Les divorces gris, du nom de notre couleur de cheveux après 50 ans, sont en hausse, vous le saviez déjà. Ils auraient même été multipliés par 3 en 20 ans. On va bien sûr explorer les raisons qui y conduisent. Comme toute transformation, ils nous font naviguer entre anxiété et libération, entre traumatisme et renouveau, entre passé et futur.

Les femmes sont de plus en plus à l’origine de ce bouleversement de la vie intime et familiale, qui déborde beaucoup plus qu’on imagine sur la sphère professionnelle et sociale. A la cinquantaine et à l’approche de la soixantaine, tout change. Non seulement les enfants partent, les parents disparaissent et la retraite approche, mais on peut être tentée par un autre type de rupture : celle du couple.

Il s’agit donc d’une remise en compte totale de son mode de vie. Un genre de quitte ou double existentiel qui fascine ou rebute. Est-ce que ça vaut le coup de liquider son couple pour goûter à la vraie liberté, redécouvrir qui on est vraiment, refaire sa vie pendant qu’il en est encore temps ? Ou va-t-on s’en mordre les doigts et se retrouver définitivement plus seule, et nettement plus pauvre ? On fait le point sur ce sujet bien de notre époque.

1- Prenons du recul sur la tentation de tout refaire

Des sites Internet entiers sont consacrés au divorce gris, qui s’avère être une véritable aventure logistique en plus d’un ouragan émotionnel. Les divorcés se retrouvent non plus seulement comme deux personnes devenues étrangères, ou parfois ennemies (alors qu’ils se sont tant aimés…), mais comme des ex-collègues qui séparent leurs biens communs. C’est-à-dire tout ce qu’ils ont acquis ensemble en plus des enfants.

En regardant de plus près à ces femmes (peut-être vous ?) qui veulent désespérément quitter leur moitié, je ne peux m’empêcher d’alerter sur cette fascination morbide pour la fin d’une époque. Le départ des enfants, le décès des parents, l’approche de la soixantaine, de la retraite et la sensation d’un recul social qui va se matérialiser tôt ou tard, cela peut précipiter vers la tentation de tout conclure. Et donc de boucler cette boucle de la famille, que l’on a hérité à sa naissance puis construite soi-même.

N’oublions pas non plus cet attrait que les femmes plus jeunes exercent sur nos partenaires, ou notre envie soudaine de prendre un amant, qui peuvent emmener le train-train banalisé de notre couple sur des montagnes russes imprévisibles. (Voir mes articles sur ces sujets de l’infidélité coté pile et coté face).

Est-on assez forte pour remettre à neuf toutes ses bases ? Qu’on l’aime ou pas, cette famille et ce conjoint nous ont accompagné pendant des lustres. Couper les ponts peut faire du bien sur le coup, le tout est d’avoir beaucoup de réserves affectives pour pouvoir reconstruire la vie ensuite. Je comprends ce besoin intense de renouvellement qui nous caractérise à cet âge, associé à l’effondrement de notre monde d’avant, mais on n’est pas obligée de tout changer pour avancer. En discutant avec vous, je m’aperçois que vous êtes nombreuses à changer vos relations conjugales par petites touches, en s’éloignant suffisamment-mais-pas-trop, ou au contraire en se rapprochant volontairement.

Mais avant de poursuivre, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin. Sur un ton personnel et amical, j’y traite… de tout ce qui se passe dans notre vie de quinquas ! J’essaie par la même occasion de vous transmettre de grandes brassées d’énergie, de joie et de vitalité.

2 – Comment le quotidien finit par rouiller le couple

D’un point de vue prosaïque, la vie quotidienne repose sur deux activités fondamentales : gagner de l’argent et le dépenser, avec un style déterminé qui caractérise notre couple. L’art de vivre consiste à créer un enrobage à ces activités besogneuses et répétitives, trépidantes ou ennuyeuses. Un packaging fait de principes et de rituels, méritant de s’y consacrer pendant des décennies.

Rompre ce cycle valeur/activité, c’est se retrouver avec tout un tas d’objets, de biens, de comptes en banque et de dettes qu’il va falloir partager. Mais aussi tout un tas de projets, de rancœurs, d’habitudes, de souvenirs qu’il va aussi falloir couper en deux, d’une certaine façon.

