Les couleurs de la vie, pour se sentir bien comme quinqua

Couleur de la vie, couleurs dans la vie… On en a bien besoin, en ces temps où l’actualité a pris un ton sinistre, et notre moral aussi. La palette nous touche personnellement. Immédiatement. Magistralement. La couleur est le raccourci le plus direct vers la vérité de l’expérience. Pour que votre vie de quinqua se réveille, s’étoffe, se vivifie, voici un article entièrement dédié au pouvoir de la vie chromatique.

La couleur, sur nous, chez nous et autour de nous, a le pouvoir de nous propulser dans un état particulier : actif ou passif, gai ou triste, ouvert ou fermé. Plus toutes les variations possibles. On se pâme devant le pourpre, le rose ou l’orangé. On est à la merci du kaki, du brun ou du cobalt. On s’échauffe devant l’or et l’argent, on s’apaise devant l’olive et le pêche. Choisir ses couleurs, c’est choisir qui l’on est.

Sur nous, elle illumine ou ternit le teint, apporte un pschitt de vitalité ou une soudaine sévérité dans notre silhouette. Elle influence grandement l’aura que nous dégageons. Elle nous enveloppe toute la journée de son pouvoir émotionnel : elle nous protège – ou elle nous limite. Idem dans notre logement, idem pour les objets du quotidien. Un éventail large de pigments ouvre sur la diversité de l’existence, au risque de ne plus générer que des sensations qui se télescopent. Une palette étroite structure et assoit notre pouvoir, au risque d’enfermement, physique et intellectuel.

Pas facile de jongler avec la couleur. Et pourtant, quelle liberté on acquiert quand on apprend à le faire !

1- Le règne de la grisaille et de la discrétion

Si les couleurs sont adorées, enviées, rêvées… elles sont aussi sous-utilisées. Seule la pub s’en régale largement, ce qui contribue d’ailleurs à son attrait. Une catégorie de personnes échappe à la morosité : les enfants, que l’on habille de tons vifs, super codés (rose/orange pour les unes, bleu/vert pour les autres), pour être sûr et certain de ne pas les confondre – sinon on risquerait le drame civilisationnel.

D’où vient cet amour des adultes pour la grisaille, le noir-et-blanc, le marine, les demi-teintes et les nuances de beige ? Pourquoi l’appel de la discrétion, voire de la fadeur, est-il si séduisant ? Ça n’est pas dans l’intérêt des femmes de 50-60-70 ans, qui devraient au contraire s’animer, et animer leur entourage. Pourtant en s’habillant, on tend à neutraliser les contrastes. Idem dans son intérieur, dont on aimerait qu’il soit chaleureux ou relaxant… mais que l’on s’applique à rendre le plus pâle possible.

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La modestie, et peut-être la banalité, nous rassurent, car on sait y détecter d’infimes variations qui nous permettent de nous distinguer sans choquer. Peut-être aussi qu’en se fondant dans le décor, on imagine ne plus jamais avoir de secousses, bonnes ou mauvaises ?

On aime la couleur oui, mais au naturel. Dans les fleurs par exemple. Sinon, le risque serait de jurer, de détourner l’attention, surtout si on l’emploie sur nous-même. Attention, risque de faute de goût, de distorsion d’un code esthétique sous-entendu, d’un accord tacite jamais remis en question. La couleur que l’on porte, c’est un choix très profond de l’image que nous, humains, choisissons de véhiculer. Car en l’occurrence, on ne représente pas la nature, mais la culture.

Ce sweet-shirt rose bonbon XXL porté par une quinqua donne l’allure d’une Américaine. Sympathique mais indiscret : de ce coté-ci de l’Atlantique, on y détecte immanquablement un manque de sophistication. Ces boubous africains, saris indiens, kimonos japonais, cholitas boliviens, kilts écossais, on les admire, on les jalouse un peu… mais on en est tellement éloignés, sociologiquement parlant, qu’on les qualifie de costumes, pas de vêtements. 

2- L’art subtil de ne pas trop en faire

Normalement, on se contente de nos jeans et tee-shirts ou chemises, neutres bien sûr. L’été, les femmes s’aventurent avec des robes multicolores, mais en vacances seulement. L’uniforme d’aujourd’hui a l’air banal, mais en réalité il est le fruit d’un raffinement subtil. Il demande de la pratique pour être bien maitrisé, puis identifié et rectifié par les yeux tour à tour critiques et bienveillants de notre entourage.

Mieux vaut peu que trop, tel est notre motto, surtout en France. Il faut dire que d’autres éléments puissants entrent en compte dans l’impression que l’on veut produire : le matériau/tissu, l’époque/style, l’agencement/design. On diminue l’impact du coloris pour mieux valoriser la fabrique. Mais la couleur reste le moteur, l’énergie d’un objet, d’un vêtement, d’une pièce de la maison. 

