Le bonheur, à n’importe quel âge de la vie, fait l’objet de multiples recherches, discussions, prédictions. Il semble impératif, autant qu’inatteignable. On ne peut pas vivre une vie réussie sans être heureuse, au XXIème siècle. Le bonheur engendre la réussite… ou c’est peut-être le contraire ? En tous les cas les mères ne veulent que du vrai, du pur bonheur pour leur progéniture, alors qu’elles-mêmes tentent juste de trouver un équilibre satisfaisant entre ces deux pôles : l’acceptation et le progrès.

C’est quoi, être heureuse après la ménopause, après ces 50 premières années de la vie, une fois qu’on ne peut plus avoir d’enfants ? Comment le ressent-on ? Des bibliothèques entières décrivent comment les âmes sombres ou tourmentées peuvent trouver la sérénité en pensant à soi… tout en s’oubliant au profit des autres. Bref, il y a de tout et son contraire, de la recherche effrénée du simple contentement jusqu’à la félicitée.

Le bonheur est-il un état ou un objectif ? On en discutera, bien sûr. En tous les cas, notre longue expérience existentielle nous susurre que le bonheur, ce sont aussi de modestes stratégies du quotidien, une organisation familière qui facilite la vie, des buts qui, oui, finissent par se mettre en place, des surprises bienvenues, des relations qui demeurent solides, la sécurité financière qui octroie la liberté.

Je débute aujourd’hui une série d’articles sur le bonheur des quinquas. J’ai déjà abordé le sujet dans ce texte bien-être à 50 ans, ce qui marche pour les femmes et je vais développer largement le sujet dans les articles suivants, sous un angle philosophico-pratique, comme d’habitude dans ce blog.

Les définitions du mot « bonheur »

L’étymologie du mot nous renvoie à « bon » et « heur », ce dernier signifiant « présage ». La définition actuelle parle d’une part d’un moment particulier (chance, hasard, circonstance favorable, bonne fortune), et d’autre part d’un état enfin atteint (selon Philosophie Magazine, « considéré plus souvent comme un idéal que comme une réalité, le bonheur est pour les Grecs l’état ressenti par le sage qui, ayant épanoui toutes ses facultés, contemple et pratique le Bien ».

Travaillons ici sur les deux moyens d’atteindre le bonheur : d’une part en réduisant les nuisances et les vicissitudes de la vie, et d’autre part en augmentant les activités qui nous rendent heureux. Pour cela, il est utile de se replonger dans son passé pour comprendre ce qui nous porte et ce qui nous écrase.

Être heureux est une sensation intérieure, mais c’est aussi une attitude extérieure. Ce sont souvent les gestes, les mouvements, les choix au quotidien qui rendent heureux et qui se révèlent ensuite sur les visages. Je trouve très formateur de regarder les personnes que nous considérons comme heureuses, d’étudier leur comportement et de les imiter. L’éducation, d’une façon générale, consiste à imiter. Quand on est enfant, on ne choisit pas son modèle – mais après 50 ans, on le cherche, on le trouve, et on s’y tient.

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Pratiquer la gratitude

La gratitude fait l’objet de multiples articles dans la presse américaine, sur le plan psychologique comme intellectuel, tant elle est considérée comme un vecteur de bien-être efficace. En France, elle semble réservée au domaine du « spirituel », une façon de remercier le ciel de son sort qui, après tout, aurait pu être pire.

Avoir de la gratitude et l’exprimer, ça n’est pas distribuer des compliments ou simplement dire merci. C’est de mettre en perspective les différents éléments, moments, conditions qui ont fait que cette vision positive a été atteinte. La gratitude donne du contexte. Elle élargit notre champ d’appréciation, elle nous révèle les éléments qui se sont mis en place pour faire notre bonheur. Elle nous permet de savoir comment on a réussi à être satisfait, ce qui est reproductible.

La re-connaissance est intimement liée à la connaissance tout court. Il y a de l’intelligence pure, une forme de logique mais aussi de finesse et de sensibilité dans ce sentiment-là, qui est basé sur un échange.

Car la gratitude suppose une relation : on est le bénéficiaire d’une autre personne, d’un concours de circonstances, ce qui nous sort de la solitude de l’existence. Nous ne sommes pas redevables, nous sommes simplement libres. La gratitude permet de bénéficier de l’absence de ressentiment pour quelque chose qui nous échappe.

