie, mais à condition de se mettre dans une situation de nouveauté. Dans quelles conditions avons-nous rencontré nos meilleurs copains ? Souvent à l’école, parfois au bureau ou dans des clubs d’activités communes.

Une chose est sûre : l’amitié nous apporte une liberté que ne nous donne pas notre conjoint, qui est là matin, midi et soir. On a vu pendant l’année 2020/21 des couples flancher, par obligation de cohabiter continuellement pour le meilleur ou pour le pire : ni l’un ni l’autre ne pouvait avoir sa bulle d’air, consistant à voir sa bande, ou à s’évader quelques heure avec sa meilleure copine.

Les amies ont cette caractéristique d’être nos vraies égales. On ne leur doit rien, on est donc très généreuses avec elles. A la fois proches et libres. On se soutient dans les moments difficiles, on rit dans les moments faciles.

2- C’est dans les situations d’apprentissage que l’on sympathise

De tous les moments passés à l’école et à l’université, puis au bureau et dans les réunions, les meilleurs étaient ceux où étaient aussi mes amies. Leur diversité est égale à la variété de choses qui m’intéressent, de situations que j’ai vécues. J’ai déménagé de nombreuses fois, et je me suis promis de ne jamais repartir sans avoir trouvé une vraie amie.

1- L’âge compte

Mais il y a un côté douloureux, celui de perdre les gens. Plusieurs de mes proches très intimes, rencontrées à l’étranger notamment, ont changé d’adresse email, ou de lieu, ou de nom de famille, et je les ai perdues de vue définitivement. J’ai réalisé que beaucoup n’utilisaient pas Facebook. Et que beaucoup avaient des noms très communs : il est impossible de savoir qui est la bonne, dans une liste d’une trentaine de noms identiques.

Une des raisons pour lesquelles j’ai monté ce blog, c’est de me rapprocher de personnes dispersées à travers le monde qui seraient dans la même interrogation que moi : que faire de sa vie quand les enfants partent, qui soit aussi valorisant ? Comment utiliser la liberté et la créativité qui déboulent, et en faire quelque chose chose d’utile et de signifiant ?

Je cherchais une forme d’amitié professionnelle et d’entraide, qui j’ai découvert pouvait être très fortes. Car j’étais sûre de ne pas être la seule dans ce cas. Et j’ai beaucoup travaillé à résoudre ce problème, pour aider celles qui arrivent à la position où j’étais il y a quelques années.

2- Les circonstances comptent aussi

Puisque j’ai souvent déménagé, j’ai appris à rencontrer et apprécier des personnes de tous âges et de toutes conditions. J’ai mon réseau d’amis de collège et de lycée, puis d’études supérieures, puis de collègues, puis de parents d’élèves dans les pays où j’ai résidé. Et aussi des copines de Volkshochschule, ces établissements pour adultes où j’ai appris l’allemand. Je me suis liée aux élèves, mais aussi aux profs !

En réalité, il m’est difficile de me passer d’amitié. C’est pour moi une source primordiale de mon goût de la vie. Car j’ai aussi vécu des grands moments de solitude, quand je parlais mal l’anglais ou l’allemand et que je me sentais tellement différente une fois installée dans un nouveau pays. Je me souviens quand j’étais enfant et que je vivais en pleine campagne, le manque d’humains avec lesquels communiquer m’a souvent angoissée.

3- Prenons conscience de notre besoin d’amour et d’échanges

1- La communication interpersonnelle se cultive et s’entretient

Dès enfant, j’ai découvert que les capacités de communication se développent et s’entretiennent, activement. Et que beaucoup de personnes n’osent pas sortir de leur réseau familial, professionnel et amical de peur de se retrouver seules. Et c’est de pire en pire quand on vieillit : se faire des amies à 50 ans peut apparaitre comme un « travail » supplémentaire, et non pas comme une détente, un plaisir.

Il existe plusieurs formes de solitude chez les femmes. Parfois c’est un soulagement, elles en ont vraiment besoin pour se libérer d’une relation douloureuse. Mais en cas d’isolement mal vécu, il faut reconnaitre sa détresse, et décider sciemment d’y mettre un terme dans une période de temps donnée : par exemple un an.