La chromathérapie utilise même sa puissance vibratoire, pour reposer, inspirer ou activer, selon l’émotion que l’on cherche à produire. On pourrait guérir avec la couleur. Vrai ou faux ? J’aimerais tellement que ça soit possible. Des séances de jaune en préparation d’une réunion difficile, du rouge pour se motiver à aller à la gym, du bleu pâle avant une bonne nuit de sommeil… Une sorte de super-luminothérapie, qui dit mieux ?

Mais ça n’est pas le pouvoir des couleurs qui fait défaut. C’est notre désir de nous en servir. D’oser. Que ce soit pour nous montrer dans la rue ou mettre en valeur notre living room. On est passé pro dans l’art des petites touches, qui révèle un talent créatif bien circonscrit, surtout pas débordant. Mais de grands aplats, de larges surfaces peintes de pigments hasardeux ou inhabituels, ça non. On ne verrait plus que nous, ça n’est pas raisonnable. Rendez-nous ce doux pastel qui nous cache gentiment, rendez-nous cet effet mat qui masque nos vilains défauts, désaturez-nous de cette intensité perturbante…

3- Pourquoi est-ce que notre palette est réduite ?

La couleur nous plait tant. Elle nous manque tant. Alors pourquoi reste-elle si peu employée ? Voici ce que j’ai observé en discutant autour de moi :

  • La pression du groupe. Elle nous impose de suivre des normes rassurantes et reconnues. Esthétiquement, entre nos goûts individuels et les habitudes collectives, ce sont souvent les deuxièmes qui prévalent. 
  • La différence de prix. Lorsque l’on repeint son logement, le blanc est nettement moins cher. Surtout si on loue, et que le propriétaire n’apprécie que les teintes neige, crème fraiche ou blanc d’œuf, pour pouvoir mieux relouer lors de notre départ. 
  • L’effet de la mode. Tout ce qui est bariolé ne fait pas professionnel, ni chic. Celui qui s’y adonne n’a pas compris que trop de couleurs déclasse socialement : le comble du chic, c’est la « petite robe noire ».
  • La crainte de déplaire. Elle est plus forte que celle de surprendre ou de choquer. Il faut un savant mélange de confiance en soi et de respect d’autrui pour se présenter différemment, sans arrogance ni gêne, en assumant ses choix.
  • Le besoin de simplicité. La vie est intense, rapide, chargée, stressante. Inutile d’en rajouter avec une espèce de pollution visuelle supplémentaire.
  • Le risque du conflit. Des goûts et des couleurs… dégoûts et des couleurs. Du plaisir visuel à la dissonance et au rejet, il n’y a qu’un pas. Mieux vaut éviter de chercher querelle alors qu’on a déjà des tas de raisons de ne pas être d’accord !

4- Où trouver toutes les couleurs de la vie ?

1- En sortant dehors

Bleu apaisant du ciel, vert juvénile de la prairie, jaune éblouissant du soleil, turquoise exotique de la mer, magenta luxuriant des bougainvillées, roux sensuel des chênes automnaux, blanc cotonneux des cumulus, anthracite menaçant de l’orage. Les couleurs saturées et naturelles tourbillonnent autour de nous, à condition de lever la tête. Et de les voir

2- En déménageant

J’ai eu la chance de vivre dans des endroits très différents les uns des autres question climat, et de pouvoir en observer l’effet directement sur mon moral. C’est ainsi que je suis passée directement de Paris à Bangkok, ce qui à l’époque m’avait redonné immédiatement l’allégresse qui me manquait. Plus récemment, j’ai déménagé de Berlin (où j’avais intégré la tristesse et la mélancolie du temps) à Nice, où hop, ma gaité et mon optimisme ont refait surface. Lire mon article sur ce sujet : De Berlin à Nice, comment dire adieu à la dépression saisonnière

3- En localisant la source de son bien-être 

J’aime les couleurs fortes, multiples, fluctuantes et contrastées. Mais j’en connais qui se sentent pleinement eux-mêmes sous les cieux chargés et changeants de Bretagne, ou dans les zones arides et rocailleuses… Ils y apprécient les milliers de nuances d’une teinte dominante. Chacun puise dans la couleur ce dont il a besoin. Il me semble que trouver cet équilibre apporte une dimension très rassurante de la vie : celle d’être à sa place dans son environnement.

4- Dans les fruits et légumes frais

Si on ne peut pas toujours afficher la couleur, ni vivre dans un endroit lumineux, on peut toujours… l’avaler. Et c’est très sain. Les fruits et légumes frais nous régalent les yeux et les papilles avec leurs chlorophylles, caroténoïdes, flavonoïdes et autres anthocyanes, ces pigments qui couvrent toute la gamme chromatique ou presque. Votre corps les adore, et y puise son énergie et sa santé.

