En observant autour de moi et discutant avec mon entourage familial, j’ai pris conscience à quel point la ménopause répond à l’adolescence. Les mues du corps correspondent véritablement aux grandes étapes de l’existence féminine. A l’adolescence, sentir son corps se transformer se traduit par une instabilité émotionnelle et factuelle. A la cinquantaine, avec la fin des règles, les tourments refont surface, de façon parfois très aiguë.
Autour de la menopause, on réalise vraiment que la confiance dans la vie est directement liée au corps – alors qu’à l’adolescence nous n’avions pas cette capacité de perspective.
Cette seconde métamorphose génère une transformation intérieure, tout aussi profonde que la transformation physique. Notre rapport au monde change. Notre individualité aussi. Parlons en profondeur de la renaissance féminine après 50 ans.
Quand le corps enclenche une deuxième naissance
Les hormones, les marqueurs du temps
A 11-14 ans, le corps se transforme sous l’influence hormonale et devient rythmé par le cycle menstruel.
C’est le début de la phase de reproduction, qui souvent s’enclenche de façon irrégulière et perturbante.
Voici venu le temps où l’on peut se reproduire – produire d’autres êtres que nous-mêmes : concevoir, porter puis accoucher d’enfants.
Quatre décennies plus tard, notre corps se transforme de nouveau, toujours sous l’effet d’hormones.
Il entre dans une nouvelle phase, là encore de façon troublante : la ménopause. C’est le moment de retrouver son corps : après 50 ans.
Elle nous laissera infertile sur le plan physique mais féconde sur le plan social.
De nouvelles créations pourront voir le jour et nous inscriront dans une continuité relationnelle et non plus strictement maternelle.
C’est ainsi que l’on passera du statut organique de mère potentielle à celui de femme, dans toute son acceptation. D’où le nom de ce blog : les Nouvelles Femmes – celles qui se projettent désormais comme des rôle-modèles au cours de la seconde vie feminine.
Adolescence et ménopause : miroirs de transformation
Adolescence et ménopause sont des moments cruciaux de transformation physiques, que l’on a intérêt à vivre pleinement, même s’ils sont déplaisants.
Ces organes qui se modifient nous forcent à penser à « soi » : à l’état de notre corps lui-même, et à l’action de notre corps dans son environnement.
Ces phases n’ont rien d’anecdotiques – nous les ressentons comme l’appel d’un besoin pressant, d’un bouleversement physiologique bien réel.
Deux crises, une même force vitale.
Autant l’adolescence se produit à un âge où l’on connait peu la vie et où l’on est déroutée par la mue qui s’insinue, autant la ménopause nous pousse à nous asseoir et à apprécier cette transformation irrésistible.
C’est une renaissance, qui commence de l’intérieur pour se propager vers l’extérieur et dont il va falloir empoigner les rênes pour bien la conduire.
L’âge de la remise en question créatrice
La société attend des femmes après 50 ans une forme de stabilité alors que c’est le moment idéal pour une vaste et passionnante remise en question.
C’est le moment de changer.
A nous de prendre l’initiative, de démontrer combien nous pouvons aider à progresser vers l’harmonie et l’équilibre.
Armons-nous de nos connaissances et de nos expériences pour contribuer à bâtir le monde.
A 50 ou 60 ans, nous souhaitons ardemment un corps solide, des idées claires et notre détermination entière.
Chaque âge a ses charmes… le nôtre ne devrait-il pas être radieux ?
Doutes et ruptures : traverser la zone grise
Quand on ouvre les oreilles, on entend des regrets, des plaintes et des réclamations.
Après 55 ans, nous risquons beaucoup : devenir invisibles, non attirantes car non fertiles, incapables d’imposer notre savoir-faire, en perte de statut social, envahies par les rides, les kilos et les cheveux gris, démotivées après le départ de nos enfants ou de nos parents.
Et par-dessus le marché, décalées sur le plan technologique !
Notre futur sera plus court que notre passé, comment murir malgré cette pression ténue qui nous étreint ?