Chercher activement à rebâtir un réseau, duquel émergeront une ou deux personnes, peut-être plus, avec lesquelles on sera très proche. Il y a autant de personnes que de liens: on peut apprécier les conversations de couloir avec ses voisins et sa boulangère, sincèrement, et parfois ces liens sont les seuls qui nous tiennent en vie.

Pour élargir ce thème, et en particulier se sentir à l’aise avec l’échange de conseils (en donner et en recevoir, lorsqu’ils sont sollicités – c’est une des grandes fonctions de l’amitié) je vous invite à lire mon article sur ce sujet sensible : Trouver et donner de bons conseils : 8 techniques pour progresser

2- Commencer par le plus simple : parler de tout et de rien

Quand j’habitais Chicago dans un immeuble, être accueillie avec quelques mots sympas par les portiers m’a toujours paru être un luxe extraordinaire. Souvent, c’était les seules personnes à qui je parlais dans la journée. Je ne peux pas les appeler « mes amis » puisque c’était leur métier de le faire, mais pourtant je les ressentais comme tel.

Depuis, je prends les conversations quotidiennes sur la pluie et le beau temps très sérieusement, car peut-être que pour certaines personnes, ce seront les seules de la journée. Alors j’offre toujours mon plus beau sourire, surtout à Berlin où l’attitude habituelle des inconnus est distante.

Donc pour moi l’amitié commence avec la courtoisie, celle qui consiste à montrer que l’on est contente de voir autrui. N’importe quel autrui. Avant de devenir proche de quelqu’un il faut créer une atmosphère propice à l’échange et à la confiance.

L’humour, c’est ce que l’on recherche le plus chez un/amie. Rire est la manière la plus rapide de décompresser, il n’est pas étonnant que nous soyons des adeptes. Autre info intéressante : il faut presque 6 mois pour construire une amitié, d’après cette étude.

4- Comment rencontrer des amis en suivant un processus pas à pas

1- Se faire des amis quand on est adulte demande de l’engagement et du temps

S’intéresser à l’autre, lui poser une question neutre, sourire, lui rendre un minuscule service, comme celui de lui tendre une chaise pour s’assoir, aide à inspirer confiance. « Cela ne me regarde pas », « je ne suis pas là pour me mêler des affaires d’autrui », « j’ai peur de gêner » : ces phrases qui expriment notre embarras peuvent aussi être une façon de se distancier des autres, sans s’en rendre compte.

L’amitié n’est jamais passive. Elle implique un processus actif de notre part, une volonté. C’est donc aussi une activité chronophage. Ceux et celles qui se sont fait de bons amis à 50 ans et après y ont passé du temps, par exemple en regardant moins la télé. Soyez patiente, et savourez ce moment où vous construisez l’échange, c’est souvent ce qui vous restera en mémoire toute votre vie.

2- Les 7 étapes pour se rapprocher d’autrui

  1. Soyez à l’aise avec vous-même, et donc se mettre dans des situations où l’on est à l’aise : dehors ou dedans, avec peu de monde ou pas, dans un cours, une réunion, dans un magasin, au théâtre, etc. Il est plus facile d’entrer en contact avec autrui quand on se sent bien soi-même.
  2. Faites quelque chose que vous aimez : du sport, de la marche, de la cuisine, aller au ciné, etc. Un goût commun pour une activité (ou un dégoût, d’ailleurs) est un excellent moyen de commencer une série de conversations durables.
  3. Souriez. Le sourire est une invitation en soi, celle d’échanger dans des conditions détendues. Offrez cela, volontairement, à votre entourage.
  4. Posez des question sur l’autre et intéressez vous vraiment à lui/elle. Votre but est de vous ouvrir, pas de raconter vos problèmes perso, sauf si on vous le demande.
  5. Parlez à toutes les personnes qui vous semblent intéressantes, en plusieurs fois. Certaines ne vous plairont pas, mais il y en aura certaines avec qui le courant va passer. L’instinct et l’intuition comptent.
  6. Retrouvez-vous d’abord ailleurs qu’à l’endroit que vous fréquentez ensemble, mais dans un lieu neutre (pas chez l’une ou l’autre) pour ne pas mettre la pression sociale et le statut en jeu.
  7. Soyez patiente. Il faut des centaines d’heures cumulées pour apprendre le piano ou la photographie. Idem pour apprendre à connaitre quelqu’un, à approfondir la relation.

