Ce qu’il y a de formidable quand on fait du coaching, c’est que l’on apprend énormément de ses clients. Vous êtes ma super Grande Ecole à moi. C’est ainsi que je réalise à chaque fois que je vous écoute, et que je provoque des questions susceptibles de vous faire sortir de l’ornière, que le terrain sur lequel vous vous retrouvez sans cesse, malgré vous, est fondamental.
Même sans le vouloir (surtout sans le vouloir), on s’identifie à une espèce de force vitale qui nous mène. Un élan intuitif. Un mode de fonctionnement naturel, qui prédomine dans toutes nos actions, nos choix, nos comportements. C’est notre instinct mis en oeuvre, dans toute sa puissance. C’est notre mode de survie. Si on ne l’intègre pas dans son quotidien, on reste sur sa faim, fondamentalement frustrée et frustrante, avide de trouver cette clé de l’intimité sereine qui nous échappe.
On met assez longtemps à cerner que ce qui nous porte ou ce qui nous effraie. C’est, il me semble, la raison pour laquelle il y a tant d’erreurs d’orientation chez les jeunes. Souvent, ils ont leur petite idée des activités qui les font vibrer ou pas, mais ne savent pas vraiment sur quel type de sol ils vont prospérer.
A cinquante ou soixante, on a cet immense avantage d’avoir fait le tour de nous-mêmes plusieurs fois, même si ces cheminements s’avèrent un peu décevants, inachevés ou chaotiques. En les observant de près, on apprend malgré tout à repérer ce qui se répète, et surtout la manière dont on aborde notre vie. Avec peut-être un peu d’aide (c’est le rôle du coaching), on finit forcément par comprendre la façon de fonctionner qui nous convient le mieux et à l’exploiter à notre avantage.
J’ai écrit plusieurs fois sur ces thèmes à partir d’autres angles, retrouvez les articles ici : trouver sa croyance ou encore adapter ses valeurs ou bien récit de vie.
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Les forces vitales chez les mères quinquas
Le couple
Le besoin impératif d’être en couple apporte un bonheur profond dans le meilleur des cas, le sentiment de délivrance de l’épreuve de ne devoir compter que sur soi-même. Mais il peut aussi « stériliser » la vie, tuer tout sens et tout but, si ce couple ne fonctionne pas ou si on ne trouve pas l’âme sœur. Impossible de dire aux femmes qui fonctionnement ainsi d’apprendre à vivre seules – pour elles cela signifie renoncer au principe même de l’existence. Elles ont un besoin fondamental de partage et de dévouement car elles se révèlent par l’autre, qui détient la condition de leur équilibre.
La famille
Pour certaines d’entre vous qui me sollicitez, la famille est essentielle. Ce qui fait que la dislocation, la brutalité ou l’absence de liens (d’avec les parents, les enfants, les cousins) se révèle cruelle, invivable. Les liens du sang y ont une importance majeure, qu’ils existent ou qu’ils manquent. La matérialité de la génétique et de la transmission physique, la responsabilité d’engendrer ou pas, pour le meilleur ou pour le pire (au-delà du partage de l’amour, de l’éducation, de valeurs, de patrimoine, etc.) se révèlent cruciales dans la vie.
La comparaison
Il y a aussi celles qui vivent dans leur tête, leur imagination ou leur mental ou les deux, articulant leurs idées et leurs pensées à longueur de journée, consommant une quantité incroyable de mots, de notes, d’articles, de données et/ou de chiffres, exprimés ou ressentis, pour que leur vie puisse révéler son ordre et sa vérité. Elles comparent et elles se comparent, dans un désir éperdu de connaissances, donc de certitudes. Elles décrivent, racontent, mémorisent et décomptent ce qu’elles vivent, pour pouvoir ensuite vraiment les voir, comme dans un miroir. Ne pas pouvoir accéder à des moyens d’expression qui leur conviennent les rongent de l’intérieur et les fait mourir à petit feu.