Nous voyons le monde bien plus clairement que lorsque nous avions 15 ans, mais cette clarté fait parfois mal aux yeux.
Nous pressentons qu’il va falloir fournir un vrai effort d’adaptation pour conquérir l’ère qui s’annonce – celle qui dure 20 ou 30 ans avant la vieillesse et où nous avons la possibilité, enfin, de donner le meilleur de nous-mêmes.
Quel sens donner à ce nouveau temps ?
Par où commencer sans se sentir découragée d’avance ?
Avouons, sans nous affliger davantage, que cette crise mutique reste un peu taboue.
Car si on peut traiter les signes de la ménopause par des traitements adaptés, il n’existe pas de médicaments qui guérissent du cumul des ans et du raccourcissement de l’avenir.
Pas non plus de pilule qui nous fabrique une place stimulante dans la société.
C’est donc à nous de renaitre… en devenant notre propre « sage-femme ».
Les dimensions de la renaissance : de l’intime au collectif
La renaissance dont nous parlons est multiple.
On la veut riche, concentrée, comme un fruit mûr qu’il faudrait consommer à la saison optimale avant que les saveurs ne s’évanouissent.
Renaissance intime – Le corps redéfini
Elle est intime quand il s’agit de notre corps, de ce qui s’y déroule, de son aspect extérieur et de l’attrait qu’il exerce ou pas, à commencer sur nous-même,
Renaissance sociale – trouver une place visible
Elle est sociale selon que nous sommes portée à saisir une place dynamique ou que nous nous laissons submerger par un sentiment d’effacement et d’invisibilité,
Renaissance philosophique – le sens, la transmission
Elle est philosophique en nous focalisant sur la quête de sens, la transmission et notre héritage immatériel – tout autant que spirituelle et intuitive, à la recherche d’un principe qui nous relie au monde à toute chose,
Renaissance créative – Produire, transmettre, inventer autrement
Enfin, elle est créative car les deuils et les naissances réels et symboliques ponctuent la danse de la vie et nous incitent nous aussi à valser – autrement dit à concevoir et à produire.
Miroir des lectrices
Et voici ce que vous dites de cette renaissance vue au travers de ce blog :
« Chacun des divers articles que j’ai lu jusqu’à présent ont mis un large sourire sur mon visage, m’ont redonné confiance, m’ont permis de voir ce que j’avais pu accomplir durant toutes ces années. » Céline
« Je me reconnais tellement dans vos mots ! Ils me rassurent, je me sens moins seule, et surtout, la lueur d’un renouveau pointe à travers vos lignes. Cette lueur me semble pour l’instant bien loin, mais au moins vous apportez l’espoir. » Laurence
« Tout ce que vous partagez m’a réchauffé le cœur et aidée profondément. C’est précieux et rare. » Marie-Josée
« On ne naît pas femme : on le devient. » Simone de Beauvoir. Le deuxième sexe (1949)
Les ressources de la seconde vie
- Réorganiser : les priorités et le temps
- Prendre soin : du corps et de l’esprit
- Resserrer les liens : couple, amitiés, entraide
- Rêver encore : projets, apprentissages
Nouvelles passions, nouveaux modèles de couple, voyages, engagements, routines, solidarité : nous parlerons de tout cela car la vie des quinquas et des sextas, c’est celle de choix cruciaux pour acquérir plus de liberté.
Les enfants partent progressivement, les parents aussi.
Le couple, s’il existe, entre dans un rythme distinct de celui de la famille tandis que la présence ou pas d’amis devient déterminante.
Les relations à soi et aux autres nous occupent et nous préoccupent pleinement.
L’alimentation et l’entretien du corps prennent de l’importance, de même que les choix financiers – on ne gagne pas et on ne dépense pas de la même façon.
Et les choix professionnels ressurgissent : est-ce le moment de changer ?
Rythmes, routines et rituels vont devoir s’adapter : et loisirs, autonomie et partage, action et réflexion, c’est l’occasion de réorganiser les heures dont on dispose en fonction d’autres buts, et de valeurs plus authentiques.
La force du collectif et les espaces d’échange seront plus que jamais nos ressources.