5- Comment se mettre en situation pour faire des rencontres

1- Admettez que vous vous sentez seule

N’oubliez jamais que la solitude est un sentiment très présent dans la société d’aujourd’hui, renforcée par la vie urbaine, les divorces et bien entendu le départ des enfants. La solitude rend triste et froid. Tout le monde.

Donc si vous voyez des personnes tristes et détachées, habillées de façon terne, distantes, c’est probablement car elles se sentent seules. Soyez la première à faire le premier pas, les autres n’oseront sans doute pas. Soyez généreuse : faites-le. J’ai écrit un article sur la solitude après 50 ans, il est ici.

2- Surmontez votre timidité

Le sentiment de timidité est le deuxième facteur qui retient les gens de se mêler aux autres, et donc de se créer de nouvelles amitiés. Près d’une personne sur deux se déclare timide, donc si c’est votre cas, vous n’êtes pas la seule. Les timides sont des hyper-sensibles qui notent instantanément toutes les sensations désagréables qui les mettent dans des situations inconfortables.

J’ai été une grande timide, essentiellement parce que j’ai été élevée en rase campagne où j’ai été littéralement privée de contacts sociaux. La timidité se résout en se mêlant aux autres, de façon volontaire et sans jugement. Pratiquez l’exercice physique de vous mêlez à des groupes d’inconnus, ne serait-ce que dans des magasins, jusqu’à vous sentir à l’aise. Demandez votre chemin dans la rue, aidez une personne à porter sa valise dans le métro. Adressez-vous aux autres spontanément et quotidiennement.

Le malaise de la timidité se résoudre par la pratique de fréquenter des personnes en chair et en os. D’oser les regarder, d’oser leur sourire. De leur donner une poignée de main ou de les embrasser, de leur poser quelques questions sans conséquence. C’est une activité physique, un peu comme un nouveau sport, social cette fois.

3- Faites preuve d’ouverture d’esprit

Soyez ouvert à tous. Je suis toujours très surprise de voir les critères extrêmement restrictifs des personnes qui cherchent l’âme soeur, et par extension qui cherchent des amis. Personne ne correspond à leurs exigences, et si par bonheur un ou l’autre leur convenait, elles sont promptes à rompre à la moindre défaillance.

Soyez souple avec autrui, soyez intéressée justement par ce qu’elles ont de différent de vous. L’amitié, notamment après 50 ans, ne consiste pas à sélectionner des qualités et des défauts, et à vérifier ensuite qu’ils sont bien en adéquation avec les vôtres. Elle consiste à construire une relation. Quel est l’intérêt de rencontrer des personnes « comme vous » ? Vous êtes unique, personne ne vous ressemble.

Allez plutôt à la rencontre d’une autre personne, bien distincte de vous, avec laquelle vous grandirez conjointement. Oui, on grandit encore après 50 ans, si on le veut bien.

4- Prenez un cours « grand débutant »

Faites des cours version « grand débutant ». Rien ne rapproche plus que de se sentir totalement nulle avec d’autres personnes. Toutes les activités physiques ou intellectuelles qui comportent un sacré défi rapprochent les gens. Se retrouver en classe de yoga ou d’aquarelle pour la première fois est embarrassant, mais on finit très vite par en rire.

Il n’y a aucune compétition entre vous, seulement la gène à surmonter. De grandes amitiés ont été construites à partir de groupes de personnes incapables de se dépatouiller avec telle ou telle technique, et donc à la fois forcées de reconnaitre leur faiblesse, et forcées de s’entraider.

5- Inscrivez-vous à des activités variées

Cette fois, au lieu de choisir un cours dans lequel vous n’y connaissez rien, vous plongez dans ce qui vous réconforte : chanter, faire du théâtre, cuisiner, jouer au poker ou aux échecs, randonner, etc. Poussez-vous pour suivre ce qui vous plait au moins une fois par semaine et une autre par weekend.

