Je suis une consommatrice invétérée de légumes, et j’ai bien conscience que ma passion a été entretenue par mon travail dans la promotion des fruits et légumes frais, quand j’étais jeune (il y a belle lurette). Déjà à l’époque, la principale raison expliquant leur sous-consommation était le travail généralisé des mères, ne leur permettant ni de cuisiner ces produits, ni de transmettre leurs savoirs-faire à leurs enfants.
Désormais les légumes sont dans l’air du temps : leurs qualités nutritionnelles sont largement documentées et le désir rampant d’une vie plus naturelle penche en leur faveur.
Mais la pression qui pousse les femmes (surtout elles) à manger plus de légumes n’est pas forcément efficace. Pour toutes celles qui n’aiment pas ça, ni les préparer, ni les consommer, tout est bon pour trouver des prétextes pour ne pas en avaler. Ma belle-mère américaine Carolyn ne manquait jamais de me rappeler que les pesticides qu’ils contiennent devraient dispenser tout le monde d’en manger (ce qu’elle ne manquait pas de faire).
Les modes changent et les aliments végétaux ont pris de la bouteille, malgré les résidus de pesticides qui sont toujours là. Celles qui n’aiment pas les légumes se persuadent désormais que « c’est bon pour soi », se forçant à faire une bonne mais déplaisante action, comme celle de se brosser les dents matin et soir.
Dans ce texte, je vous décris comment j’ai non pas poursuivi mais bien augmenté ma consommation de légumes verts récemment, tout en diminuant drastiquement le temps de nettoyage, de préparation et de cuisson.
Car j’ai décidé d’utiliser une grande variété de légumes surgelés.
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Du besoin continuel de s’informer pour changer
Santé publique, santé individuelle
Les politiques de santé publiques sont devenus de vrais outils politiques qui ont fait leur œuvre. A court terme, il est assez difficile de modifier son propre mode alimentaire (et d’influer sur celui des autres). Sur le long terme pourtant, on peut agir sur les pratiques de consommation de grandes populations, telles que ne pas fumer ni boire d’alcool, bouger activement son corps, méditer, etc.
Tout le monde sait qu’il serait plus facile de faire en sorte de ne jamais débuter de mauvaises habitudes. Mais la définition des mauvaises habitudes change souvent, finalement, et ce qui nous semble évident aujourd’hui ne l’était pas forcément il y a 25 ans. Souvenez-vous quand on lisait partout que boire du vin rouge était bénéfique pour le corps humain. Pas un seul journaliste ne se risquerait à écrire cela aujourd’hui, par crainte de ne pas avoir l’air politiquement correct.
Et puis la vie et l’environnement sont imparfaits et nous poussent donc à avoir des conduites imparfaites, voire à risques. Même si on sait qu’une grande partie de notre énergie quotidienne va ensuite constituer à nous corriger et tenter l’impossible :
– équilibrer notre aspiration de quinqua à une vie saine et automne,
– sans tomber dans la peur l’imperfection véhiculée et entretenue par les réseaux sociaux,
– avec la pernicieuse pression de la société industrielle de consommation,
– que nous fabriquons au quotidien dans nos professions.
Changer en se normalisant
Il va falloir changer. On peut le faire de façon drastique, en s’isolant et en s’accrochant très fort à ses convictions pour ne pas flancher. On peut aussi miser sur sa capacité d’apprentissage. Cela devient une question de temps, et de répétition. Comme toujours, l’objectif est moins de se projeter dans 6 mois ou un an que de s’inventer une routine journalière dont on ne dévie pas, ou peu. Chaque chose en son temps, plat après plat, repas après repas.
C’est la raison pour laquelle les campagnes de communication affichent inlassablement les mêmes messages, et que l’on relit régulièrement des articles de presse ou des posts Facebook traitant des mêmes sujets.
S’informer encore et toujours sur les mêmes thèmes que l’on connait déjà par cœur n’est pas du tout un signe que votre cerveau flanche, bien au contraire : c’est un facteur d’implication, de volonté et de persévérance. On a vraiment besoin de relire inlassablement ces messages qui nous disent que oui, on a bien raison de ne pas acheter ces barres chocolatées.
Car à force de ne pas les acheter à chaque fois qu’on fait les courses, on finit par réaliser que :
- On se sent normale, pas plus ni moins frustrée, ce qui nous conforte sur un plan individuel.
- On se sent en accord avec les principes de santé publique, ce qui nous conforte sur un plan social.
L’un dans l’autre, on est plus sûre de soi et on a confiance dans son environnement.
Changer en répétant
Ces messages, ce sont ceux que nos mères ne nous délivrent plus.
En matière de vie alimentaire (et en matière de vie tout court) on a toujours besoin de s’éduquer.