Emballer tout ça, le matériel et l’immatériel, décider qui garde quoi, ce qu’on jette, ce qu’on oublie, c’est un gros travail. À la fois visible et invisible. Comme toute transition, cela peut être stimulant et même enthousiasmant : faire un vide radical, ça marche car on s’oblige à réagir sans tarder, juste avant l’effondrement. A contrario, cela peut aussi être paralysant, affectivement et physiquement, comme si notre corps ne pouvait plus fonctionner dans ce nouveau contexte. Comme si l’air ambiant était devenu irrespirable.

Abandonner ce que l’on a contribué à construire pendant des décennies, typiquement la moitié de notre vie pour celles qui ont entre 50 et 60 ans, ça laisse de sacrées cicatrices sur cette peau si neuve et si lisse qui nous fait envie…

3- Ces femmes qui veulent se libérer des liens du mariage

Souvent les divorces gris sont initiés par des mères désabusées dont les enfants quittent le foyer. La fin du noyau familial provoque aussi la fin du couple, dont on ne sait plus quoi faire. On se persuade que l’on n’a plus rien en commun et que notre conjoint est beaucoup moins intéressant que nos enfants ou nos amies, moins digne de notre dévotion ou de notre empressement. Et que vu qu’il nous reste plusieurs décennies devant nous (quasiment la moitié de la vie), c’est le moment idéal pour se réinventer.

On s’est pliée en quatre pour faire plaisir à tout le monde pendant 20 ou 30 ans, y compris à notre patron, n’est-ce pas l’heure de nous plaire à nous-même ? Juste avant 60 ans, c’est l’idéal. Comme ça on se prépare tranquillement à la retraite, on a l’énergie pour se faire des amies et un budget raisonnable pour maigrir, changer son style et retrouver l’amour – un amour léger, où les enfants seront beaucoup moins envahissants, où l’engagement sera plus relatif. Jusqu’au jour où l’on sera vraiment vieux et vieilles et que l’on aura vraiment besoin l’un de l’autre – mais nous préférons fermer les yeux sur cette phase encore lointaine.

Changer de statut personnel en même temps que de statut social, ça fait des émules. « J’étais mariée et salariée, je ne demande qu’à être célibataire et à la retraite ». Un retour en arrière vers des jours gais et fleuris, comme lorsqu’on était étudiante ? Depuis, on a été une conjointe, puis on est devenue une maman. Et puis un jour, ils sont tous partis. Il ne reste que nous, une femme française parmi les 5,2 millions qui vivent seules, parfois heureuses, parfois malheureuses… exactement comme les femmes en couple.

(Lisez aussi mes articles sur le syndrome du nid vide  et le changement d’époque pour les parents.)

4- Les quinquas, entre romantisme, frustration et renouveau

Il est passionnant d’observer cette contradiction qui hante notre société féminine contemporaine : le désir d’indépendance et d’émancipation couplé à la peur de la solitude et de l’appauvrissement.

L’individualité et l’estime de soi ont fait des bonds en avant en termes de valeurs, mais le prix à payer pour les obtenir sont élevés. Grosso-modo, il s’agit de déterminer ce que l’on préfère, très fondamentalement : faire des concessions pour vivre pleinement seule, ou faire des concessions pour vivre pleinement en duo. 

Nous n’avons pas vraiment d’autres modèles pour l’instant. Mais je remarque que les jeunes, avec leur passion durable de la colocation et la relativisation de la sexualité, sont en train de remettre en question ces modes de vie traditionnels.

Quand je parle de ces deux extrêmes avec vous, vous me répétez souvent : ça dépend de qui il s’agit. Mais je n’y crois qu’à moitié. Il me semble qu’en vérité, il y a quelque chose en nous qui nous mène soit sur la voie du partage, soit sur la voie de la liberté, même si aucune des deux n’est vraiment vivable.

Partager dans l’indépendance, cela demande un sacré travail chaque jour de la vie, mais cela vaut le coup. J’ai écrit plusieurs articles sur ces thèmes, par exemple ici sur les liens du couple ou celui-là sur l’interdépendance financière.

La perte financière occasionnée par le divorce chez les femmes a été largement documentée, comme ici et . Les hommes gagnent plus que nous, ont de meilleures retraites et dépensent beaucoup moins au quotidien (ils se chargent certes des gros investissements, mais ils leur rapportent davantage sur le long terme). Tout cela cumulé, notre niveau de vie en prend un coup, durablement.

Certaines s’en moquent car elles restent confortablement rémunérées, mais la plupart, à la veille ou presque de la retraite, se serrent (drôlement) la ceinture… et ceci jusqu’à la mort. Car la douleur de la séparation des corps n’est rien comparée à celle de la séparation des comptes, qui peut prendre un tour aussi dramatique que durablement passionnel.