Il est vite plus agréable de passer ses soirées avec d’autres en s’amusant que tout seul devant sa télé ou son ordinateur. Vos enfants ne sont plus là, ou sont grands, alors profitez-en. Pour une expérience plus accomplie et pour être sûre de rencontrer des gens différents, essayez de combiner plusieurs thèmes :

  • activité physique/sportive
  • activité manuelle/artistique
  • activité intellectuelle/culturelle
  • activité spirituelle/religieuse
  • activité sociale/politique

Vous n’êtes pas obligée de vous ruiner pour faire cela. Vous pouvez même monter vous-même une association, recruter des membres sur Internet et pratiquer votre hobby à tour de rôle chez les bénévoles.

Lisez aussi cet article sur les activités créatives, celui-ci sur le temps libre et ce dernier sur l’effet de la couleur dans la vie.

6- Adoptez un chien

Avoir un chien, et devoir le sortir plusieurs fois par jour, est une excellente façon de rencontrer d’autres propriétaires de chiens, qui ont l’immense avantage d’habiter dans le même quartier que vous, et de sortir aux mêmes horaires.

Sautez- sur l’occasion : non seulement votre toutou sera un ami fidèle à lui tout seul, mais il sera aussi un formidable prétexte pour faire des rencontres… humaines.

7- Déplacez-vous ou voyagez avec un groupe

Toutes les écoles dignes de ce nom, grands ou petites, connaissent le pouvoir de créer une cohésion en plaçant leurs membres dans un lieu nouveau. Surtout la nuit. Car la soirée est un moment très personnel, et la partager avec d’autres ouvrent des tas de portes intimes que l’on n’aurait jamais franchit en temps normal.

Si on vous propose de passer quelques jours ensemble dans un lieu nouveau, dites OUI. Tout le monde a peur de se retrouver avec des inconnus dans un lieu nouveau, mais rares sont ceux qui le regrette. En partageant vos soirées avec d’autres, votre connaissance d’eux s’accélère incroyablement. C’est le pouvoir des colonies de vacances et des séminaires.

Vous ne les aimiez pas à l’époque ? Faites un effort cette fois-ci. Essayez une fois. Qu’est-ce que le coût d’une nuit ou deux passées loin de chez vous, si c’est le moyen de se faire des amis à vie ?

8- Rejoignez ou créer un groupe Facebook

Si vous ne pouvez pas vous déplacer, car par exemple vous êtes malade, invalide, débordée par le travail ou en charge de vos parents, vous pouvez joindre des groupes online. Vous êtes passionnée par la politique locale, par la graphologie ou par la culture tamoule ? Plongez dedans sur Internet.

Et si votre centre d’intérêt n’y figure pas, apprenez à créer un groupe dédié et à le faire vivre. Au fur et à mesure, vous pourrez proposer un webinaire ; voir d’autres membres en chair et en os vous procurera un plaisir fou.

9- Faites du bénévolat

Enfin je ne peux que vous recommander de faire du bénévolat. J’ai rencontré de nombreux amis grâce à ces réseaux d’entraide où l’on ne cherche qu’à promouvoir et valoriser les autres. Les bénévoles sont des personnes chaleureuses, généreuses et désintéressées. Elles cherchent à vivre des expériences partagées et utiles.

Et leur motivation première est très souvent la lutte contre leur propre solitude et le désir de se faire des connaissances. Les associations et autres organisations qui s’appuient sur le volontariat sont très au fait de cette particularité de leurs membres et s’emploieront à vous mettre à l’aise. Et un jour, c’est vous qui accueillerez les nouveaux de cette façon.

Lisez le témoignage de Christine sur ses multiples expériences en tant que bénévole.

10- Admettez que vous pouvez échouer, et recommencez

Dans la cour de récré, vous vous êtes parfois fâchée avec vos copines. Ca ne vous a pas empêchée de vous rabibocher avec elles, ou de vous en faire d’autres. L’amitié n’est pas une relation figée, mais évolutive. Prenez sur vous si ça ne marche pas, si vos efforts d’approche ne sont pas récompensés. Recommencez avec d’autres personnes, trouvez d’autres groupes ou d’autres situations plus accueillantes.

