J’avais très envie de vous parler du bénévolat qui a toujours pris une grande importance dans mon parcours. Maintenant que nous sommes mûres et que nous avons acquis une vision globale de l’évolution de la vie et des personnes, nous mesurons clairement l’importance de compenser l’insuffisance de postes de travail rémunérés par du don de temps et de compétence, gratuitement, pour remplir des besoins qui ne seraient jamais satisfaits sinon.

Dans le secteur social notamment, où les dépenses sont très supérieures aux revenus, un énorme travail doit être accompli par les bénévoles. Idem pour toutes les grandes causes, de l’environnement à la prévention des maladies à la défense des consommateurs. La passion et la participation des uns et des autres permettent de soulever des montagnes… et de ne pas grever les budgets.

D’autres secteurs pourraient qualifier leur personnel de bénévoles, à commencer par les entreprises dont les instigateurs ne gagnent pas d’argent au début, alors qu’ils investissent massivement. Sans leur prise de risque, nos sociétés stagneraient. D’une certaine façon, pour faire décoller une activité, n’importe laquelle, il faut compter sur la bonne volonté, sur l’engagement personnel, sur l’abnégation de certaines personnes pour que d’autres en bénéficient à terme. A ce titre, les grands-parents que vous êtes peut-être sont de parfaits bénévoles, pleinement membre de la communauté… familiale.

Ne pas générer d’argent ne veut pas dire qu’on ne travaille pas, bien au contraire. C’est là tout le paradoxe du bénévolat. Il ne s’agit pas d’occuper son temps privé pour se détendre ou recharger ses batteries comme on le ferait dans les loisirs, ni de travailler en échange d’un salaire, mais de contribuer à la communauté sans reconnaissance officielle autre que le sentiment d’accomplissement et la certitude d’avoir un impact positif sur les autres.

Le bénévolat donne du sens à la vie car il est la manifestation concrète de notre utilité véritable, libre et choisie. Vous le verrez vous-même : produire un effort pour le bien d’autrui, sans finalité financière, est étonnamment libérateur.

Mais avant de poursuivre, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin. Sur un ton personnel et amical, j’y traite… de tout ce qui se passe dans notre vie de quinquas ! J’essaie par la même occasion de vous transmettre de grandes brassées d’énergie, de joie et de vitalité.

Engagement et bénévolat pour les quinquas

Nous, les quinquas et plus, sommes les candidates idéales pour participer aux activités bénévoles, les organiser, les encadrer, les initier, les motiver, les promouvoir (selon nos désirs propres). Les femmes qui sont bénévoles se dévouent une fois par semaine en moyenne, dans les 3/4 des cas, ce qui démontre que leur engagement est suivi et durable. Par contre, là comme ailleurs, elles accèdent beaucoup moins à la présidence des grosses organisations que les hommes.

  • Nous sommes plus libres grâce au départ des enfants, mais aussi plus seules, et parfois tournons en rond en nous demandant ce qui pourrait donner une nouvelle direction à nos vies.
  • Nous avons des valeurs stables qui nous définissent, des causes qui nous touchent, des élans qui nous motivent, des peines que nous voudrions guérir, des pratiques que nous cherchons à promouvoir.
  • Nous cernons beaucoup mieux nos talents personnels, nos méthodes professionnelles les plus performantes, mais aussi celles qui plaisent, qui aident, qui soutiennent.
  • Nous sommes prêtes à développer d’autres pratiques que celles que nous employons déjà, à combler un vide en termes d’apprentissage, à nous former, à viser d’autres résultats.
  • Nous voulons compléter des activités professionnelles rémunérées non épanouissantes par des activités gratuites satisfaisantes, intéressantes et qui nourrissent bien mieux notre estime de nous-même.
  • Nous avons envie de sortir du train-train, de faire de nouvelles connaissances, de nous plonger dans d’autres milieux, d’élargir nos réseaux, de connaitre et d’aider notre communauté.
  • Nous comprenons que de nombreux secteurs manquent d’aide, que la bonne volonté fait défaut, que les inégalités sont nombreuses, que les pouvoirs publics ne peuvent pas subvenir à tout… et que les mairies comptent sur les associations pour maintenir le lien social.
  • Nous avons envie de répondre à la demande d’aide de populations en détresse qui nous avaient semblées jusque-là trop éloignées de notre univers ou trop prenantes pour que nous puissions nous y consacrer.
  • Nous voulons participer à une démarche altruiste, tournée vers le bien-être collectif, voire prendre des responsabilités que nous n’avons pas pu saisir jusqu’à présent, faute de disponibilité.
  • Nous sommes prêtes à remplacer du temps personnel par du temps collectif. C’est souvent ce qui nous fait passer à l’acte – l’envie de partage et d’action en commun – et c’est un gros sacrifice pour celles qui n’y sont pas habituées.