En ce sens, on sera toujours des petites filles qui apprennent qu’il existe un juste milieu entre le plaisir et la raison, mais qui découvrent en grandissant que ce milieu-là se dérobe sans cesse à notre estimation.
Pour changer, pour transformer le moindre petit morceau de son comportement, on a besoin de se persuader que l’on a raison de le faire, aujourd’hui, demain et après-demain.
On a aussi besoin de se réapproprier la méthode très souvent, de l’intégrer, quasiment physiquement. C’est en relisant chaque printemps nos sept ou huit manuels de jardinage que l’on devient certaine que l’on est capable de produire plus de tomates, et qu’on le met en œuvre aisément.
Tout cela pour vous dire que si vous n’arrivez pas à vous convaincre de manger davantage de légumes, il faut trouver la méthode qui vous parle et qui vous convient, et répéter, répéter et répéter encore.
Voici une méthode vraiment facile qui vous y aidera, et qui consiste à démarrer votre relation avec les produits du marché… par des produits surgelés !
L’art de décongeler les légumes… ou pas
Lorsqu’on cuisine des légumes surgelés, le gain de temps est considérable, ainsi que le gain d’espace dans le frigo. Par principe, je ne les utilisais quasiment jamais, craignant qu’ils soient juste de « sous-produits », un genre de demi-légumes flasques et spongieux.
L’anti-cuisine, quoi.
C’était une mauvaise supposition de ma part, et désormais je les consomme quasiment tous les soirs, réservant les produits frais pour le déjeuner du midi. Leur praticité est formidable. Passer 10 minutes seulement à préparer un bon repas, ça aussi c’est de l’art de vivre !
Les légumes surgelés sont supposés être cueillis à maturité et avoir conservé leurs vitamines au moment du packaging. C’est un vrai bénéfice. Mais le plus pratique consiste à pas devoir les laver, ni les éplucher, puisqu’ils sont complètement nettoyés, préparés, détaillés et même parfois blanchis, par le fabricant.
Je sais que la décongélation des végétaux n’a pas bonne presse. Elle transforme leur texture, ce qui fait qu’ils se dédoublent en une partie liquide (dans laquelle ont fui de nombreuses vitamines) et une partie solide. Ils doivent donc être cuits d’une façon ou d’une autre pour rester consistants et agréables à déguster.
Vitamines ou pesticides, que choisir ?
Je n’épluche que rarement les légumes frais, y compris les racines, et je suis certaine d’avaler des pesticides lorsqu’ils ne sont pas bio. Comme les surgelés cultivés en agriculture conventionnelle sont lavés, je pensais qu’ils étaient moins contaminés. Erreur.
Dans cette étude de 60 millions de consommateurs sur la qualité sanitaire comparée de fruits et légumes frais, en conserve et surgelés, on apprend que si ces derniers conservent le plus de vitamines, ils sont aussi les plus pollués. Un phénomène que l’on ne s’explique pas. Une raison serait que le laps de temps très court entre la récolte et l’emballage permettrait à toutes les molécules d’être conservées, les bonnes et les mauvaises.
Sans surprise, le stockage est préjudiciable aux vitamines des produits frais… mais il permettrait aussi aux pesticides de diminuer. Au final que choisir ? Épinards surgelés aux pesticides ou épinards frais dévitaminés ? Pour ma part, j’utilise les deux, et j’en mange très souvent puisque les épinards sont riches de multiples bienfaits pour nous les humains.
J’emploie les conserves (systématiquement rincées à l’eau claire) pour les légumes secs. C’est commode et surtout bien plus digeste que si je les cuis à la maison, même en utilisant tous les trucs et astuces glanés sur l’Internet : bicarbonate de soude, multi-trempages, multi-rinçages, multi-ébouillantages, etc. On trouve peu de légumes secs surgelés. Il va falloir pousser les industriels à se pencher sur ce manque, puisque les lentilles, pois chiches ou haricots noirs sont réputés être les véritables marqueurs des régimes de longévité.
Le frais et la conserve à midi
Je vous le répète à chaque saison : je ne suis fidèle qu’à une seule méthode pour mes salades, celle du plaisir des yeux. Je les compose typiquement à base de carottes râpées, de choux rouge (préparés parfois avec un robot pour 3 jours) et de feuilles vertes ciselées, plus ce que j’ai sous la main (tomates cerise, avocat, pomme, etc.).
Si vous voulez manger une salade, prenez toujours des produits frais, sous vide ou en conserve, qu’ils soient crus (carotte, tomate, poivron, champignon…) ou cuits (betterave, maïs, artichaut…). Autrement dit, n’y mettez pas de surgelés. Ajoutez-y des légumineuses (pois chiches, lentilles, haricots de toutes sortes) et des noix (n’importe lesquelles).