Etre rejetée (ou penser qu’on l’est) fait mal et nous blesse, mais au moins on a essayé. Et rester seule fait encore plus mal à long terme, car il n’y a aucune raison que cela change. Le risque de se sentir vraiment abandonnée devient réel. Rencontrer des amis à 50 ans et après, c’est une mission de vie si vous vous sentez seule, alors mettez l’effort et l’énergie nécessaires pour réussir.

Pour terminer ce texte, je vous invite à lire deux autres articles :
Le premier est consacré aux transformations affectives de la société contemporaine. Il vous aidera à comprendre le pouvoir de l’amitié, partout en hausse dans la société. Le second est totalement différent, il traite de la marche à pied, le secret des quinquas heureux. Oui, on marche beaucoup avec ses amies, et les clubs de randonnées sont des pros sur la question. Et si vous commenciez par vous y inscrire pour faire de belles rencontres ?

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe, départ des enfants… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

Dernière chose : je vous recommande la lecture de la série « L’amie prodigieuse » en quatre tomes, de Elena Ferrante. Je ne savais pas qu’un film en avait été tiré, mais d’instinct, il me semble qu’il vaut mieux lire le livre d’abord. Il traite d’amitié sur la durée d’une vie, avec ses phases de passion, d’intimité, de proximité, de négligence, de dureté, de rejet, de retrouvailles. Il parle aussi de copinage, et de ces personnes que l’on connait depuis l’enfance, qui changent et qui ne changent pas, en même temps. J’ai rarement autant aimé un livre, et je ne crois pas avoir été accro à ce point depuis… Harry Potter (autre oeuvre formidable qui porte sur l’amitié) !

Ces autres articles du blog vont vous intéresser

Et vous, comment avez-vous rencontré vos amies après 50 ans ?

Est-ce le hasard, ou avez-vous planifié ces rencontres ? Quels sont vos conseils pour créer et renforcer vos amitiés ? Comment éviter les bévues ? Partagez votre expérience, ou écrivez-moi directement pour me faire part de vos préoccupations sur le sujet.


    6 replies to "Comment se faire des amis à 50 ans ?"

    • DESHAYES Marie Josée

      Merci Véronique pour cet article remarquable et vraiment aidant. Beaucoup de raisons dans la vie font que l’on peut se retrouver confronté à la solitude. L’amitié est précieuse, mais parfois on en est privé pour une raison ou une autre. Et c’est très douloureux. On se sent coupable aussi d’être seul, responsable, c’est de notre faute. Aborder ce sujet de front, et avec compassion et en apportant des pistes pour trouver des solutions est très positif et permet déjà de se dire que l’on n’est pas seul à ressentir la même chose, à être dans la même situation. Et que se faire des amis à tout âge est possible. Merci

      • Véronique

        Il est toujours intéressant et instructif de constater que tout, dans la vie, peut culpabiliser : ce qui nous concerne nous, ce qui concerne autrui. Je crois que l’amitié aide profondément à ne pas se responsabiliser pour tout. C’est un échange gratuit, qui peut être fécond si on y met du sien, en donnant sans compter, en prenant sans compter non plus, pas forcément au même moment. Persévérer dans la communication, systématiquement, être honnête avec soi-même, systématiquement, croire en l’autre, systématiquement, tout cela fonctionne. A tout âge, en effet, et heureusement. L’amitié est la catégorie de l’amour sans obligations (maternelles, conjugales), celle qui ne s’estompe pas, que l’on devrait toujours toujours progresser et embellir, même si ça n’est pas toujours facile.

    • DESHAYES Marie Josée

      Merci, je pense la même chose, et à mes yeux, et je crois, qu humainement aussi, cela a une vraie valeur. C’est le sens profond de la vie.

      • Véronique

        C’est vrai. Merci Marie-Josée pour votre retour !