Comment trouver la mission qui vous convient

Le bénévolat, c’est ça : combiner ce qui nous tient à cœur, nos qualités pratiques, notre envie de relations et les besoins de la société. L’aide sociale n’est évidemment pas le seul secteur en demande. Toutes les associations Loi 1901 s’appuient sur des bénévoles pour fonctionner, c’est leur principe de base. Pour tout savoir sur le fonctionnement associatif, pour gérer ou même créer votre association, rendez-vous ici.

Si vous voulez vous lancer, commencez à donner un coup de main au niveau local (renseignez-vous à la mairie) au cours d’événements sportifs, environnementaux ou culturels ponctuels, puis inscrivez-vous pour des missions pérennes si vous aimez l’équipe et l’activité. Comme votre travail est gratuit, vous êtes libre de gérer vous-même votre emploi du temps. L’engagement associatif est très souple, à condition de vous coordonner avec les autres pour remplir les besoins du calendrier.

J’adore ce site Internet qui dresse une liste à jour des demandes d’aide dans la localité de votre choix. Vous choisissez l’activité, le lieu et la date qui vous conviennent et c’est parti ! C’est ainsi que j’ai trouvé la mission que j’effectue en ce moment (voir plus bas).

Beaucoup d’associations se regroupent en fédérations départementales, nationales et internationales, avec du personnel permanent qui se compte parfois en milliers de collaborateurs, où les plus ambitieuses pourront prendre des responsabilités. Allez-voir ici pour découvrir toutes les grandes structures en France, leur diversité est étonnante.

Les conseils municipaux sont très fréquentés par les quinquas, ainsi que les retraités. Le tout est de se faire élire, puis de travailler en lien étroit avec les habitants, en prenant son mal en patience. L’administration peut-être très lente, les procédures s’avérer lourdes et complexes, les discussions tendues, les budgets serrés… Il s’agit souvent de faire beaucoup avec peu. Mais les bons leaders sont très recherchés, car ils ont la capacité de galvaniser les populations et d’influer concrètement sur leur vie quotidienne.

Petit tour des secteurs où la demande est  particulièrement forte

Lutte contre la précarité et l’exclusion sociale

La crise du logement et la multiplication des sans-abris augmentent le nombre de personnes en difficulté tandis que les banques alimentaires ont des besoins constants pour collecter, trier et distribuer des denrées. Les Restos du Cœur, Emmaüs ou le Secours Populaire sont des acteurs clés.

Soutien aux migrants et réfugiés

Les guerres et les catastrophes climatiques dans différentes régions du monde provoquent un afflux continu de réfugiés, en particulier via la Méditerranée. Ils ont besoin d’aide à l’apprentissage du français, de soutien administratif pour les démarches de régularisation, d’accompagnement dans les centres d’hébergement. France Terre d’Asile ou La Cimade sont très actifs dans ce soutien-là.

Soutien aux personnes âgées

L’isolement social des seniors devient une préoccupation croissante, l’évolution démographique amplifiant le phénomène. Les visites auprès des personnes âgées, l’aide aux courses, les activités collectives dans les maisons de retraite occupent de nombreux bénévoles. Sur le plan national, Les Petits Frères des Pauvres sont très mobilisés sur ce sujet.

Environnement et protection de la nature

La dégradation des écosystèmes et le changement climatique impliquent de plus en plus de besoins sur le plan local : vous pouvez participer au nettoyage de plages, des forêts ou des rivières avec Surfrider Foundation ou WWF France, ou intervenir dans la plantation d’arbres, la protection des espèces menacées, ou la promotion du recyclage et de la consommation responsable.

Éducation et soutien scolaire

Les inégalités éducatives ont été exacerbés depuis la crise sanitaire, affectant particulièrement les enfants des familles modestes. L’aide aux devoirs, le mentorat scolaire (avec des associations comme Zup de Co, AFEV, ou le Secours Catholique), l’animation d’ateliers éducatifs (sciences, langues, lecture), et l’accompagnement des jeunes en décrochage scolaire offrent beaucoup de postes pour celles de vous qui aiment l’enseignement.