J’emporte cette grosse salade avec moi à midi, un mini-récipient de vinaigrette olive/balsamique maison et un petit sandwich de pain complet (souvent au fromage de chèvre ou au beurre de cacahuètes !). Je veux bien faire un effort pour manger « sain » (je ne suis pas dupe et je sais bien que les produits « autorisés » changent d’une décennie à l’autre selon les découvertes scientifiques, le pouvoir de conviction des influenceurs et surtout l’argent engagé dans les campagnes marketing des industriels), mais je n’aime pas l’idée de me restreindre – par-dessus le marché.
En matière de régime, puisque nous y sommes toutes, j’aime mieux manger plus de légumes que moins de tout le reste !
Les légumes surgelés cuisinés au cas par cas
Le seul cas que je connaisse où l’on puisse manger les légumes surgelés crus, ce sont les petits pois. Sortez-en une poignée, salez-les un peu si vous le souhaitez (vous pouvez aussi y ajouter de la menthe fraiche), attendez une minute ou deux et picorez-les comme un snack. Un nouveau genre de m&m’s. Certains utilisent aussi des épinards surgelés crus dans les smoothies, je trouve cependant que leur goût n’est pas aussi marqué.
Pour une version plus sophistiquée, valable d’ailleurs pour tous les légumes racines surgelés ou frais, voici une super recette qui ne rate jamais : disposez-les sur un plat allant au four avec de l’huile d’olive et des herbes de Provence, (ou des épices, du chili, de l’ail, etc.) et faites-les rôtir à four chaud (220 degrés) quelques dizaines de minutes, selon la taille.
J’aime particulièrement préparer ainsi les choux de Bruxelles (c’est même l’unique façon dont j’apprécie les choux de Bruxelles congelés) et les patates douces non pelées (coupées en grossières lamelles).
La décongélation s’impose au cas où vous préparez un plat au four, comme une quiche, un rôti de légumes ou un gratin. Sinon l’eau rendue altère la tenue et la texture et votre préparation restera gorgée de liquide. C’est la seule situation où je vous suggère d’utiliser un micro-ondes pour décongeler, en respectant au détail près les programmes spécifiques et les indications des fournisseurs de légumes. Dans ce cas, leur consistance s’avère tout a fait acceptable.
Les légumes surgelés se prêtent bien à la cuisson à feu vif du wok, dans lequel on ajoute une sauce plutôt que de l’huile. Ils fondent également plaisamment dans une poêle dotée d’un couvercle, à cuisson faible à moyenne et sans eau ajoutée. Vous pouvez aussi les préparer à la vapeur, mais de mon point de vue la chaleur sèche les préserve mieux (alors que les légumes frais, surtout les plus fermes, ont besoin d’humidité pour cuire en dehors du four).
Les légumes surgelés ultra-rapides : en soupe
Quand je n’ai pas le temps de décongeler ni d’attendre la cuisson au four, donc la grande majorité du temps, je me concocte une soupe facile (je fais ça tous les soirs en ce moment) : je prends, par personne, une petite poignée de chacun de mes légumes verts surgelés (épinard, haricot vert, poireau, petit pois, courgette, brocoli, poivron : tout ce que je ne mets pas dans mes salades) et je les fais cuire en les couvrant juste d’eau, avec un demi-cube de bouillon de volaille.
Vous pouvez aussi y plonger un œuf cru pour le pocher, des crevettes ou du poisson surgelé, un reste de poulet ou des lardons, une boite d haricots rouges égouttés, ou une poignée de pates de riz pour faire un plat complet.
C’est bête, c’est simple, c’est basique, mais c’est absolument délicieux. Ne faites pas trop cuire vos légumes, ils doivent conserver une belle couleur pimpante. Pour varier le goût, il suffit de varier le bouillon : curry, fines herbes, citronnelle, bœuf ou autres.
A ce propos, cela vaut vraiment le coup d’investir dans de bons bouillons déshydratés qui se gardent longtemps et renforcent le plaisir de manger des légumes chaque jour. On peut aussi les fabriquer (avec des carcasses de poulets par exemple) et les congeler dans des bacs à glaçons. Je n’ai jamais tenté l’expérience, mais vous trouverez tout ce qu’il faut sur Internet pour vous lancer.
Pour les grands jours, je remplace l’eau par une petite brique de lait de coco, et le bouillon par du curry en poudre. J’ajoute une plaque de tofu coupée en morceaux.
Tout cela ne nécessite quasiment aucune préparation, mais me procure la sensation rassurante de manger chaud, coloré, sain et varié. Vous l’avez compris, mes repas consistent à choisir d’abord mes légumes puis à décider ce que je vais mettre autour. Pas l’inverse. Vous aussi, vous pouvez le faire, et je suis certaine que cela vous amusera !
La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !
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Et vous, vous en mangez, des légumes surgelés ?
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