4- Une troisième voie affective qui reste à trouver

Pour ne pas subir le divorce gris, une solution consiste à, précisément, l’éviter. Contourner le principe du tout ou rien, s’arranger pour mettre de l’eau dans son vin et redéfinir les termes du couple pour qu’il nous nourrisse mieux, sur tous les plans. Solidifier ce qui fonctionne bien, lâcher les brides sur ce qui pose friction. Se rapprocher ici, s’éloigner ailleurs.

Les lectrices de ce blog qui me connaissent savent que je fais partie des « duos » et que je suis une fan de l’interdépendance : « j’apporte ceci et je fais comme je veux sur ce sujet, tu apportes cela et tu fais comme tu veux pour t’y prendre ». Chacun utilise son pouvoir personnel sans empiéter sur le terrain de l’autre, et chacun accepte que l’autre utilise sa propre méthode. 

Je sais, ça n’est pas la tendance à la mode qui consiste à tout savoir faire à la fois sous prétexte d’égalité et pour se prémunir en cas de désunion. Pour ma part, je trouve l’égalité plus facile à réaliser en prenant en charge des choses différentes qu’en prenant en charge des choses identiques. Car un jour ou l’autre la comparaison et la compétition surgissent et les partenaires se transforment en rivaux. La rivalité ne dure pas, cependant. Un jour, c’est bien l’indifférence qui s’installe, la lassitude, la routine, l’arrêt des efforts, la certitude de ne pas pouvoir changer… tout ce qui est à l’origine des divorces gris.

A l’usage, il me semble que ça n’est pas la façon la plus productive ni la plus épanouissante de vivre, mais c’est celle qui prévaut aujourd’hui. Attendons de voir une génération ou deux pour savoir ce qui est le plus stable… car au fond, il s’agit de déterminer les sources de la stabilité relationnelle. 

5- Comment bâtir une stabilité relationnelle

J’ai été guidée là-dessus par mes parents, qui à leur retraite ont créé une espèce d’entreprise conjugale très bien huilée, en s’offrant un immense jardin potager. Mon père le cultivait, ma mère le cuisinait, et ensemble ils dégustaient le fruit (ou plutôt les légumes) de leur travail. Ils se félicitaient à chaque fois, modestes quand il s’agissait d’eux-mêmes mais fiers quand ils parlaient de l’autre.

Ça a l’air bête, mais combien d’entre nous sommes capables de mettre en œuvre un tel système et de le faire perdurer ?

Car il faut d’une part ne pas surveiller l’autre, et d’autre part assumer ses responsabilités propres. Et s’entraider quand l’un ou l’autre le réclame. Tout ça n’est pas si facile à faire. Il est drôlement pratique de critiquer autrui, de pointer ses faiblesses et ses manques. De pleurer sur notre sort en cas d’avarie, voire même de faire le travail de l’autre à sa place car vraiment, il est trop nul !, pour mieux s’en plaindre ensuite.

Quelles sont les circonstances où nous sommes personnellement responsables d’une mission de notre couple, où notre conjoint est personnellement responsable de son complément, et où nous pouvons nous retrouver pour profiter de notre intelligente collaboration ?

6- Savez-vous danser à deux ?

Divorcer, c’est renoncer à établir et entretenir ces échanges fructueux, qu’ils soient affectifs, intellectuels, physiques ou matériels. C’est renoncer à croire en l’autre, à lui faire confiance, à lui laisser choisir ce qu’il veut et à le perfectionner – à participer librement au pot commun. Il y a des tas de raisons pour faire cela, par exemple parce qu’on se sent invisible, oubliée, méprisée, blasée ou même supérieure.

Ça n’est pas tellement (ou ça n’est pas seulement) une question d’amour, c’est une question d’organisation du couple. Mais on aime toujours davantage quelqu’un avec qui le quotidien se déroule bien, sur qui on peut compter, et réciproquement. À condition bien entendu d’avoir pris conscience et défini ces éléments qui créent la confiance, ceux que l’on possède, ceux que l’on ne possède pas.

Après une séparation, il est tout à fait possible que nous trouvions ensuite un autre homme/femme dont nous respecterons davantage la personnalité et la façon de vivre. Mais nous, serons-nous capables de changer d’attitude et de ne pas être tentée de paniquer, de renoncer ou de rompre en cas de doute ou de problème ?