Il y a une acception des choses, de la vie, quelle que soit la situation dans laquelle on se trouve. Les personnes qui ressentent facilement de la gratitude se tourmentent moins (et dorment mieux), pardonnent plus vite, se satisfont de leur situation sans complications inutiles. La gratitude ne construit pas un bonheur futur, elle est la manifestation d’un contentement présent.

En pratique, c’est apprendre à être positif sans dire « mais ». On remplace « je suis contente qu’il fasse beau à cet instant mais je sais qu’il va pleuvoir toute la semaine » par « je suis drôlement contente qu’il fasse beau ! En plus nous allons avoir plein de pluie, ce qui va regonfler nos nappes phréatiques et faire pousser les fleurs, c’est cool. »

Être plus sociable

L’échange positif avec d’autres humains conduit à des moments de bonheur. L’intimité est bénéfique, par exemple avec son amant, son enfant, son ami, puisqu’elle conforte et rassure. On peut bien sûr aussi avoir des moments d’incroyable intimité avec son patient quand on est médecin, avec ses clients quand on est coiffeuse, avec ses étudiants quand on est professeur… avec ses lectrices quand on est écrivain.

Bonheur de partager un espace physique, de partager des sensations, de partager des émotions, de partager des idées.

La proximité est renforcée énormément par le dialogue. Est-ce qu’on dit tout à ses proches ? Non, bien entendu. Ce qui compte, c’est de pouvoir communiquer ce qu’on veut, quand on veut. L’autre nous permet de nous exprimer : en s’exposant à autrui, se révèle à soi-même. Pour présenter nos mots à autrui, on les trie, on s’oblige à les mettre en ordre, on articule intelligiblement ce qui trottait dans notre tête de façon fugace, informe. Grâce aux mots, nos idées prennent forme et deviennent une réalité.

Dans ces situations d’échanges, il y en a une qui est particulièrement satisfaisante : c’est de s’adresser spontanément à des inconnus. Demander son chemin dans la rue ou faire un commentaire sur le joli chien de votre voisine de métro peuvent déboucher sur des temps hors du temps, faits d’un mélange de sincérité, de fugacité, de communion relationnelle – qui transportent bien plus loin que notre véhicule initial n’était supposé le faire.

On sait que ces conversations venues de nulle part procure un bonheur réel, qu’elles nous remplissent d’une sorte de confort physique, qu’elles nourrissent notre être social.

Agir comme une extravertie

Elles sont le produit de l’extraversion, la capacité d’initier des liens sociaux de toutes sortes. Il ne s’agit pas de déborder d’enthousiasme et de rire à tout-va. Il s’agit simplement de rechercher la nouveauté et la présence de l’autre, d’initier le contact mental ou affectif, pour créer un embellissement mutuel. Oui, les extravertis savent que le lien, même modeste, enrichit la vie. Cumuler ces plages de contact dont on a l’initiative, tisser continuellement de minuscules attaches temporaires, c’est se rassurer sur notre intégration dans le large groupe des humains. Et c’est donc construire son bonheur.

J’ai été une grande timide, banal trait de personnalité dans l’enfance démultiplié par une éducation isolée à la campagne. Je sais à quel point soutenir une minuscule conversation peut être perçu comme une épreuve physique. Mais pour être heureuse, nous devons apprendre à parler, c’est-à-dire à formuler des pensées dans notre tête et ensuite les articuler, tout en se rendant intéressante, en montrant l’exemple et en se faisant entendre.

Il s’agit d’un travail physique harassant pour celles qui n’y sont pas habituées, ou celles qui en ont peur. Mais tout s’apprend. L’expression orale et écrite est incroyablement stimulante, galvanisante. Je coache celles qui ont besoin de prendre confiance sur ce sujet, n’hésitez-pas à me contacter.

Faire comme si on était heureux

J’ai déjà dû vous conseiller de visionner ce formidable témoignage d’une scientifique, Amy Cuddy, qui traite de l’impact social de langage corporel et de notre posture : comment tantôt ils nous servent et tantôt ils nous desservent.

De façon plus précise, sourire sincèrement nous amène à nous sentir bien, nous, ce qui enclenche le fait de mettre autrui à l’aise. C’est comme si on se mettait en condition formelle d’échange, comme si on enfilait un costume relationnel. On sourit, on cherche le contact des yeux… et on se transforme en interlocuteur potentiel. Avant d’avoir prononcé un seul mot.

Le visage (la bouche qui s’anime, les yeux qui reconnaissent) possède une fonction sociale évidente, à condition que l’on s’en serve. Lorsque nous sourions, nous améliorons immédiatement notre humeur puis nous ouvrons à l’autre. Ce phénomène a été constaté partout au travers du monde. Pour être heureuse, commençons donc par adopter les mimiques de la joie, et laissons-les nous guider.