    • Kallia

      je suis sans doute plus pessimiste que l’auteure …
      à presque 50 ans, sans enfants, et malgré un compagnon (sans cohabitation) je me sens seule depuis toujours.
      les « copines » que j’attire sont des moulins à parole à sens unique, qui cherchent un déversoir à leurs angoisses sans même me demander si je vais bien !
      Donc, dans ces conditions je préfère être seule. Même si à deux on se motive beaucoup plus pour faire des activités, et que le partage des émotions est le sel de la vie.
      Aujourd’hui, on se replie volontiers sur les écrans qui captent l’attention et nous tiennent éloignés de nos angoisses archaïques d’abandon et de rejet. Rejeter avant de l’être, devenir misanthrope sont autant de façons de se protéger de parcours douloureux, celui de l’enfance restant gravé à vie, n’en déplaise aux résilients béatiques.
      Pour ma part et malgré plus de 25 ans passés chez les psys, je me sens « handicapée » des relations, soit très naïve, soit complètement farouche…c’est le côté passif-agressif du dépendant affectif. Ayant compris cela, je n’arrive cependant pas à m’en défaire, préférant la fuite, l’isolement et donc une vie peu stimulante mais qui me protège car je ne me sens pas en sécurité. Gagner de la confiance en soi, s’aimer etc…sont les clefs, mais encore faut-il y parvenir!
      Je m’enflamme assez vite dès que je rencontre une personne, puis je suis vite déçue dès que je m’aperçois de ses défauts…qui me rappellent sans doute les miens, les autres n’étant jamais que le miroir de notre évolution…
      La période n’aide pas non plus, les gens restent souvent dans leurs clans familiaux ou amicaux et s’ouvrent assez peu, comme je le ferai sans doute aussi si j’étais entourée. Voilà nous sommes tous différents, mais je dirais que l’essentiel à travailler est la confiance en soi. Car quand on gratte un peu le « vernis » de ceux qu’on envie, au final, on s’aperçoit qu’ils n’ont pas grand chose de plus que nous, parfois moins de beauté ou de talents, mais une propension plus vive au bonheur, au partage et à l’ouverture aux opportunités de la vie.

      • Véronique

        Bonjour Kalia, merci pour votre message. Ce texte est en effet destiné aux personnes qui se sentent seules, et il en a énormément, la moitié de la population adulte, parait-il. Cela signifie que des millions de personnes aimeraient trouver cette intimité qui vous manque, mais n’arrivent pas se sentir bien avec l’idée, ni avec les risques ou les modalités à prendre. Ça n’est pas si simple, de se sentir bien avec autrui, c’est même un très long travail. Mon idée sur ce sujet, c’est qu’il faut surmonter sa gène physique et taire sa honte quand on pense avoir fait un impair (ou se persuader qu’on va inévitablement le faire). Les deux sont de mini-épreuves, qui donnent le sentiment d’être handicapée, comme vous le dites très bien. Le jugement que l’on s’impose à soi, et que forcément on impose aux autres, a une origine, que j’ignore : votre éducation, votre religion, vos croyances peut-être, votre sensibilité très fine (qui est aussi un atout si vous apprenez à détecter les personnes qui vous conviennent, pas les déversoirs à paroles). Par ailleurs, il n’y a aucun mal à aimer être seule, ça n’est pas une tare. Pour ma part, j’adore être seule, et j’adore aussi l’échange. Si je n’avais pas cette solitude à disposition, je ne pourrais jamais avoir cette qualité d’échanges. Je me reconnais dans le sentiment d’isolement que vous décrivez, j’en ai souffert toute ma jeunesse comme d’une maladie grave. Vous devez faire une chose, Kallia, tous les jours : vous habituer aux autres, quels qu’ils soient. Et vous habituer à vous-même, quelle que vous soyez. C’est un acte de courage réel, comme celui de s’entrainer pour courir un marathon. Il ne s’agit pas du tout de naïveté, ni, la plupart du temps, d’une facilité héritée de naissance. Il s’agit de répétition – malgré la pluie, le vent, l’âge, le manque de temps, etc. Ne vous déclarez pas vaincue d’avance, non, travaillez chaque jour sur ce thème qui vous tient tellement à coeur, qui consiste à être heureuse en présence d’autrui, tout simplement.

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