Saurons-nous être patiente, partager équitablement, trouver un pas de danse qui nous tienne debout et ne nous fasse pas tanguer outre-mesure ? Faire en sorte que le respect que l’on se doit à soi-même et le respect que l’on doit à l’autre s’équilibrent, voilà un état d’esprit à tenir pour nos années de quinquagénaires et sexagénaires.

Lisez ici mon article sur la séduction après 50 ans !

7- L’effet culbuto du divorce gris

Le divorce gris, celui des hommes et des femmes mûrs et qui ont déjà une longue expérience conjugale, produit un double effet sur l’entourage : il provoque une désillusion chez les sensibles, il rebooste celles qui n’osaient pas passer à l’acte.

Sachez que plus vous connaissez de personnes qui divorcent à 50 ou 60 ans, plus vous serez tentée de le faire vous-même. Idem pour les régimes sans gluten, la reconversion professionnelle, l’inscription à la salle de fitness ou le rehaussement des sourcils : on a tendance à imiter celles qui se lancent et font figure d’exemple. Ensuite vous pourrez profiter de votre liberté et peut-être trouver un nouvel amour, je vous le souhaite. Je reviendrai sur ce sujet dans un prochain article.

Mais avant de vous séparer de votre conjoint, assurez-vous de ne plus avoir aucun potager à cultiver, cuisiner et déguster en commun. Un divorce, c’est définitif, qu’il soit gris ou coloré. Peut-être que ça vaut le coup de vous séparer quelques mois, voire quelques années ? Parfois il faut du temps pour que chacun se recadre sur l’horloge commune, hors famille. Souvent, il faut encore plus de temps pour reconnaitre que notre rythme et celui de notre conjoint sont devenus si différents qu’ils semblent incompatibles. Parfois la maladie ou la dépression s’est emparée de l’un mais pas de l’autre, alors il faut trouver une cadence appropriée dans les moments partagés (et se ressourcer en énergie à sa façon, quand on est seul).

La créativité conjugale est foisonnante, une fois qu’on atteint la cinquantaine et qu’on n’est plus obligés d’être présent pour ses enfants. Il y en a qui se mettent à faire chambre ou même appartement à part. Ou qui passent les vacances séparément. Ou dont l’un s’éloigne en semaine, par exemple pour aller travailler à Paris, comme l’une d’entre vous me l’a raconté. J’en connais aussi qui tentent l’expatriation, pour retrouver une expérience puissante et s’obliger à se serrer les coudes. Ou plus communément un déménagement dans un lieu que l’on adore, profitant du passage à la retraite du conjoint.

Alors, le divorce gris est-un risque inutile ou un soulagement salvateur ? Dites-nous dans les commentaires ce que vous avez imaginé, vous, pour conserver votre union. Ou bien ce que vous avez fait pour acter votre divorce sans qu’il soit trop sinistre… comment vous avez rebondi et réussi à fructifier votre envol… les doutes qui persistent, les espoirs réalisés, que vous ayez sauté le pas ou non. 

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

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Pour vous, le divorce gris est-il un risque ou un soulagement ?

Partagez votre expérience dans les commentaires, pour que chacune puisse en profiter.


    5 replies to "Divorce gris, risque inutile ou vrai soulagement ?"

    • SophieG

      Trois décennies et trois vies conjugales donc trois séparations à trois temps différents : 28 ans, 48 ans et 58 ans 😊 tiens beaucoup de 8!
      Des temps de 10 ans à deux. Toutes les séparations ont été désirées par moi et….mal vécues! Des traumas d’abandon qui m’ont laissée exsangue.
      Alors à l’approche des 60 ans se pose la question du choix – mon dernier compagnon m’écrit : tu me manques tous les jours. Ah! Qu’est ce qui te manque? Moi les ronflements, les piques qui rabaissent, les colères, la bouche pâteuse, les raisonnements de sachant autoritaire => rien ne me manque! La complicité, les projets à 2, ma main ds la tienne => ça oui ça me manque.
      Donc oui auj je décide une route pour moi sans « reporting ». Il se pourrait qu’il admette de redessiner notre relation?

      Je crois que le message aux plus jeunes est de se connaître mieux pour savoir avec qui s’associer dans tous les moments de vie. Et d’être souple pour ne pas faire de projections ou d’attentes excessives sur l’autre. Moi la vie à deux c’est du soutien, de la bienveillance et un potager. Tu n’as pas cru en notre beau potager que j’ai sans doute voulu contrôler donc je suis en recherche de nouveaux terrains et de rôle pour moi dans ce potager 😊
      Merci Véronique de ce bel article de réflexion!