Santé et soutien aux malades

Les hôpitaux et les structures de soins, déjà surchargés, bénéficient énormément de l’aide de bénévoles pour des tâches non médicales. Soutien aux malades (par exemple avec La Ligue contre le cancer), accompagnement des patients en soins palliatifs, aide logistique lors de campagnes de vaccination ou de collecte de sang avec l’Établissement Français du Sang constituent quelques-unes des opportunités.

Soutien aux femmes et lutte contre les violences

La violence à l’égard des femmes reste un enjeu critique et les signalements ont augmenté – le grand public est particulièrement sensible à ce sujet en ce moment. Solidarité Femmes ou la Fondation des Femmes accompagnent les victimes de violences. Vous pouvez ainsi participer à des groupes de soutien, aider à la réinsertion sociale et professionnelle, sensibiliser sur les droits des femmes.

Bénévolat, handicap et inclusion

Les besoins d’accompagnement des personnes en situation de handicap sont permanents, surtout dans les zones où les services publics sont limités : sorties et loisirs adaptés, démarches administratives, soutien aux associations (comme APF France Handicap), animation d’ateliers pour favoriser l’autonomie.

Mon expérience personnelle à Nice

Je partage donc ici mon expérience actuelle de bénévole épanouie, qui m’aide à me lever chaque matin sur un bon pied :

J’ai grandi dans une famille très présente sur le plan associatif. Mes parents étaient agriculteurs, au moment où la vie à la campagne se transformait à toute vitesse et que les habitants étaient très solidaires. Ils administraient des coopératives professionnelles et des associations à vocation sociale qu’ils créaient de toutes pièces si nécessaire, avec leurs voisins et communautés, passant leurs soirées dans des réunions diverses et variées, parfois loin de la maison. C’était une époque très prospère sur le plan humain, quand Netflix n’existait pas et que les conseils d’administration et les assemblées générales comblaient l’isolement géographique.

J’ai toujours donné des coups de main pour diverses causes (m’appuyant plus tard sur mon métier dans le secteur de la communication), mais je ne me suis vraiment spécialisée que lorsque je suis partie vivre à l’étranger. Aux USA puis en Allemagne, comme je ne pouvais plus travailler à plein temps, le bénévolat est devenu quasiment une activité professionnelle. J’ai participé aux besoins de banques alimentaires, établissements scolaires, hôpitaux et centres de réfugiés. J’ai progressivement réalisé que j’aimais pratiquer la logistique, l’encadrement et surtout l’accueil, mais pas du tout l’administration ni la gestion associative. Les réunions et les comptes-rendus, ça n’est pas pour moi.

Servir le petit-déjeuner à des personnes démunies

Depuis que je suis à Nice, je sers le petit-déjeuner quatre matins par semaine (avant d’aller travailler) à des personnes modestes, parfois sans-abris, parfois malades physiques ou mentales, souvent immigrées, qui viennent chercher du réconfort. Le centre social qui organise cette action se situe sous une église et regroupe un restaurant solidaire, une friperie, une épicerie sociale, un théâtre et de multiples activités pour les plus démunis. J’adore l’ambiance, j’adore les professionnels qui encadrent, j’adorent les autres bénévoles et surtout J’ADORE les bénéficiaires.

Je les tutoie délibérément et je les connais tous par leur prénom.
Ils viennent des quatre coins de l’Europe et du monde ; ce sont des hommes (il n’y a qu’un quart de femmes) de tous âges. Chaque bénévole imprime son style à son activité (c’est un des grands avantages du bénévolat), le mien est gai, direct et sans jugement.
Je ne suis pas motivée par la pitié ou la compassion – même si je n’en suis pas dénuée – mais par le besoin de me faire des amis et de les aider à faire resurgir quelques miettes de ce bonheur qu’ils ont enseveli au fur et à mesure des épreuves de la vie.

NB : J’ai modifié tous les noms qui suivent en respectant leur origine géographique et culturelle.