Et l’apprentissage de l’audace nous assurera de mettre nos rêves en œuvre.
Nous y voilà : le manifeste de la traversée
Prendre du plaisir,
Se montrer sous un jour nouveau,
Avancer avec souplesse,
… voilà l’état d’esprit dans lequel je me situe quand je pense à la traversée de la ménopause, qui peut durer de multiples années avant s’achever.
Je vous propose de poursuivre ce chemin ensemble, et d’aller bien au-delà – une fois que vous serez arrivée sur l’autre rive.
Renaître, c’est aussi oser se raconter.
Ce blog continuera de le faire, chaque dimanche matin. Inscrivez-vous à ma newsletter et écrivez-moi dès que vous en ressentez l’envie. J’adore vous lire, j’adore vous répondre. Ce blog est un espace d’échange et de réflexion entre vous et moi sur ce thème fabuleux de la réinvention personnelle, profitez-en.
Tous les articles piliers de cette série sur la renaissance :
–La renaissance féminine après 50 ans
-Réinventer sa vie après 50 ans : rythmes, routines, surprises
-Relations à soi et autres autres après 50 ans
-Retrouver son corps après 50 ans : regard; bienveillance et liberté
Pour aller plus loin dans ce blog :
- Etapes de vie : renaître femme à 50 ans
- Récit de vie : toutes ces histoires qui nous forgent
- La séduction après 50 ans : de la crainte à l’authenticité
- Jeunes adultes et parents, un manuel de survie
Enfin je vous invite à laisser un commentaire, et à partager votre propre expérience sur le sujet.
2 replies to "La renaissance féminine après 50 ans"
Bonjour, j’ai 52 ans et j’expérimente ma nouvelle vie de pré-ménopausée dont le fils unique vient de partir faire ses études loin de chez nous. À ma grande surprise, je suis loin d’éprouver le syndrome du nid vide! Bien entendu, il me manque et il m’arrive de m’inquiéter mais je le sens tellement heureux et autonome que je m’en réjouis bien plus que je ne m’en attriste. Mais au delà de cela, j’ai des projets professionnels qui arrivent en quantité, un nombre incalculable d’envies en tout genre que je n’avais pas soupçonné! C’est comme une liberté retrouvée alors que j’adorais ma vie minutée par mon petit, comme si c’était un challenge de réussir à la fois à gagner beaucoup de sous, sans négliger mon enfant, réussir à aller le chercher tous les après midi à l’école, m’occuper du sport et partager des moments avec lui sans pour autant négliger ma vie de femme. Je découvre aussi une période lune de miel avec mon époux qui n’est pas le père de mon fils et avec qui je n’avais jamais passé une semaine en tête à tête en 12 ans! En conclusion, à 52 ans, je suis très fière de moi et de ce que j’ai accompli: j’ai réussi à m’occuper de mon fils avec plaisir et constance tout en maintenant des revenus élevés dans une profession libérale, j’ai réussi à refaire ma vie et à épouser en seconde noce un homme merveilleux et aujourd’hui je me dis que je vais me consacrer à ma vie socio professionnelle et à préparer le moment où je travaillerai moins. Et je m’en réjouis aussi! Je pense que nous sommes souvent bien trop sévères avec nous même, alors faites comme moi: focalisez vous sur ce qui a bien marché et vous vous rendrez compte que vous avez accompli des miracles!
Bonne semaine à toutes!
Merci pour ce formidable témoignage Angie, vous avez l’art de joindre la motivation à l’équilibre. Profitez de votre liberté nouvelle et de votre renaissance intime. Je vous souhaite de conserver cette note dynamique jusqu’à la fin de la ménopause (ce sont les années potentiellement les plus turbulentes – mais certainement pas pour tout le monde). Comme vous le dites, il est en effet fondamental de focaliser sur ce qui a bien marché plutôt que sur les ratages, c’est d’ailleurs l’une principales aspirations de ce blog. Idem pour le futur, bien sur, en ayant des ambitions fortes, quel que soit le domaine. Bonne semaine à vous !