Le physique
Pour d’autres encore, c’est le bien-être physique qui prime. Je crois que c’est mon cas. Je ne peux pas me sentir entière, utile, ouverte ni épanouie si mon corps ne s’exprime pas à sa mesure. Ça semble idiot d’être ainsi a priori, totalement primaire et pas du tout sophistiqué, mais je suis soulagée de le savoir : je donne le meilleur de moi-même, je rayonne littéralement, quand je dors bien, quand je digère bien, quand je bouge beaucoup, quand je m’abreuve de soleil. Je suis très animale, je vous l’ai souvent dit, et finalement j’accepte de nourrir la bête qui est en moi avant de faire quoi que ce soit d’autre. Pour les femmes « physiques », le corps passe avant tout, qu’elles soient sportives, malades ou bien gourmandes. Il est la source perpétuelle d’énergie, de force vitale.
Le recul
Certaines d’entre vous ont un besoin essentiel de faire un pas de côté, de réflexion personnelle voire d’isolement pour apprécier la vie, intime et extime. Sans cela, elles ruminent sur leur sort, se sentent envahies, manipulées ou déchirées par la laideur, l’injustice et l’imperfection du monde. La foule les réduit au silence ou à l’agressivité, alors qu’elles fleurissent dans la paix, la méditation et dans l’aspiration à une harmonie originelle. Trop de mouvement et de bruit les conduisent au « burn-out ». Leur premier réflexe est de s’effacer du brouhaha stérile et elles ont raison, car c’est cela qui les sauve.
La variété
D’autres parmi vous sont des danseuses, qui avancent en tourbillonnant et en sautillant d’une expérience à l’autre, ou en même temps. La légèreté les caractérise, elles ont un besoin fondamental d’éparpillement, qui leur offre des dizaines de points d’appui plutôt qu’une poignée d’entre eux. La dispersion a mauvaise presse, pourtant ces femmes rêvent avoir une vie riche et productive sans obéir aux codes usuels de l’efficacité. La fantaisie est une voie aussi efficace qu’une autre pour survivre, à condition de bien choisir l’environnement dans lequel on évolue… et de ne pas se laisser enfermer dans une méthode linéaire qui, pour elles, s’avèrerait infructueuse et sans échappatoire.
L’utilité
D’autres sont tout l’inverse, de vraies fourmis, elles éclosent dans l’ordre, la logique, la planification, les routines, les tâches qui s’additionnent, les prévisions et stratégies de toutes sortes. Elles ne connaissent pas l’insouciance ni ne supportent le vide d’activités, car le sentiment d’inutilité qui les submerge alors les conduits au « bore-out », l’ennui mortifère. Sans se l’avouer, elle recherchent l’imperfection et le bazar (quitte évidemment à les créer dans un moment de crise existentielle) pour pouvoir mieux tout réarranger. Elles sont perçues à la fois comme rassurantes (par la certitude qu’elles vont remettre de l’ordre) et contraignantes (par les limitations qu’elles imposent).
L’effort
Il y a aussi les tenaces, les disciplinées, celles qui aiment lutter, qui ont un immense besoin d’efforts, une nécessité capitale de surmonter et de s’enrichir des douleurs – donc d’en avoir à disposition. Elles n’aiment pas la facilité, ce sont des résistantes, des dures à cuire que l’instinct porte à se heurter à la sévérité des montagnes, aux situations perdues ou à la froideur des cœurs. Elles ont besoin de s’éprouver et tirent une grande fierté de leur capacité à surpasser la difficulté. Se faire chouchouter n’est pas pour elles, plonger dans l’eau froide est bien plus exaltant (même si cela leur fait peur) – et c’est la meilleure façon de se préparer au pire.