Une diversité de personnes confondante

Désormais, je passe les premières heures du jour avec Viktor, un Russe libertaire qui ne voulait pas faire la guerre en Ukraine, Thierry, notre Savoyard, un type brillant qui court 20 km chaque matin et vit dans son camion, ou encore Jean, qui a 67 ans (il en parait 15 de moins) s’est construit deux cabanes sur les hauteurs de Nice, ne possède aucune ressource (il ne veut surtout pas recevoir le RSA), ne mendie pas et vit de la bonté spontanée d’autrui. Comme il est très chouette, tout le monde le ravitaille. Il se lave dans les sources, cueille des mûres et des asperges sauvages (il m’en rapporte des kilos chaque hiver) et discute volontiers des méfaits de la société de consommation.

Il y a aussi Marie-Christine, une schizophrène qui refuse de se soigner et a été lâchée par sa famille issue de la grande bourgeoisie, sans oublier Miguel, un Portugais qui a formé tout le quartier à la pêche à la rascasse.

Sur le coup de 8h50 débarque parfois une ribambelle de jeunes Tunisiens très mignons qui ont la flemme de préparer le petit-déjeuner chez eux. Je pense aussi à Sandrine qui a perdu ses dents de devant mais qui affiche un goût vestimentaire exceptionnel, uniquement avec des vêtements de récupération, à Sylvia, la femme à barbe que nous fournissons en rasoirs, et à Lorenzo, un Italien porté sur le chant. Il y a aussi Dorian – j’ignore sa nationalité – qui n’aligne pas trois mots de français mais n’oublie jamais de me remercier avec les yeux.

Et puis encore Alessandro, le minuscule Corse aux huit enfants dont deux sont morts ; « Dave » (un pseudo), ancien chauffeur de bus de Helsinki horriblement alcoolisé qui vit sur le parvis de l’église ; Youssef, jadis professionnel de basket, éternellement en attente de reconversion ; Denis, qui sort de prison et ne va pas tarder à y retourner ; Marius, qui dort sous le même pont quoi qu’il arrive et passe ses journées à lire des classiques qu’il trouve dans les rues ; Akhenaton, un authentique réincarné de l’Égypte ancienne, tatoué d’un scarabée sur la pomme d’Adam, et bien entendu la belle Sophie, une aspirante-linguiste, qui me décrit les petits trafics que je n’ai pas le temps de repérer pendant que je sers le café (ce sont surtout des achats-ventes de médicaments de prescription – merci la sécurité sociale).

Etc.
J’en ai comme ça des dizaines.
J’y tiens comme à mes propres enfants.
Et puis je les vois souvent en me promenant. Cela a largement contribué à me faire sentir pleinement chez moi à Nice, alors que je suis une nouvelle arrivante.

Prendre soin des autres, une des clés du bonheur

Notre but en tant que bénévoles, c’est de stimuler et de donner de la joie à ces gens seuls – des profils atypiques, pour reprendre le vocabulaire à la mode – qui passent de lieu d’accueil en lieu d’accueil jusqu’à ce qu’ils puissent obtenir un logement social, parfois abattus, souvent résignés. Nous avons réussi à transformer ce sous-sol un peu sinistre en un café vibrant, où l’on se fabrique ensemble une nouvelle famille.

Nous en sommes très fiers, même s’il a fallu de la patience. J’ai des co-équipiers et co-équipières extras, avec lesquels je travaille en binôme comme dans Starsky et Hutch ! Personne ne se fait trop d’illusions sur le sort de notre drôle de clientèle. Certains sont fidèles, d’autres, je le devine, ne feront que passer. Certains s’en sortiront et d’autres pas. Mais nous profitons tous ensemble de moments fraternels et chaleureux, et c’est irremplaçable.

Je ne connais pas de manière plus efficace de se sentir utile et pleinement vivant que de pratiquer le bénévolat. Travailler volontairement mais sans rétribution financière nous oblige à trouver d’autres sources de récompense – quelque chose qui soit au moins aussi précieux qu’un salaire et qui vaille la peine de s’y consacrer plutôt que de regarder la télé ou de « prendre soin de soi ». Je vous assure, « prendre soin des autres » (à condition de choisir lesquels) est largement aussi valorisant. C’est un bain de jouvence perpétuel qui nous permet de tisser ces liens du cœur qui nous tiennent en vie.

La totalité de ce blog est consacrée au renouveau des femmes et des mères après 50 ans : ménopause, vieillissement, alimentation, carrière, amies, sexe… Je traite de la multitude de sujets qui nous préoccupent, sur une centaine d’articles. Mais avant tout, abonnez-vous à ma newsletter du dimanche matin : je me lève tôt pour vous donner des idées, du courage et de la joie !

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