      • Véronique

        Merci Sophie pour ce témoignage très honnête. Trois séparations désirées mais mal vécues, cela doit vouloir dire que l’objectif n’était pas de se séparer, mais bien de trouver un nouvel accord qui n’a pas pris forme. Quand la vie de couple est dure, ça n’est pas facile de mettre des mots sur ce qui va bien, on fonce direct sur ce qui va mal ! Reconnaitre ce que l’on a produit en commun, quel a été le rôle de chacun, et comment on peut poursuivre cette construction à la fois avec plus de plaisir et plus de résultats, voilà ce sur quoi on doit travailler. On ne peut pas changer les colères ou la bouche pâteuse de son conjoint (c’est à lui de le faire, donc d’aller consulter un médecin adéquat) mais on peut s’en protéger en se gardant un nid secret bien à soi…

    • Mireille

      Bonjour
      Le divorce gris, je suis en train de le vivre mais ce n’est pas ma décision, c’est celle de mon mari.
      A 57 ans, après 33 ans de mariage, je subis sa décision de me quitter (septembre dernier), sans qu’il ait fait quoi que ce soit pour essayer de trouver de nouveaux potagers…
      Qu’il ait envie de changer de vie après 37 ans, je peux éventuellement le comprendre… La lassitude nous a touchés tous les deux, pas seulement lui.
      La période de ménopause, la moins bonne forme physique, les enfants partis, 3 années professionnelles très difficiles pour moi, ont eu raison de notre couple sans aucune réaction de sa part.
      Il pense à son bien-être personnel et à toutes les « pseudo-choses » qu’il a encore à faire pendant les 20 ans qui viennent. Il veut vivre pour lui… Difficile à accepter pour moi qui n’avais qu’une envie : vieillir avec lui.
      Et de plus, il ne sait toujours pas s’il a pris la bonne décision. Risque inutile ou vrai soulagement ? Il ne peut pas encore y répondre.

      Alors à toutes celles et ceux qui ont envie de prendre le large après autant d’années de vie commune, réfléchissez bien à TOUT ce qui va changer. Réfléchissez bien à toutes les personnes qui vont être impactées et pas seulement à vous. Je partage l’avis de Véronique, ce n’est pas la façon la plus productive ni la plus épanouissante de vivre, que de laisser tout ce qu’on a construit à deux, derrière soi.

      Mon propos va peut-être choquer certaines d’entre vous, je suis peut-être « vieux jeu » mais la douleur d’être quittée sans avoir eu le moindre signal d’alarme est horrible…
      Maintenant, il faut rebondir… mais cela va prendre du temps.

      • Véronique

        Mireille, merci pour votre témoignage encore tout frais qui me touche beaucoup. Ce que j’observe, c’est que les séparations sont plus lentes qu’on ne le croit, souvent il s’agit de secousses à répétitions, comme pour un tremblement de terre, puis les choses reprennent un certain ordre. Votre mari est parti sur un coup de tête et sans explication, alors il faut attendre que les « répliques » se calment. C’est très éprouvant, comme s’il avait fait un AVC ou une crise cardiaque. Il doit trouver les mots pour dire sa frustration, vous devez trouver les mots pour dire son abandon. Peut-être pourriez vous lui proposer une médiation, quelqu’un qui vous aiderait à comprendre d’abord ce que avez construit de beau, de valable, d’unique entre lui et vous. Ensuite seulement, s’il tient à tout cela, vous pourriez réfléchir, tranquillement, ce vers quoi vous pourriez aller pour donner à ce passé commun une nouvelle dimension qui s’adapte à votre vie d’aujourd’hui et de demain. Vous étiez satisfaite de votre vie de couple, mais pas lui apparemment. Mais peut-être est-ce de lui-même qu’il n’est pas satisfait ? Peut-être qu’il a besoin de passer une vitesse dans sa propre vie professionnelle, par exemple ? Je vous souhaite du courage et de la patience, et je vous le dis fermement : rien n’est perdu, il faut surtout qu’il identifie ce qui véritablement lui manque (et qu’il préfère peut-être déplacer sur vos épaules que de garder sur les siennes)…

    • Mireille

      Merci pour votre soutien et tous vos articles dans lesquels je me retrouve bien souvent.

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