L’ailleurs
Certaines d’entre vous sont irrésistiblement attirées par un ailleurs, un plus-loin, tout autant géographique que symbolique. Il leur faut grandir, apprendre sans cesse, découvrir sans répit, même si on doit épuiser l’entourage ou ses ressources. C’est une impulsion, une force vitale, qui les pousse irrésistiblement à assouvir une soif de plus grand, de plus nouveau, de plus beau. Elles ne peuvent pas se contenter de ce qu’elles ont, terrorisées par l’idée du tournage en rond et du statu quo – première étape avant le déclin. Je fais aussi un peu partie de celles-là, je l’avoue.
L’argent
D’autres en revanche ne se sentent entières et confiantes que lorsque leur banquier le leur signale. L’argent est essentiel et doit être investi et fructifié. La sérénité terrestre est avant tout sonnante et trébuchante. Il est vain de minimiser leurs appréhensions tant le risque de dénuement les terrorise, même si elles savent se serrer la ceinture. Elles détestent le gaspillage et la destruction (notamment de l’environnement), ceux-ci étant synonymes de perte. Beaucoup de mères seules se trouvent dans ce cas, développant autonomie, prévoyance et frugalité, rêvant d’une tranquillité placide dont elles ne cessent pourtant de se méfier.
La protection
Impossible de ne pas mentionner cette inclination si féminine, qui change d’ampleur au fur et à mesure que l’on vieillit. Après 50 ans, la protection des siens devient la protection des autres (entourage élargi ou inconnus) lorsque les enfants partent et que les parents meurent. Le care, le soin et ses métiers attirent, envers et contre tout, même quand ils sont frustrants et mal payés. L’entraide, c’est l’attrait pour la communauté des cœurs que vous ressentez à un moment ou un autre. Pour celles d’entre vous qui la mettez en œuvre au travail, dans le cercle de l’amitié ou le milieu associatif, je peux témoigner qu’elle part d’un élan irrésistible, d’un véritable appel.
La création
Le besoin élémentaire de création, vous en rêvez et c’est la raison pour laquelle pour vous faites appel à moi en tant que coach : « au fond, que créer de pertinent après 50 ans, avant que la vieillesse ne s’empare de moi » ? C’est une force vitale et totalement instinctive, une nécessité impérieuse d’illumination, qui vous souffle et vous bouscule, et fait retourner vos vies comme une crêpe. Vous pensez que votre couple se défait, que vos compétences sont dépassées, que vous devenez transparente, que l’excitation de vivre vous lâche, alors que souvent, c’est créer qu’il vous manque… et c’est créer qu’il vous faut. La créativité n’a pas besoin d’être immense, mais elle a besoin d’être. Systématiquement, chaque jour de notre vie.
Pensez-y.
Catégorisons les forces vitales, mais pas trop
Mon travail ne consiste pas vous ranger dans des catégories, rassurez-vous, mais elles ne sont pas inutiles, car elles nous proposent des solutions accessibles et adaptées. Souvent, nous naviguons entre plusieurs de ces « obsessions » … que nous transformons illico en « valeurs » … tentant de démonter au monde entier que nous les pratiquons en toute conscience.
Mais je n’en suis pas si sûre.
Je crois qu’il s’agit plutôt d’automatismes et qu’ils ne sont négatifs ni positifs. En revanche, ils nous sont très utiles pour nous connaitre nous-mêmes. Je n’ai aucun jugement sur ces impulsions fondamentales qui viennent du tréfond de notre être et qui sont là pour nous aiguiller vers une meilleure confiance en nous et dans notre rapport au monde.
Je vais sans doute identifier d’autres types de femmes quinquas au fur et à mesure de ma pratique, et je ne manquerai pas de vous les communiquer. Si vous en voyez d’autres, partagez-les dans les commentaires.
La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !
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Et vous, quelle est votre force vitale, moteur de votre vie ?
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2 replies to "Quinqua, quelle est votre force vitale ?"
Très intéressant Véronique 🙂 Ce qu’on rencontre souvent sans doute, ce sont des cocktails de ces forces vitales, les cocktails c’est parfois très bons !
Oui, sans aucun doute !