Alors même si vous ne voulez/pouvez pas porter de couleurs, mangez-les ! Lisez ces articles pour vous encourager : Légumes et santé, un duo vraiment épatant ainsi que Ménopause : manger des légumes pour se sentir bien

5- Dans les fleurs

Difficile de trouver plus égayant que les fleurs, partout dans la maison, en particulier dans la salle de bains (oui, oui, c’est le meilleur endroit pour un joli bouquet), devant ses fenêtres, dans son jardin, pour les chanceux qui en ont un. A défaut, les massifs du parc, qui sont renouvelés souvent et qui suivent pas à pas la valse des saisons. Les fleurs sont multisensorielles, par leurs dessins, leurs teintes et leurs parfums. Merveilles de créativité, foisonnement spontané ou composition raffinée, elles activent cette partie de notre cerveau qui nous parle d’enchantement. Regardez des fleurs chaque jour, et inspirez-vous de leur grâce et de leur beauté.

5- Changer les couleurs de sa vie pour s’épanouir

1-Décorer son langage, pour mieux être compris

L’effet des couleurs sur les émotions est mesurable, ce qui m’étonne toujours et me réjouit tout autant. Il serait donc si simple d’influencer nos interlocuteurs… ou de nous contrôler nous-même ? Je suppose que tout le monde n’est pas sensible de la même façon aux manifestations visuelles, mais j’adore l’idée que l’on peut s’épanouir par une meilleure connaissance de l’impact des couleurs.  Cet article fait un bon tour de la question.

« Broyer du noir », « voir la vie en rose », « être vert de rage »… Les couleurs fleurissent les expressions du langage, liant étroitement les mots au ressenti. Quand on utilise des métaphores graphiques, on donne une dimension supplémentaire à notre vocabulaire, qui nous permet d’être mieux entendu.

Oui, il y a une relation directe entre la vue, l’ouïe et la relation interpersonnelle. La communication est une affaire de variété, de multiplication des canaux, et toutes les expériences sensorielles la renforcent. Mettez donc des couleurs dans vos conversations, pour mieux vous faire comprendre.

2- Des habits pour marquer sa présence… ou pas

« Déterminer » ses couleurs, voilà ce que de nombreux sites américains vous proposent. En fonction de votre teint, de la couleur de vos yeux ou de subtils autres critères, vous pourrez découvrir ce qui vous met le plus en valeur, et suivre une palette pré-déterminée correspondant aux quatre saisons. A défaut, soyez attentive à ce que les autres vous disent de votre look. Mettez à part toutes les tenues qui vous vont bien, d’après eux, et tâchez d’y trouver le fil conducteur graphique.

Ça n’est d’ailleurs pas forcément une couleur qui va ressortir, mais un style. Impossible de ne pas évoquer la Reine Elizabeth II et sa garde-robe éblouissante composée de milliers de pièces, destinée à l’identifier au milieu de la foule.

Les femmes perçoivent les couleurs avec plus d’intensité que les hommes, est-ce la raison pour laquelle elles les utilisent plus ? Mais l’évolution des modèles homme-femme, et père-mère, pourraient s’accompagner d’une redistribution des rôles et des couleurs qui les représentent : plus de rose et de jaune pour eux, qui voudraient diffuser plus d’amour et de chaleur humaine.

A noter que les femmes sont nettement plus adaptables et portent déjà toutes les tonalités dites « masculines ». De même qu’elles pratiquent déjà les activités, métiers ou sports qui étaient autrefois réservés aux hommes, et qu’elles revêtent sans choquer personne vestons et cravates, attributs classiques du patron.

C’est donc au tour des hommes d’oser enrichir leur palette, là comme sur d’autres plans. Mais quand les verra-t-on porter des chemises orange vif, ou même des robes à fleurs ??

Lisez aussi mes articles suivants : Changer de style à 50 ans : du look au vocabulaire ainsi que Coiffure : à 50 ans, quelle femme voulez-vous être ?

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

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Et vous, quelles sont les couleurs de votre vie ?

Dites-nous dans les commentaires comment les couleurs ont influencé vos choix et votre parcours !


    2 replies to "Couleur : mieux colorer sa vie et son environnement"

    • SophieG

      Nous sommes beaucoup à te lire sans pour autant te le manifester 😀 merci de ces dimanches que tu égayes de tes réflexions!
      Merci de tout ce que tu nous apportes! Alors vive la semaine prochaine et bonne journée colorée ! 💋👗👒🌈🎨

    • Véronique

      Merci beaucoup Sophie ! Egayer de reflexions diverses et multiples, c’est bien ce que je tente de faire dimanche après dimanche. Je suis heureuse que tu m’y suives !

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