Introduire de la nouveauté dans la routine

On s’habitue à tout, y compris aux bonnes choses. La routine, la répétition, la maitrise, y compris des plaisirs, finissent par nous anesthésier et nous faire perdre ce goût excitant que qui nous avait plu au départ. Pour entretenir le bonheur, il faut y ajouter de la surprise, de l’incongru, de la nouveauté.

J’adore une des stratégies testées par les chercheurs : traiter les weekends comme des vacances. Donc changer de perspective sur ces routines familières répétées chaque semaine, en ajoutant des découvertes, des expériences spontanées, des chemins détournés. En provoquant les rencontres, en s’offrant des visites guidées, des siestes à rallonge ou des nuitées en Airbnb. En allant sonner chez une copine sans prévenir.

Bref, on se transforme en femme libre (par exemple en touriste, dans cette ville ou cette vallée que l’on croit connaitre par cœur). Pour cela, on se débarrasse pendant la semaine des taches réservées au weekend (au hasard : courses, ménage, lessive, administration, jardinage, garagiste, coiffeur…) et on profite de la chance que l’on a d’avoir devant soi deux jours vides de planification ou d’obligations. Objectif : remplir ses deux jours-là de spontanéité, quelle que soit sa nature.

Regarder les situations sous un angle positif

Est-ce faisable ? Lorsqu’on est malheureux, il n’y a rien de pire que de s’entendre dire de prendre les choses du bon côté. C’est horripilant et c’est décevant. A l’évidence, pensons-nous, cette personne est incapable de nous aider… ce qui renforce notre impression de faillir et d’être devenue inaccessible ou irrécupérable. Quel manque de considération que ce genre de commentaire générique, carrément insouciant de la part d’un proche. N’y a-t-il pas de méthode plus émotionnellement intelligente que ces expressions ? Ne voit-il pas qu’on n’est pas capable d’être heureuse ?

Les émotions négatives ont cette faculté de nous envahir corps et âme et de nous rendre prisonnières de nous-mêmes, et donc de nous isoler littéralement, du reste de l’humanité. Même si elles semblent exagérées ou inexpliquées pour les autres.

L’angle positif, ça n’est pas de voir la vie en rose. C’est de décortiquer ce qui nous écrase, de distinguer les émotions des faits. Comme si on étalait sur une table chaque élément perturbant de sa vie les uns à côté des autres, tentant d’identifier les pièces de notre puzzle, pour mieux les harmoniser. Il n’y a pas d’image idéale à reconstituer, comme dans les jeux que l’on achète. On veut juste recréer l’image d’aujourd’hui, celle qui est cohérente, acceptable, visible par nous et par autrui.

Changer d’alimentation

Puisqu’on attribue des miracles au moindre changement alimentaire pertinent, n’y aurait-il pas une façon d’être plus heureuse en mangeant des trucs spéciaux ? Ce dont on est sûre, c’est que certains aliments nous détendent : l’alcool, le sucre, le chocolat, la baguette tout juste sortie du four… de même que la représentation de ces aliments, par exemple la perspective de dévorer son croissant frais demain matin.

On n’a donc pas intérêt à les supprimer, pour ne se retrouver qu’avec des produits supposément sains qui nous protègent peut-être d’une vieillesse tumultueuse sur le plan médical, mais qui nous semblent parfois tristes sur le coup. L’alimentation nous donne du plaisir durable lorsqu’on a le temps de nous restaurer à notre convenance, dans un cadre agréable et choisi et surtout sans pression.

J’insiste sur une autre évidence que l’on sous-estime, sauf pour les plus jeunes et les plus vieux : le bien-être nait de notre ventre et de notre digestion. En ce sens, la qualité des aliments, en particulier végétaux, va jouer un rôle prépondérant dans notre joie de vivre : elle préserve notre espace mental en diminuant les sources d’inconfort, nous laissant l’opportunité de nous changer les idées de façon ludique. On se sent à l’aise car on supprime les occasions de dérangement… et ça n’est déjà pas si mal.

Bon, voilà tout pour aujourd’hui. j’ai encore des tas de choses à vous raconter sur ce sujet, que je poursuivrai sous peu ! En attendant, mettez un oeil sur l’article que voici.

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

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Et vous, quelles sont vos stratégies du bonheur après 50 ans ?

Racontez-nous comment vous vous y prenez pour être heureuse !

 


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